Amazon déclare la guerre des contenus
Pionnière du commerce sur le Net, Amazon s’attaque désormais à l’édition et à la production de séries.
Pionnière du commerce sur le Net, Amazon s’attaque désormais à l’édition et à la production de séries.
L’arrivée de la « plus grande librairie du monde », au milieu des années 1990, a pris les acteurs de l’édition traditionnelle par surprise. Plus d’une décennie plus tard, l’« intrusion » du géant de Seattle dans la production de contenus fera grincer quelques dents. La stratégie d’Amazon, au départ société distributrice de livres, devenue ensuite créatrice de contenus, connaitra-t-elle un succès similaire, comme le laissent présager les deux Golden Globes qui ont récemment couronné ses activités dans la production de séries ?
Amazon, fondée aux premiers jours du web par Jeff Bezos, un diplômé de Princeton issu de la finance new yorkaise, ouvrira son service Amazon.com en 1995, en annonçant son souhait de devenir la « société de la planète la plus centrée sur ses consommateurs»(1) . Dans un monde encore dominé par les éditeurs et les distributeurs physiques recourant à la vente par correspondance aux États-Unis, tel Ingram<(2) alors leader sur le marché, la compagnie connaîtra un développement très rapide à partir d’une excellente base logistique et de la prise de commande par marketing viral.
En 2004, Amazon crée dans la Silicon Valley un laboratoire consacré au développement de son premier dispositif électronique: la liseuse Kindle(8) . Cette dernière, annoncée en 2007, offre des caractéristiques techniques supérieures à ses concurrents, notamment la capacité de stocker jusqu’à deux cents livres téléchargés à partir de sa plateforme. Par la suite, la société de Seattle va peu à peu compléter, avec succès, l’écosystème autour de sa liseuse en offrant des contenus spécifiques, livres numériques puis contenus audiovisuels. Le mode de commercialisation du Kindle (vente à perte autour de 199 $ pour un coût de 210 $) nécessite de récupérer la perte grâce à la vente de contenus et services ; de fait, le pari sera gagnant, la perte étant récupérée en six mois. C’est un modèle que l’on retrouve dans les jeux vidéo avec la vente à perte de la console (Microsoft, Sony)(9) .
Pour l’activité d’édition, Amazon Publishing, le navire amiral de la société, ouvrira en 2009. L’entité regroupe désormais 14 maisons d’éditions et un magazine littéraire numérique. Dans sa présentation, la filiale insiste sur son rôle dans l’invention de nouvelles façons de faire se rencontrer auteurs et lecteurs. La société ne s’est pas contentée d’ouvrir une nouvelle maison d’édition numérique, elle a d’abord cherché à mettre en place des outils permettant à ses clients de devenir auteurs, leur offrant d’une part des outils (Amazon Digital Text Platform, désormais Kindle Direct Publishing) pour faciliter l’auto-publication, d’autre part des conditions attractives de diffusion dans l’écosystème de Kindle : une rétrocession qui peut atteindre 70 %(10) , une gestion directe des droits et la libre fixation des prix.
P.-J.BENGHOZI, E. SALVADOR “Investment strategies in the value chain of the publishing sector: how and where the R&D someway matter?” Presentation at the XII International Conference on Arts & Cultural Management (AIMAC), June 26 - 29, 2013 Universidad de los Andes, Bogotá, Colombia et à XI international conference TripleHelix, 8-10 July, Birkbeck and UCL, London.
La voix est un élément important d‘un jeu vidéo, au même titre que les graphismes ou les mécanismes qui le régissent, dans lesquels elle doit parfaitement s’intégrer, que ce soit une création originale ou un doublage. Entretien avec Vincent Percevault (G4F).