En septembre 2016, nous sommes des millions à avoir – quoi de plus banal ? – mis à jour l’OS de notre iPhone. iOS 10, la dernière version du système d’exploitation mobile (fermé et propriétaire(1)) d’Apple, a même battu des records de vitesse d’installation : en moins d’un mois, le nouvel OS équipait 67 % des iPhones dans le monde. D’apparence inoffensive, cette mise à jour, qui fait évoluer l’ergonomie de l’écran d’accueil en affichant d’un mouvement du pouce une sélection de news, soumet en réalité les éditeurs d’applications médias aux dangers de leur domestication. Et ce, à l’heure où l’écran du smartphone est en passe de devenir le premier support de la consommation d’informations.
Sur smartphone, la place de marché n’est autre que l’écran d’accueilMais il ne suffit pas d’être téléchargé pour être utilisé. Or, les applications commerciales (applications de marque ou de jeux incitant à l’achat « in-app » par exemple) ou gratuites et dépendantes d’un financement publicitaire (applications médiatiques) ne peuvent se permettre de rester inutilisées. Le second marché pertinent des applications est donc celui de l’utilisation, et par conséquent celui de l’audience. Sur smartphone, la place de marché correspondante n’est autre que l’écran d’accueil. Et c’est ici que les choses se compliquent.
L’objectif commun des grands acteurs du web est de devenir le point d’accès unique, le prescripteur, l’agrégateur et l’hôte des pratiques informationnelles, communicationnelles et culturelles mobiles, afin d’en contrôler et d’en exploiter les donnéesLes géants de l’internet et des terminaux ont eux aussi compris l’enjeu que représente l’écran d’accueil et déploient les stratégies nécessaires pour devenir les « méta-agrégateurs » de cette place de marché. Et ce, précisément parce qu’elle est la porte d’entrée et la prescriptrice des pratiques, sur ce terminal gorgé de données personnelles et de navigation et dont le temps quotidien d’utilisation dépasse celui de la télévision (étude TNS Sofrès 2015). C’est ainsi que l’on voit Facebook développer fortement les Chat Bots – les plateformes conversationnelles, pour tenter de passer « au-dessus » des écrans d’accueil prescrits par les systèmes d’exploitation mobiles pour devenir idéalement un OTT des terminaux sinon du web. L’objectif commun de ces grands acteurs du web est bien de devenir le point d’accès unique, le prescripteur, l’agrégateur et l’hôte des pratiques informationnelles, communicationnelles et culturelles mobiles, afin d’en contrôler et d’en exploiter les données.
Apple a besoin d’une vaste quantité d’applications pour lutter contre l’expansion de GoogleD’un point de vue concurrentiel, Apple conditionne la publication d’un widget sur l’écran d’accueil et la recherche interne des contenus par Siri à la présence d’une application sur l’iPhone. Ceci permet à la plateforme de limiter la tentation des éditeurs de sortir de ce système par la tactique de la « webization » des applications (qui revient à créer un site web adapté au mobile avec l’ergonomie d’une application). Apple a besoin d’une vaste quantité d’applications de tous genres pour continuer à attirer des acheteurs de terminaux, mais aussi pour lutter contre l’expansion de Google, dont le modèle économique publicitaire repose sur la fréquentation du web et moins des applications. De surcroît, l’organisation d’un tel écran agrégeant des informations (médiatiques, pratiques, interpersonnelles) mises à jour en temps réel, autorise la firme à venir jouer sur le terrain de prédilection des réseaux sociaux.
Pour cela, il doit suivre l’« App Search Programming Guide ». Ce guide encourage notamment le développeur à utiliser les API relatives au moteur de recherche interne à la marque - Spotlight – et à mettre régulièrement à jour l’indexation en identifiant les contenus les plus susceptibles d’intéresser les utilisateurs. Cette fonction a été mise en place avec l’iOS 9 et se répand avec la version iOS 10.
Le Règlement général pour la protection des données (RGPD) entre en vigueur le 25 mai. Manon Molins, chef de projet MesInfos à la Fing, estime que ce nouveau cadre législatif est « indispensable » pour renouer la confiance entre les organisations et les individus.
Au Moyen Âge, dans une société traversée de crises et de peurs, la rumeur est omniprésente. Elle n’épargne aucun groupe social, qu’elle soit l’expression de la conscience politique du peuple ou une arme au service des puissants, qui en usent comme d’un média de propagande.