Pour Ahmed Abu Haiba, fondateur et directeur de 4Shbab, « il est clair que les jeunes générations de musulmans ne regardent ou n’écoutent jamais les chaînes islamiques traditionnelles. Nous avions donc besoin d’une autre approche média capable de délivrer le message de l’Islam à ce public. […] Si nous voulions leur délivrer un message, il allait donc de soi qu’une chaîne musicale était le meilleur moyen. » « Très ennuyeuses », les chaînes islamiques classiques comme Iqraa ou Al-Majd TV n'ont rien pour passionner la jeunesse : lecture du Coran en boucle, « présentateurs à longues barbes qui ne parlent que de péchés, de rédemption et des dangers de l'Occident » ; la liste est longue. Ahmed Abu Haiba pense avoir trouvé la parade : montrer à la nouvelle génération que « l'on peut être traditionnel et moderne à la fois, islamique et hip, pieux et fun ».
Dans l'esprit de son fondateur, 4Shbab s'est un peu la version islamique de MTV : une chaîne halal, qu'il serait licite de regarder à la différence de sa version américaine (haram), car conforme aux principaux préceptes de l'Islam. « Le plus gros problème de ces chaînes [MTV, Melody Tunes] c'est qu'elles ne disent rien sur la vie que nous menons » explique au New York Times Saber Abd El Shafy, membre du groupe 4Hearts, régulièrement diffusé sur la chaîne.« Voitures de luxe, filles, piscines : elles traitent toutes du bonheur à court terme. »ajoute t-il. Sur 4Shbab, aucune femme dénudée au programme (même très peu de femmes tout court), des paroles louant Dieu et des clips on ne peut plus imagés.
La principale difficulté de 4Shbab est de trouver le juste milieu entre Islam et le pop-music business. Ahmed Abu Haiba en est conscient et ne souhaite pas prêcher dans le désert : à tous les journalistes qui l'ont interrogé il aime rappeler certains chiffres, et plus particulièrement le nombre d'abonnés au forum du site (25 000) et le nombre de SMS reçus par jour (3 000). Utilisateur des nouvelles technologies, 4Shbab est également présent sur Facebook (plus de 8 500 fans) et sur le site de micro-blogging Twitter. Face aux 115 000 fans du géant saoudien Rotana, la chaîne égyptienne fait pâle figure. Mais Ahmed Abu Haiba sait bien qu'il ne joue pas sur le même tableau.
Si 4Shbab a réussi à se faire connaître à travers la BBC, le Guardian, le New York Times et même le Christian Science Monitor, reste encore à la chaîne égyptienne à s'imposer de manière durable dans les foyers. A elle seule, la question de Karim est représentative et prouve, si besoin en était, que le pari d'Ahmed Abu Haiba est loin d'être gagné.
Voilà cinq ans qu’à chaque mois d’août, la YouTubeuse Léna Situations sort une vidéo par jour pour raconter son quotidien aux côtés de sa bande d’amis. Cet été, l’ouverture d’un café éphémère a permis à l’influenceuse de casser l’écran en partageant l’expérience avec ses abonnés.
Depuis quelques années, la presse fait appel à la génération automatique de textes. Ces textes sont-ils générés par des IA ? Quels types d’informations traitent-ils ? Quel bénéfice pour les médias ? Décryptage par Claude de Loupy, p-dg de Syllabs.