Caracol, la radio historique de la Colombie
La radio est créée le 2 août 1948 par un groupe d’entrepreneurs de Medellin, tout d’abord sous le nom de Voz de Antioquia. Ce n’est que plus tard qu’elle prend le nom de « Caracol » (escargot), qui vient du réseau dont elle fait partie, la Cadena Radial Colombiana (Réseau de radio colombienne). La Société Nuevo Mundo imagine un réseau de radios à portée nationale avec une série de stations dans chaque capitale de département du pays, diffusant une programmation nationale commune avec des émissions locales.
Aujourd’hui, avec plus de
9 millions d’auditeurs, Caracol est une des radios les plus importantes en Colombie et une des plus prestigieuses d’Amérique Latine. Elle est
un des piliers de Prisa sur le marché latino-américain, autant pour son expérience professionnelle que par son rendement économique. Le slogan de Caracol est « Más compañia » (« Plus de compagnie ») et son profil informatif et généraliste vise l’ensemble de la population adulte.
La programmation est essentiellement constituée d’émissions d’information en semaine et de segments musicaux le week-end. Parmi les émissions phares, «
6AM Hoy por Hoy », est présentée tous les jours par Dario Arizmendi entre 6h et 10h du matin. Cette émission d’information, qui existe depuis plus de 25 ans, a été depuis sa création une des plus écoutées du pays. En 1981, elle remportait la première place sur le créneau des journaux radio, avec 32 % d’audience.
À l’époque un des journalistes les plus importants du pays, Yamid Amat, met en place un « nouveau schéma de journalisme radiophonique » : la réalisation d’entretiens simultanés en direct qui permettent la confrontation entre les interviewés, notamment politiques. Dario Arizmendi reprend et modernise le journal en 1991. Très influent, ce journaliste commence sa carrière dans la presse et fonde le journal
El Mundo de Medellin. Le présentateur a reçu de nombreux prix, dont un notamment pour « Sa vie et son œuvre » attribué par le Cercle de Journalistes de Bogota pour ses « contributions au journalisme colombien ».
L’émission « d’humour sérieux », « La Luciérnaga » (La Luciole), existe depuis 1992. Dirigée par Hernan Pelaez, elle est une des émissions qui a assuré le succès de Caracol Radio. Diffusée tous les jours entre 17h et 20h, elle met en scène une série de personnages de fiction et des imitations des personnalités politiques ou d’actualité. Une revue satirique mais très complète des principaux événements de la journée ou des décisions politiques est réalisée. L’ancien président César Gaviria qualifie même l’émission comme étant une « des principales sources d’information » du pays.
D’autre part, «
Las Voces del Secuestro » (Les Voix du Kidnapping), présentée par Herbin Hoyos Medina, est une des émissions qui a bénéficié de plus de reconnaissance au niveau international. Le journaliste donne la parole, tous les dimanches entre minuit et six heures du matin, à la famille et aux proches des otages des groupes armés en Colombie pour qu’ils puissent recevoir des messages en captivité. Enlevé par les FARC en 1994, Herbin Hoyos a démarré cette émission après sa libération par l’armée. L’émission a été le point de départ de la création d’
une organisation internationale qui vise à coordonner la diffusion d’information sur les privés de liberté dans le monde. En 2008, Herbin Hoyos a reçu le prix au
Meilleur journaliste de l’année, attribué par la Fondation Nuevo Periodismo Iberoamericano pour « service public rendu par son émission ». L’émission a été décrite par
les personnes libérées comme étant leur «
cordon ombilical » avec le monde.
L’année 2008 est faste pour Radio Caracol, qui reçoit quatre autres prix Simon Bolivar, dont celui de la Meilleure interview de l’année, attribuée à l’équipe de reporters de la radio pour l’entretien accordé par Clara Rojas après sa libération ou celui de la Meilleure émission radio d’opinion attribué à Nestor Morales pour son émission
Hora 20.
En 2010, pour la 35ème édition du même concours, Caracol reçoit deux prix : Gustavo Gomez, directeur de
10 AM Hoy por Hoy, a reçu celui de Meilleur journaliste de l’année, tandis que Alejandro Villegas et Rafael Pinilla obtiennent le prix de la Meilleure chronique pour leur reportage sur les 20 ans de la remise des armes de la guérilla M-19.