Le 4 décembre 2017, le public francophone faisait la découverte d’un nouveau média en ligne : AJ+ français. Avec ses 123 000 abonnés sur Twitter, plus de 250 000 sur Instagram, une page Facebook suivie par plus d’un million et demi d’internautes, et une chaîne YouTube qui rassemble près de 230 000 abonnés et cumule près de 20 millions de vues, la version française d’AJ+ s’est, en trois ans, imposée dans l’écosystème médiatique français qui fleurit sur les réseaux sociaux.
AJ+ n’est pas un média d’information au sens traditionnel. Il s’apparente davantage à cette nouvelle génération de médias alliant traitement de l’actualité et diffusion de contenus décalés et humoristiques. Mais il n’est pas non plus qu’un média d'infotainment : il est le dernier-né du groupe qatari Al Jazeera, créé par l’émir Hamad Al Thani au moment de sa prise de pouvoir en 1995 afin de renforcer, avec succès, l’influence du Qatar dans le monde. Aujourd’hui, AJ+ renouvelle et élargit considérablement l’influence de l’émirat grâce à une approche inédite auprès d’une nouvelle génération plus captive.
La naissance d’AJ+
La création d’AJ+ intervient dans un contexte de crise de légitimité du groupe Al Jazeera, au moment des « printemps arabes » (2011-2013). Son image de média relativement indépendant est largement critiquée par les fidèles des régimes renversés, ainsi que par toute une partie de l'opposition non islamiste qui estime ne pas avoir suffisamment de temps de parole sur la chaîne
. Perçue comme une alliée des nouveaux gouvernements proches des Frères musulmans, Al Jazeera commence alors à perdre en influence auprès d’une partie de l'opinion publique arabe, laquelle constitue pourtant le cœur de son audience. Cette critique conforte ceux qui, en Occident, accusaient déjà la chaîne de proximité avec l’islamisme et les mouvements terroristes
.
Néanmoins, les « printemps arabes » ouvrent de nouvelles perspectives pour Al Jazeera, qui fait le constat de l'importance des réseaux sociaux dans la diffusion de l'information et la mobilisation des citoyens. Quelques mois plus tôt, la chaîne avait déjà commencé à anticiper cette tendance puisqu'elle avait souhaité créer un média exclusivement diffusé sur Internet (2010). Ce projet réapparaît avec force dans le contexte des révolutions arabes pour tenter de renouer les liens avec une partie de cette population et, plus largement, élargir l’audience et l’influence d’Al Jazeera à l’échelle mondiale.
Une nouvelle marque pour une diffusion globale auprès de la jeunesse
La stratégie de reconquête passe alors par deux changements importants : l’image de marque et l’audience. Le nouveau logo prend en effet ses distances avec celui qui a fait la notoriété de la chaîne historique. La calligraphie arabe d’Al Jazeera a été remplacée par un modeste acronyme très épuré, cette fois en caractères latins. Le groupe qatarien souhaite ainsi se démarquer de la chaîne satellitaire tout en facilitant la diffusion de ses contenus au-delà du monde arabe ; l’aventure démarre d’ailleurs en langue anglaise, depuis ses bureaux de San Francisco (2014), avant le lancement de versions espagnole et arabe (2015) et enfin francophone (décembre 2017), dont la rédaction est basée à Doha.
Le cœur de cible de l’audience change également. Il ne s’agit plus de s’adresser principalement à l'opposition politique des régimes autoritaires, mais « aux générations connectées et ouvertes sur le monde »
, « aux millennials, la génération Y », c'est-à-dire les 18-35 ans, grands consommateurs d'informations via les applications mobiles. Pour capter cette audience très disputée par les nombreux médias d’infotainment en ligne (Buzzfeed, Now This, MinuteBuzz, etc.), AJ+ a fait le choix du format vidéo et de contenus particulièrement adaptés aux plateformes sociales sur lesquelles ceux-ci sont uniquement distribués (YouTube, Facebook, Twitter et Instagram). En France, il a notamment inspiré Brut ou Loopsider.
Contenus émouvants, vidéos ultra-courtes et titres incitatifs
Dans une interview donnée à France Inter, Dima Khatib, directrice générale du groupe AJ+ depuis 2015, précise sa stratégie. Plus qu’un nombre d’abonnés à acquérir sur les différents médias sociaux, l’objectif recherché d’AJ+ est d’accroître son impact grâce à l’augmentation de son taux d’interaction, ce qu’on appelle aussi parfois l’« engagement », c’est-à-dire le nombre de fois qu’une vidéo est partagée, commentée et évaluée par le biais de réactions (dont le « like »). Or, un type de contenu est particulièrement propice à cette viralité sur les réseaux : ceux qui produisent de l’émotion, quelle qu’elle soit. L’idéal est même que ces contenus produisent des émotions contradictoires pour provoquer à la fois de l’admiration et surtout de l’indignation, afin d’augmenter le nombre d’interactions. L’indignation morale est en effet, selon Tristan Harris, ancien Design ethicist chez Google, « le sentiment qui obtient le plus d'engagement ».
Pour permettre la diffusion de ses contenus, AJ+ a également pensé à un format particulièrement adapté pour capter l’attention de sa cible. Dans la plupart des cas, il s’agit de formats vidéo ultra-courts (entre 30 et 180 secondes environ) dédiés à la diffusion de contenus qui suscitent principalement trois types d’émotion : de l’admiration (nous les appelons les contenus « positifs »), de la colère (contenus « négatifs ») et de la joie (contenus humoristiques ou satiriques), et servis par un montage vidéo adapté à l’émotion recherchée. Les contenus positifs utilisent plutôt des sons entraînants et des images claires et lumineuses, alors que les contenus négatifs sont souvent accompagnés de musiques inquiétantes, de couleurs sombres et d’images parfois violentes ou choquantes. Il existe également d’autres formats plus longs, durant entre quatre à six minutes en moyenne et pouvant se prolonger jusqu’à dix minutes, et qui permettent la diffusion du même type de contenus.
Enfin, pour présenter la plupart de ses vidéos, AJ+ n’échappe pas à la méthode bien connue des réseaux sociaux : le « piège à clics » (clickbait en anglais). De nombreuses vidéos sont ainsi accompagnées de titres incitatifs, énigmatiques ou intrigants pour capter l’attention de l'internaute en suscitant sa curiosité et l’inciter à cliquer ou regarder la vidéo. Et la recette marche : en 2015, les vidéos de la toute jeune AJ+ en anglais ont dépassé les deux milliards de vues cumulées sur Facebook, tandis que le nombre d’abonnés sur les différentes versions d’AJ+ sur les réseaux sociaux, Facebook en particulier, ne cesse de croître
. Face à ce succès, qui confère à AJ+ une influence considérable, il est important de comprendre quelle est la ligne éditoriale de sa version française pour appréhender les messages politiques et idéologiques qu’elle véhicule.
Une ligne progressiste qui choisit ses combats
Après trois ans d’existence, nous disposons de suffisamment de données pour appréhender le contenu informationnel d'AJ+ en français. À partir de l'analyse de ses publications sur Facebook (plus de 8 200 vidéos à ce jour) et Twitter (plus de 8 500 tweets), on peut ainsi considérer que la ligne éditoriale d’AJ+ est résolument progressiste dans la mesure où elle se veut écologiste, féministe, pacifiste, antiraciste et anticolonialiste Elle se caractérise par la défense de l’environnement, des minorités religieuses et sexuelles, et à l’inverse s’oppose à la xénophobie ainsi qu’à toute forme de discriminations sociales, sexistes, raciales, ethniques, religieuses ou sexuelles. Un positionnement qui place donc ce média plutôt à gauche de l’échiquier politique.
Toutefois, l’analyse de l’intégralité de ses publications sur Twitter nous indique d’une part qu’AJ+ ne s’engage pas avec la même intensité sur tous ces sujets et, d’autre part, que la rédaction a fait le choix de cristalliser certaines thématiques sur quelques phénomènes seulement. Pour comprendre cela, nous avons réalisé une analyse lexicométrique de l’intégralité des tweets du compte « AJ+ en français » depuis sa création (décembre 2017)
. Il en ressort quatre grandes classes lexicales :
- La première est liée au champ lexical de l'antiracisme (34,8 %). Ce thème est très régulièrement traité sous la forme du racisme contre les personnes noires, et c’est le terme dominant de la classe avec celui de « racisme ». Le racisme contre les musulmans
et plus généralement la lutte contre l’islamophobie, souvent incarnée par l’agression contre des femmes voilées
, est également un thème récurrent chez AJ+, bien que celui-ci n’émerge pas d’un point de vue lexical. Cela s’explique par le fait que l’analyse lexicométrique ne prend en compte que les mots des tweets qui sont utilisés pour présenter les vidéos, et pas leurs contenus audio et textuels. Or, certaines d’entre elles sont présentées par des messages non explicites qui n’offrent pas la possibilité de classer ces vidéos. Cela ne signifie pas qu’elles sont dénuées de contenus politiques, comme le révèle le visionnage de centaines de ces vidéos.
- La seconde classe fait référence aux conflits armés dans le monde arabo-musulman (24,3 %) avec la présence de termes comme « armée », « tuer », « guerre » associés à des pays (Arabie saoudite, Syrie, Yémen, Afghanistan, Pakistan). Ici aussi un sujet occupe une place prépondérante : le conflit israélo-palestinien, avec la surreprésentation de certains mots qui le caractérisent (palestinien, israélien, Israël, Gaza, Cisjordanie, etc.). Et là encore, la place déjà dominante du sujet est peut-être sous-estimée puisque des vidéos aux contenus a priori neutres sont souvent directement liées au conflit. C’est le cas de la vidéo intitulée « Retrouvailles amoureuses après 18 ans », qui nous raconte la célébration tardive du mariage entre deux Palestiniens qui n’a pu se tenir en 2002 puisque le fiancé avait été arrêté par l’armée israélienne.
- La troisième classe concerne le traitement de sujets divers, dominés cependant par les questions écologiques et environnementales (21,5 %) avec des termes récurrents comme « plastique », « planète », « déchet » ou « pollution ». Plus généralement, cette classe regroupe également des mots liés à divers champs lexicaux, comme celui de la santé par exemple.
- Enfin, la dernière classe renvoie à la thématique de la violence policière (19,4 %), où l’on retrouve les termes « enquête », « agression », « justice » ou « manifestation ». Notons aussi que cette classe est particulièrement liée au sujet des « gilets jaunes », qui semble avoir été traité presque uniquement sous l’angle de la violence, et plus généralement des dénonciations « d’abus de la police » lors des opérations de maintien de l’ordre. Précisons qu’on observe ici une forme de proximité entre cette thématique et celle liée à l’antiracisme puisque les vidéos dénoncent souvent des violences policières contre des individus faisant partie de minorités ethniques et raciales.
Les quatre grandes classes lexicales du compte Twitter « AJ+ en français ». Crédit : collectif Geode.
Le choix d’un parti-pris
Pour tous ces sujets, AJ+ assume un parti-pris que l’on retrouve dans une présentation souvent très manichéenne. Ainsi pour les contenus négatifs, ses vidéos nous désignent systématiquement des victimes — des femmes, des personnes d’origine immigrée, des migrants, des musulmans, des Noirs, etc. — et des coupables — la police, l'État, la loi, le gouvernement, des Blancs
. Ces contenus, qui font parfois appel à l’avis d’une figure d’autorité (universitaire, avocat), n'apportent pratiquement aucun point de vue contradictoire.
AJ+ diffuse aussi des contenus positifs, c'est-à-dire des vidéos qui mettent en avant des valeurs ou des actions considérées comme positives pour la rédaction : la lutte anticoloniale, la défense des migrants en Europe ou la promotion des libertés individuelles. Sur sa page Facebook, une rubrique dénommée « qui est » met en lumière des figures qui incarnent les combats que défend AJ+
, mais l’on retrouve également de très nombreuses vidéos de ce type ailleurs sur la page
.
Le contenu satirique est également au service de la diffusion de messages politiques, à l’image de la rubrique « Rien ne va + ». Dans des vidéos face-caméra, sur un ton sarcastique et dans un monologue ponctué de plaisanteries, l’humoriste vedette du média, « Abdel en vrai », aborde des sujets qui sont au cœur des combats éditoriaux d’AJ+ de manière très partisane. Quelques exemples marquants depuis l’été 2019 : « La police est-elle au-dessus des lois » (22/08/2019), « Pourquoi la France déteste le voile ? » (24/09/2020), « Le terrorisme blanc attaque » (28/11/2019), « Ces entreprises racistes que Macron cache » (6/02/2020), « La police tue » (4/06/2020), « C’est quoi être un bon musulman en France ? » (15/10/2020), ou encore « ‘‘le séparatisme islamiste’’ : chasse au musulman ? » (15/10/2020).
La ligne éditoriale d’AJ+, en apparence progressiste — promotion du pluralisme politique et des libertés individuelles, dénonciation des discriminations contre les travailleurs étrangers, les immigrés, les minorités sexuelles, raciales ou religieuses —, propose donc une grille de lecture très orientée à travers la mise en avant de quelques thèmes récurrents, et semble en opposition avec les pratiques politiques et sociales qui caractérisent le Qatar. Or ce positionnement éditorial, a priori paradoxal, rappelle celui qui existait au sein de la rédaction d’Al Jazeera, traversée par de fortes rivalités idéologiques, et qui n’a pourtant jamais cessé d’être un instrument d’influence du Qatar dans le monde. Il n’y a donc pas de contradiction entre les choix éditoriaux d’AJ+ et le fait que ce média s’inscrive effectivement dans la stratégie d’influence du Qatar, structurée autour du groupe Al Jazeera.
Depuis la prise de pouvoir de l’émir Hamad Al Thani en 1995, une alliance de circonstance s’est en effet mise en place entre ce clan et un mouvement politico-religieux qui a essaimé partout dans le monde arabe depuis sa création en 1928 en Égypte : les Frères musulmans
. Souhaitant sortir de la dépendance du « grand frère » saoudien, Hamad Al Thani développe une politique étrangère dont l’un des leviers d’influence consiste à étendre le mouvement des Frères musulmans dans le monde. Le Qatar est ainsi devenu le centre idéologique de la Confrérie, symbolisé par la présence dans l’émirat du prédicateur frériste égyptien Youssef Al Qaradhawi, encore considéré, à 94 ans, comme l’un des imams les plus influents du monde arabo-musulman sunnite. Et pour étendre l’influence des Frères musulmans dans le monde, le Qatar a mis à leur disposition l’un de ses leviers d’influence les plus emblématiques : Al Jazeera. Pendant des années et jusqu’en 2013, Al Qaradawi y a animé une célèbre émission suivie par des dizaines de millions de téléspectateurs (La Sharia et la vie) dans laquelle étaient évoqués aussi bien des sujets religieux que de politique étrangère.
Sans assumer une telle proximité, on retrouve chez AJ+ en français deux éléments caractéristiques de la pensée frériste : la place du conflit israélo-palestinien et la critique récurrente des gouvernements occidentaux.
Centralité du conflit israélo-palestinien et critique des sociétés occidentales
La place structurante qu’occupe le conflit israélo-palestinien dans la ligne éditoriale d’AJ+ n’est pas sans rappeler la stratégie originelle des Frères musulmans égyptiens dans les années 1930. Ceux-ci ont fait de ce conflit un élément essentiel de la diffusion de leur idéologie dans le monde arabe en raison des combats qu’il incarne : la lutte anticoloniale, puisque le sionisme est perçu comme une forme d'impérialisme européen ; la libération d'un territoire islamique ; la réappropriation des lieux saints musulmans ; et la défense des populations musulmanes
.
On retrouve également cette place prépondérante du conflit israélo-palestinien au sein de la chaîne Al Jazeera, en particulier à partir de 2003, à la suite de la nomination de Wadah Khanfar au poste de directeur général. D’origine palestinienne et proche des Frères musulmans, celui-ci augmente sensiblement le nombre de correspondants à Jérusalem pour couvrir davantage le sujet et développe le nombre d’émissions consacrées à la vie quotidienne des Palestiniens de Gaza. Claire-Gabrielle Talon, spécialiste des médias arabes, considère ce conflit comme « une figure macrostructurale, un stéréotype logico-discursif […] une véritable matrice argumentative » pour les journalistes d'Al Jazeera. Plus que cela, la Palestine a servi de figure de pensée pour déconstruire tout « le discours informatif occidental »
. On ne s’étonne dès lors pas de la place qu’occupe ce conflit dans le média AJ+, d’autant que la directrice Dima Khatib, d’origine palestinienne, n’a jamais caché son attachement personnel à ce sujet
Dans une conférence TEDx organisée au Qatar, Dima Khatib raconte son parcours personnel et professionnel structuré autour de sept rêves dont un consiste à « retourner en Palestine dont l’entrée [lui] a été refusée à de multiples reprises ». Il reste, pour elle, « le plus grand défi de sa vie »..
On retrouve ensuite chez AJ+ un positionnement qu’avait également adopté la chaîne Al Jazeera : celui de la critique des gouvernements en place. Dans le monde arabe, il s’agissait alors de critiquer les dictateurs arabes et de faire la promotion de l’opposition — souvent islamiste — au nom du pluralisme politique, de la liberté et de la justice. Pour AJ+ en français, toujours au nom de l’égalité, de la liberté et de la justice, les gouvernements occidentaux, et en particulier celui de la France, sont systématiquement critiqués selon une grille de lecture progressiste axée contre les discriminations : des minorités françaises, le plus souvent noires ou arabo-musulmanes, sont victimes de violences policières, de racisme et d’injustice. Il semble que ce n’est pas tant le régime qui soit en cause, comme ce fut le cas avec les dictateurs des pays arabes, mais plutôt la civilisation occidentale. C’est ce que sous-entendait l’humoriste « Abdel en vrai » expliquant, dans une vidéo publiée le 8 août 2019 – très rapidement supprimée suite au tollé qu’elle a suscité, mais que nous avons pu consulter grâce au Dépôt légal du web de l’INA –, que les philosophes des Lumières étaient racistes, sexistes et antisémites et, en faisant référence à un article paru sur Slate, que leur pensée « [avait] quand même un peu alimenté ces histoires de ‘‘suprémacistes blancs’’ ».
À bien des égards, AJ+ semble donc s’inscrire dans la vision géopolitique que promeut le Qatar en élargissant considérablement l’influence du groupe Al Jazeera sur la scène internationale. Malgré ses tentatives, jamais la chaîne satellitaire n’était parvenue à s’imposer dans le monde occidental. AJ+ semble y être parvenu avec un succès remarquable, grâce à ses rédactions en différentes langues, et auprès d’une jeunesse ultra-connectée dont une partie formera l’élite politique et économique de demain. Avec sa ligne éditoriale, favorable aux luttes inter-sectionnelles anticoloniales, antiracistes et contre les discriminations, écologistes et féministes, AJ+ semble viser deux types de jeunesse en particulier : celle issue des banlieues, d’origine africaine et maghrébine et, la jeunesse urbaine des grandes métropoles.
Pour quel dessein ? On ne peut le dire avec certitude, mais l’on peut faire l’hypothèse que ses objectifs sont les mêmes que furent ceux de la chaîne satellitaire dans le monde arabe : imposer une certaine grille de lecture grâce à la diffusion de contenus informationnels orientés, afin de faire émerger ou de structurer une opposition politique dont les intérêts peuvent converger vers ceux du Qatar.