Le poids des politiques pèse sur l’audiovisuel par les conséquences que leurs contradictions entraînent sur les entreprises. Depuis l’ordonnance du 4 février 1959, qui donne un statut à la RTF et la place sous l’autorité du ministre de l’Information, l’audiovisuel public a été balloté au gré des réformes et de l’air du temps. Cinq ans plus tard, la loi du 27 juin 1964 transforme la RTF en Office de radiodiffusion et télévision française (ORTF) ; les réformes de 1968 et de 1972 ne changent pas l’ORTF. La loi du 7 août 1974 annonce la disparition de l’ORTF, qui est démantelé le 31 décembre 1974 et remplacé par sept sociétés nationales (TF1, A2, FR3, Radio France, la SFP, TDF et l’INA). La loi du 29 juillet 1982, qui proclame « La communication audiovisuelle est libre », crée la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle, composée de neuf sages dont les modalités de nomination sont calquées sur celles des membres du Conseil Constitutionnel. La loi du 30 septembre 1986 la remplace par la Commission nationale de la communication et des libertés (CNCL), qui est remplacée à son tour par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), institué par la loi du 17 janvier 1989. La loi du 1
er août 2000 crée France Télévisions ; France 24 est créée en 2006, l’Audiovisuel extérieur de la France (AEF) en 2008 et rebaptisé France Médias Monde (FMM) en 2013.
Le poids des politiques pèse sur l’audiovisuel par les conséquences que leurs contradictions entraînent sur les entreprises
Les deux lois du 5 mars 2009 instituent la nomination des présidents des sociétés nationales de programme par le président de la République, réorganisent France Télévisions et décident la suppression progressive de la publicité sur les chaînes publiques. Enfin, la loi du 15 novembre 2013, réforme la composition du CSA, qui se voit confier la nomination des dirigeants des sociétés de l'audiovisuel public. En tout, 11 réformes en 56 ans, qui ont créé une instabilité institutionnelle et juridique. D’autant plus qu’au fil des temps les gouvernements ont imposé des missions diverses et parfois contradictoires à l’audiovisuel public : faire de l’audience ou de la qualité, promouvoir la production française tout en dépensant moins, éduquer les publics à la diversité, à l’Europe, au développement durable, aux médias, respecter un pluralisme tatillon, etc., tout en affirmant que le service public est un puits sans fond et un secteur ringard.