Ariane Chemin et Raphaëlle Bacqué sur un plateau de télévision.

© Crédits photo : Illustration : Sylvain Martini.

« C'est pas du people, c'est de la politique » : le jour où Ariane Chemin et Raphaëlle Bacqué ont brisé un tabou

En matière de vie privée, les responsables politiques maîtrisaient l'agenda. C'était l'usage. En écrivant La Femme fatale, en 2007, deux journalistes du Monde refusent de s'y soumettre. Et déclenchent un débat homérique.

Temps de lecture : 12 min

Ariane Chemin pleure. Dans son souvenir, c'est très net. Le mercredi 9 mai 2007, au siège des éditions Albin Michel, face au cimetière du Montparnasse, elle signe avec sa coauteure Raphaëlle Bacqué des exemplaires de La Femme fatale. À paraître le surlendemain, ce récit de la campagne malheureuse de Ségolène Royal dévoile au grand public une clé de compréhension jusque-là réservée à une poignée de journalistes et d'hommes politiques : le couple que la candidate formait depuis 1978 avec François Hollande n'en est plus un. Les deux reporters du Monde lient même l'activation des ambitions présidentielles de « Ségolène » à l'existence d'une « blessure intime ».

À Montparnasse, un portable sonne. Ariane Chemin s'avance vers l'embrasure d'une fenêtre pour décrocher. Là, une voix lui annonce que Ségolène Royal et François Hollande ont décidé d'attaquer le livre. La lecture des bonnes feuilles, publiées le matin même sur le site du Nouvel Observateur, les a convaincus qu'il constitue une atteinte à leur vie privée. Ariane Chemin raccroche. Et pleure. De colère, de peur, d'épuisement.

Forteresse

L'éditeur Alexandre Wickham est habitué : « Ariane est une fille extraordinaire qui, à l'instant où elle fait tomber une forteresse, est prise d'un coup de stress terrible. Et puis, la seconde d'après, elle se reprend. » Déjà, au soir du second tour, à force de scruter le sourire de Ségolène Royal, ce sourire étrange et tenace, comme un déni de défaite, la journaliste avait été parcourue d'un doute : et si le titre du livre était trop définitif ? Et si Ségolène Royal conduisait les socialistes à la victoire aux prochaines législatives ? Et si elle décrochait l'Élysée en 2012 ?

Au téléphone, Raphaëlle Bacqué lui avait fait entendre raison : « Elle a perdu. C'est fini. » Les deux reporters avaient échangé leurs impressions, listé les scènes amassées dans leurs carnets puis s'étaient retrouvées au Monde, boulevard Blanqui, pour écrire leurs papiers pour le journal du lendemain. Et tandis que la nuit s'avançait, elles avaient rédigé plusieurs milliers de signes supplémentaires : l'introduction et la conclusion de leur livre. À quatre heures du matin, le point final était posé. Sauvegarder. Envoyer. Et sourire à leur tour.

Ségolène Royal au balcon du PS, rue de Solférino, le 6 mai 2007.
Ségolène Royal salue la foule au siège du PS, rue de Solférino, le 6 mai 2007. Illustration : Sylvain Martini. 

Chez Albin Michel, Raphaëlle Bacqué se montre imperturbable. Tout juste s'étonne-t-elle de « l'erreur tactique » de Ségolène Royal et François Hollande qui viennent d'offrir à leur livre la plus efficace des publicités. Ils viennent, par la même occasion, d'enfermer sa réception chez les journalistes : à compter de ce jour, la promo se transforme en débat sur « la fin d'un tabou » — celui qui protège la vie privée des responsables politiques. Ces derniers peuvent l'étaler comme bon leur semble, l'instrumentaliser jusqu'à la caricature ; les journalistes, eux, ne doivent pas en parler. C'est la loi. Par sa simple existence, La Femme fatale dénonce le déséquilibre et la tartuferie de cette situation.

Des livres, depuis longtemps, mordillent la ligne. Maître Christophe Bigot le sait bien : il est sollicité chaque année par des éditeurs pour relire des manuscrits « à risques ». En 2006, Alexandre Wickham lui a soumis Sexus Politicus, le futur best-seller de Christophe Deloire et Christophe Dubois. « Pour moi, en matière de vie privée, le vrai tournant date plutôt de ce livre-là », estime l'avocat. Au prix, parfois, d'un certain voyeurisme. Ariane Chemin et Raphaëlle Bacqué ont voulu faire l'inverse : un livre élégant. « On n'a plus fait de livre politique de la même manière après elles, considère Alexandre Wickham. Dans leur esprit, il fallait raconter cette histoire de manière acceptable par le microcosme et par l'opinion. Elles ont écrit en retrait de ce qu'elles savaient, en étant allusives quand il fallait l'être, tout en se faisant parfaitement comprendre. C'est le journalisme à la française dans ce qu'il a de meilleur. »

Torchon

À leurs yeux, la vie privée est une excuse trop facile. Un alibi pour se défausser. Elles professent que « la presse doit enquêter sans tabou, respecter ce qui relève de l'intimité, mais révéler ce qui éclaire la politique ». Depuis 2003, la jurisprudence est de leur côté : le respect de la vie privée et la liberté d'expression revêtent désormais « une identique valeur ». En cas de litige, le juge doit rechercher l'équilibre entre les deux.

La « grande presse », pourtant, tarde à faire son aggiornamento. S'il lui arrive d'évoquer la vie privée des puissants, c'est bien souvent par d'hypocrites détours, en citant avec distance des magazines à grand tirage. Au Monde, en particulier, le sujet est verrouillé depuis 1994. Au lendemain de la publication, en « der » du journal, d'un billet de Pierre Georges évoquant « les preuves photographiques de l'existence de Mazarine », nombre de journalistes de la rédaction avaient jugé ignoble cette « atteinte à la vie privée », tout comme des bataillons de lecteurs, assurant que Hubert Beuve-Méry se retournerait dans sa tombe s'il voyait que son journal était devenu « un tel torchon ».

« Pipolettes »

Depuis, la tradition est bien gardée. Et tout article s'intéressant à la personnalité des puissants est suspecté de déviance par une partie des rédacteurs. « Les papiers d’Ariane et Raphaëlle étaient considérés comme un mal nécessaire, une concession à la modernité », contextualise Véronique Maurus, grand reporter devenue médiatrice du quotidien en 2006. « On entendait : "Les garçons trouvent des infos, les filles font de la psychologie" », soupire Ariane Chemin. Raphaëlle Bacqué, elle, rappelle que Franz-Olivier Giesbert a raconté l'anorexie et la dépression de Laurence Chirac. « Jamais on ne lui a reproché d'aborder la vie privée, note-t-elle. Ce sont toujours des femmes qui sont interpellées sur ce thème. »

À l'époque, au Monde, « people » s'écrit « pipole » et, dans leur dos, les deux journalistes sont surnommées « les pipolettes ». Une façon comme une autre de dévaloriser leurs enquêtes ? Cependant, au mois de mai 2007, pour le grand public installé devant sa télé, Le Monde a le double visage d'Ariane Chemin et de Raphaëlle Bacqué. Au cours de cette campagne de promotion, elles bénéficient de la crédibilité du titre qui les emploie tout en dépoussiérant son image. Mais un reproche récurrent leur est adressé : pourquoi ne pas avoir publié leurs informations plus tôt, dans leur journal ? 

Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin sur un plateau de télévision pour la promotion de La Femme fatale.
Ariane Chemin et Raphaëlle Bacqué sur un plateau de télévision pour la promotion de leur livre, en mai 2007. Illustration : Sylvain Martini. 

Face à ce procès en déloyauté, elles manient la langue de bois. Un comble : alors qu'elles viennent d'écrire un livre entier sur un non-dit, elles se trouvent à leur tour empêchées d'exprimer une vérité. Elles ne peuvent pas dire que leur consoeur chargée de suivre Ségolène Royal s'est acquittée de sa mission avec une extrême bienveillance. Elles ne peuvent pas dire qu'elles ont proposé un papier sur la séparation du couple Hollande-Royal quand l'accumulation de discordances entre la candidate à l'élection présidentielle investie par le Parti socialiste et le premier secrétaire du même parti est devenue intenable. Elles ne peuvent pas dire que la rédaction en chef leur a répondu que c’était « de la vie privée ». Elles ne peuvent pas rapporter le dialogue de sourds qui a suivi, ni les contre-exemples que Raphaëlle Bacqué a dégainés : « Quand j’ai raconté l’éducation de Ségolène Royal et ses conflits avec son père, c’était le cœur de la vie privée. Et pourtant, vous aviez trouvé ça génial… » Dans les émissions où elles viennent présenter leur livre, elles ne peuvent rien dire de tout cela.

Dans sa chronique du 12 mai, intitulée « Vie privée », la médiatrice du journal est la première à reconnaître qu'un « débat » existe au sein du quotidien et que « la frontière entre curiosité malsaine et intérêt légitime est de plus en plus floue ». Elle se fait aussi l'écho d'une « perplexité croissante dans l'application de nos règles [...] : vérifications, recoupements, croisements de sources, contre-enquêtes ». Dans le supplément littéraire du jeudi 7 juin, une brève anonyme expose l'avis officiel du journal sur La Femme fatale : « Blessure secrète, intrigues en tout genre, trahisons, règlements de comptes, la campagne vue des coulisses, racontée par deux journalistes du Monde. Discuté, discutable pour certains, le livre dont tout le monde parle. En tête de tous les palmarès des meilleures ventes. » La politesse cruelle du service minimum.

Paparazzis

Au fond, la hiérarchie du Monde estime que cet ouvrage n'est pas son genre, et qu'il déroge aux « règles du bon journalisme ». « Il n'était pas possible de faire état de rumeurs anonymes, ce sont des procédés de paparazzis », dénonce Patrick Jarreau, qui, à l'époque, dirige les pages politiques. « Ce sujet aurait dû être traité selon nos critères de fiabilité habituels. Il fallait obtenir une confirmation explicite des intéressés. »

François Hollande a été fidèle à sa manière : il s'est débrouillé pour que les auteures entendent ce qu'elles voulaient entendre. « C'était au cours d'un trajet en voiture, dépeint Raphaëlle Bacqué. Lui était devant, nous derrière, et je me suis lancée : "Tout le monde dit qu’une des difficultés supplémentaires de la campagne c’est que vous êtes séparés, et qu’il y a un conflit entre vous…" Il a répondu comme un homme qui divorce, par ellipses. Mais il n'a pas démenti. » Ségolène Royal, elle, a refusé de recevoir le duo. « Je crois que je n’aurais pas été capable de lui poser LA question », confie Ariane Chemin. Les refus d'interview provoquent parfois de secrets soulagements.

Raphaëlle Bacqué, Ariane Chemin et François Hollande dans une voiture.
François Hollande, Ariane Chemin et Raphaëlle Bacqué au cours d'un trajet en voiture, début 2007. Illustration : Sylvain Martini. 

La candidate, en revanche, a été très claire avec deux autres journalistes. Un mois après la parution de La Femme fatale, Ségolène Royal reçoit pendant une heure Christine Courcol et Thierry Masure, de l'AFP, qui mettent la dernière main à leur propre récit de la campagne présidentielle. Juste après cet entretien, elle leur téléphone : « Si vous pouviez éviter, dans vos dépêches, de présenter François Hollande comme mon compagnon... » Elle précise : « Ce n'est plus le cas. » Et d'ajouter cette phrase, calibrée pour la postérité : « J'ai demandé à François Hollande de quitter le domicile, de vivre son histoire sentimentale de son côté, désormais étalée dans les livres et les journaux, et je lui ai souhaité d'être heureux. »

En contrepartie de ce scoop, Ségolène Royal exige des deux agenciers qu'ils attendent le lendemain des élections législatives pour le rendre public. Elle accorde aussi une interview émue à France Inter, qui doit être diffusée dans la foulée. Mais dans les rédactions, ce double embargo fait parler. La rumeur enfle. L'info fuite sur le site de Marianne. Intenable pour l'AFP. Le dimanche 17 juin, en pleine soirée électorale, l'agence lâche sa dépêche : « URGENT — Ségolène Royal annonce sa séparation d'avec François Hollande. »

Depuis un mois, Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin répètent : « C'est pas du people, c'est de la politique. » Cette officialisation leur donne raison. Sur le plateau de France 2, Élise Lucet quémande des réactions. Laurent Fabius : « Oh, c'est une décision privée… » Jean-Luc Mélenchon : « C'est la vie privée des gens. » Mais Ségolène Royal annonce aussitôt sa candidature à la direction du PS — à la place de François Hollande. Tout s'entremêle à nouveau.

Leçons de journalisme

Le lendemain matin, les « forçats » du Monde.fr consacrent un chat à cet événement. Interrogées par des internautes, Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin se permettent — à leur tour — quelques leçons de journalisme. Parce que « le calendrier des politiques ne doit pas être celui des journalistes », elles revendiquent de ne pas avoir attendu la fin des élections « pour révéler certaines vérités ». Pour elles, « la presse française est beaucoup trop respectueuse du pouvoir et attend souvent d'en avoir l'autorisation pour divulguer une info ».

Elles accueillent le triomphe du livre (il s'en vendra plus de 400 000 exemplaires) comme une validation de leurs convictions. Et du duo qu'elles ont constitué pour l'occasion. Ce projet, au départ, émane de Raphaëlle Bacqué. En 2006, elle est déterminée à réitérer son exploit éditorial de 1995. Cosigné avec son compagnon, le journaliste Denis Saverot, et publié trois jours après le second tour de l'élection présidentielle, son Chirac Président a été un grand succès de librairie et lui a ouvert les portes du Monde. Elle dit : « J'avais fait un best-seller. J'ai voulu en refaire un. » Face à l'ampleur du travail à accomplir, elle a très vite proposé à Ariane Chemin de faire équipe.

Le livre La Femme fatale en librairie.
Le livre est un best-seller dans les librairies en 2007. Illustration : Sylvain Martini. 

Les deux femmes s'apprécient depuis leur rencontre, en 1998, au service politique du journal. Ariane Chemin arrivait de la rubrique télévision. Raphaëlle Bacqué, de son côté, avait participé au lancement de Marianne, après avoir fait ses armes au Parisien. « Raphaëlle avait un grand intérêt pour les tactiques et les conquêtes de pouvoir. Ariane, elle, a fait entrer le traitement médiatique dans notre approche de la politique », se souvient Patrick Jarreau.

Sous sa direction, les pages politiques du Monde connaissent un profond renouvellement. À la traditionnelle juxtaposition d'articles autonomes, il préfère de grands articles collectifs susceptibles de « confronter les infos et les points de vue ». Au cours de nuits blanches passées à tisser ces récits, Ariane Chemin et Raphaëlle Bacqué, modérément attirées par « les bisbilles de partis », se découvrent une même « manière de voir » la politique. Et de la raconter : « On est capables de faire des papiers ensemble où on ne voit pas qui a écrit quoi », garantit Ariane Chemin.

En général, Raphaëlle Bacqué esquisse la structure générale. L'une commence un paragraphe, l'autre l'achève, et la copie continue à circuler entre elles, dans un aller-retour permanent. Elles assurent : « On n’a pas de susceptibilité d’auteur, on n’est pas des écrivains. »

Cercles concentriques

Des deux, Ariane Chemin se laisse plus facilement traverser par les émotions. Elle saisit les atmosphères, les détails éclairants et « réagit à tout ce qui passe ». Les personnes qu'elle interroge soulignent aussi son art de ménager des silences. Raphaëlle Bacqué, elle, est « carrée », « très charpentée », « inébranlable » et plus sensible au temps long. Ariane Chemin est un voilier et Raphaëlle Bacqué, un train. La première loue la solidité de la seconde qui, en retour, vante la finesse de son amie. « Elles se complètent bien, juge Philippe Ridet, qui fut leur voisin de bureau. C’est comme les pleins et les déliés, leur différence produit quelque chose d’harmonieux. »

Surtout, elles se font éperdument confiance. Elles partagent leurs sources. Et ne se mettent jamais mal à l'aise. « Lorsqu'on fait des rendez-vous ensemble, on n’est pas gênées par les questions, le ton, la façon de se tenir de l’autre », relève Ariane Chemin. « Quand on interroge quelqu’un, prévient Raphaëlle Bacqué, c’est pas "good cop bad cop". On procède par cercles concentriques : l'une lance une question un peu large, l’autre se rapproche. Je suis assez directe, Ariane dévie volontiers, sollicite des anecdotes — elle désamorce beaucoup de préventions ainsi. Sans avoir besoin de se regarder, on avance au fond dans la même direction. » Elle sourit : « On est assez bonnes à deux. »

Ségolène Royal en conversation avec Julien Dray.
Ségolène Royal et Julien Dray en pleine discussion en septembre 2007. Illustration : Sylvain Martini. 

Pour certains entretiens, elles opèrent en solitaire. Julien Dray, un des principaux conseillers de Ségolène Royal, est « cuisiné » par Raphaëlle Bacqué. Jean-Pierre Mignard, par Ariane Chemin. Une chose le frappe : « Elle sait déjà les deux tiers de ce qu'elle veut vous faire dire avant que vous ayez ouvert la bouche. Donc on infirme, on confirme, ou on se tait, mais on suit le chemin. Et elle vous emmène loin. » Jean-Pierre Mignard est alors une source incontournable : président de Désirs d'avenir, le mouvement politique de Ségolène Royal, il est avant tout l'ami de trente ans de « François et Ségolène », et le parrain de leurs deux fils. Il est aussi leur avocat, et c'est à ce titre qu'il se retrouve face aux deux journalistes, le 26 mai 2008, au Tribunal de grande instance de Paris.

Il n'est plus question d'atteinte à la vie privée : François Hollande et Ségolène Royal se sont finalement désistés de leur plainte commune. L'ex-candidate, en revanche, n'a pas renoncé à faire condamner Ariane Chemin et Raphaëlle Bacqué pour un passage qu'elle trouve diffamatoire.

Conseiller conjugal

Les faits dont il est question remontent à l'été 2006 : la primaire socialiste approche, Ségolène Royal est la plus populaire des candidats pressentis, mais François Hollande envisage toujours de favoriser un retour dans le jeu de Lionel Jospin. C'est alors, indiquent les auteures, que Julien Dray, « avec des airs de conspirateur et un ton de conseiller conjugal », explique à des journalistes que rien ne va plus entre François Hollande et Ségolène Royal : « Elle lui a dit : "Si tu vas chercher Jospin pour me faire barrage, tu ne reverras pas les enfants !" »

Devant la dix-septième chambre du TGI de Paris, Jean-Pierre Mignard plaide « comme un boxeur dans le vide ». « Ségolène voulait marquer le coup, notamment vis-à-vis de ses enfants, mais en réalité on ne savait pas très bien à qui on devait faire un procès, aux journalistes ou à Julien Dray », admet-il aujourd'hui. Le tribunal a débouté l'ex-candidate de toutes ses demandes. Le juge n'avait pas à se prononcer sur la véracité de la menace qu'aurait proférée Ségolène Royal face à François Hollande. Mais il a estimé qu'elle « ne saurait être considéré comme contraire à l'honneur » précisément à cause d'un phénomène particulier : « l'étroite imbrication de leur vie publique et de leur vie privée ». 

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