Ce que le numérique a déjà changé à l'édition

Ce que le numérique a déjà changé à l'édition

L'arrivée du livre numérique a contraint les acteurs traditionnels du secteur de l'édition à revoir leurs stratégies en matière d'innovation technologique, face aux innovations de ruptures portées par de nouveaux acteurs.
Temps de lecture : 14 min

Le secteur industriel du livre, considéré comme un secteur industriel à faible croissance, connaît désormais des mutations plus radicales. Les transformations technologiques amènent des ruptures inhabituelles dans un secteur jusqu’à présent caractérisé par des formes d’innovation de type incrémentale. L’arrivée du livre numérique contraint ce secteur à revoir ses stratégies en matière d’innovation technologique.
Face à la mutation en cours dans cette industrie les acteurs traditionnels ont revu, repris ou adapté leurs stratégies face à une innovation de rupture portée par des acteurs nouveaux, la plupart du temps étrangers au secteur.

Sur la route du numérique

Le format de base du livre est demeuré essentiellement inchangé pendant des siècles, malgré des avancées dans les procédés d’impression(1). Au cours des trois dernières décennies, l’industrie a néanmoins connu plusieurs développements technologiques importants. La composition a évolué depuis la presse à caractère mobile, jusqu’à la photocomposition à partir du début des années 60 (premiers systèmes de photocomposition Fairchild Semiconductor). La publication assistée par ordinateur (PAO, introduction de Mac Publisher 1985) permettra à l’éditeur soit d’intégrer ces fonctions dans ses équipements informatiques propres, soit de les sous-traiter à des tiers spécialisés.
 
À la suite de ces changements dans l’édition traditionnelle, l’édition numérique s’est installée à partir de 1997. De nouvelles machines de photocomposition, de PAO ainsi que des studios d’arts graphiques introduiront des ruptures dans les modalités traditionnelles de l’impression et de l’édition. L’impression numérique « à la demande » et la numérisation contribuèrent alors à une accélération du processus de production grâce à la collaboration simultanée entre éditeurs et les autres intervenants dans la chaîne de production.
 
La première application commerciale du papier électronique(2) (ou encre électronique) a été lancée, au Japon, en 2004. Le papier électronique est une technique d'affichage sur un fin support flexible (papier, plastique), portable et rechargeable. Il est utilisé comme composant pour les livres numériques et magazine électroniques, les téléphones mobiles et les portables. Ces technologies se sont avérées cruciales pour le développement du livre numérique à partir de 2012.
Les technologies numériques ont été introduites avant tout en amont de la chaîne de la valeur lors de l’informatisation des activités des entreprises, mais non utilisées pour le produit final. Les acteurs de l’industrie se sont montré réticents à suivre cette voie.

L’irruption des nouveaux intermédiaires : l’exemple de la distribution en ligne

De même, les éditeurs se sont également montrés réticents à adopter de nouveaux canaux de distribution, en particulier la distribution en ligne, notamment pour ne pas perturber les équilibres délicats avec les autres acteurs dont les libraires à la situation économique fragile. Ces derniers assurent encore l’essentiel des ventes en particulier en Europe (environ 50% en Allemagne et en France)(3) . Ils ont, dès lors, eu tendance à se contenter de les utiliser comme canaux de marketing plutôt que de distribution, laissant la place libre pour l’arrivée d’autres acteurs. En effet, la révolution du numérique est avant tout une révolution des intermédiations technologiques, provoquée par de nouveaux intermédiaires qui apportent des solutions novatrices permettant l’agrégation et la distribution des contenus, et qui introduisent leurs propres dispositifs techniques (iPhone, Kindle). Ces acteurs se sont d’abord manifestés dans la distribution, d’abord des livres physiques, puis des livres numériques.
 
De fait, les nouveaux canaux de distribution (Internet) constituent des véhicules de diffusion plus souples, plus efficaces à un coût moindre. Il s’ensuit une forte pression tendant à l’élimination des intermédiaires traditionnels (distributeurs, libraires) et à l’émergence de ces nouveaux intermédiaires, c’est un processus de désintermédiation/ ré-intermédiation connu dans d’autres secteurs (musique, jeux vidéo), qui contribue fortement à remodeler la structure du marché.
 
Le développement de la distribution en ligne en offre une illustration parfaite. Société créée en 1994, Amazon se caractérise par la plus forte croissance de l’histoire d’Internet, devançant eBay ou Google. Amazon est devenue une plate-forme pour tiers grâce à son activité de vente en ligne, pionnière pour toutes sortes de produits, au-delà du livre. L’utilisateur accède à une liste d’exemplaires en stock dans les entrepôts de la compagnie ou chez d’autres acteurs qui peuvent proposer souvent des livres d’occasion (Amazon.com perçoit des honoraires sur les ventes).
 
Le géant de Seattle a créé, à travers son site Amazon.com(4) de nouvelles façons de distribuer et d’acheter des livres, en développant une gamme étendue de services liés au livre. En développant et introduisant son propre appareil de lecture à faible coût, la liseuse Kindle fin 2007, l’entreprise est allé bien au-delà de la simple gestion logistique. Les ventes réalisées en ligne permettent de commercialiser l’appareil quasiment à prix coûtant en contrepartie d’un enfermement propriétaire du consommateur au sein de l’écosystème d’Amazon. En 2008, le géant du commerce de détail en ligne est devenu leader sur le marché des liseuses avec sa gamme Kindle ; malgré une concurrence intensifiée, elle s’est maintenue à cette première place. Amazon a introduit ensuite un smartphone (sous système Android), le Fire Phone.
 
Amazon atteste d'une forte aptitude à déchiffrer le marché. D’une façon générale, les nouveaux intermédiaires sont beaucoup plus enclins à explorer et instaurer de nouvelles formes d’interaction avec les consommateurs - par l’entremise des recommandations dans le cas d’Amazon - que les acteurs traditionnels qui sont soit réticents, soit n’ont pas l’expertise nécessaire. Ces intermédiaires détiennent une forte capacité à recueillir de grandes quantités de données afin de gérer la relation client, créer les profils des consommateurs et leur proposer des produits ciblés.
 
La forte position d’Amazon est encore renforcée par un programme d’affiliation de sites web externes qui offrent des liens pour l’achat de livres auprès d’Amazon en échange d’une commission sur les ventes(5). La société a atteint une position de domination sur les ventes en ligne de livres.
  Amazon a atteint une position de domination sur les ventes en ligne de livres 
Dans les deux principaux marchés d’édition numérique, la société assurait, en 2012, 61% des ventes aux États-Unis et 66% au Royaume Uni.
 
Néanmoins, ces dernières années les acteurs de la filière livre se sont engagés dans la distribution en ligne et ont multipliés les initiatives, des éditeurs se regroupant pour ouvrir des plateformes numériques communes. 2010 a ainsi vu la création d’Edigita en Italie (RCS, Mauri Spagnol et Feltrinelli), d’Eden en France (Flammarion, Gallimard et La Martinière), de Libranda en Espagne (Planeta, Santillana et Random House Mondadori). En Allemagne, Bertelsman et Holtzbrinck ont ouvert Premium Vertriebs, en concurrence avec la plateforme des libraires Plattform libreka. En 2013, une alliance plus vaste (Hugendubel, Thalia, WeltBild, Bertelsmann Club, and Deutsche Telekom) lancera Tolino, avec un terminal spécifique. Aux États-Unis, Cengage et Pearson lanceront des plateformes similaires.

Le lent déploiement du livre numérique

Le livre numérique est d’abord apparu comme un fichier quelconque à télécharger sur un ordinateur. D’un logiciel lié à une infrastructure partagée, il a évolué vers un système propriétaire spécifique grâce aux transformations technologiques des matériels et logiciels. On fait, en général, remonter la naissance du livre numérique à 1971, date de la création du projet Gutenberg (30 000 références de livres numériques en accès libre). Les premiers livres numériques (Cybook Gen 1 de Cytale, une société française, Gemstar 100(6), puis Librié) introduits dès 1999, ont échoués. En 2002, Random House et Harper Collins commenceront à commercialiser des livres numériques. A la foire de Frankfort de 2004, Google annoncera son projet ‘Google Print’ (devenu depuis Google books : 12 millions de références).
 
Le marché ne démarrera qu’avec les interventions successives d’Amazon, puis d’Apple qui sauront chacune à leur façon créer l’écosystème nécessaire, grâce à la combinaison du terminal (liseuse) et des contenus. L’arrivée de l’iPad, en 2010, jouera le rôle de stimulateur, Apple développant sa propre plateforme iBooks sur le modèle de l’iTunes. Apple, à la différence d’Amazon, qui à travers un modèle de grossiste ne remontait que 50 % des recettes à l’éditeur, offrira un autre modèle (dit d’agence) avec 70 %. Amazon s’alignera.
 
En 2008, les ventes mondiales de liseuses n’atteignaient que 608 000 unités, dont 556 000 sur les seuls marchés nord-américains, en 2011 elles dépassaient 9 millions d’unités toujours majoritairement dominées par l’Amérique du Nord. Selon le consultant spécialisé Statista, les principaux fournisseurs (Amazon,  Kobo, Barnes & Noble, Sony) auraient atteint un pic en 2011 avec plus de 23 millions d’unités, pour décroitre par la suite. Le parc mondial atteignait 53,9 millions d’unités en 2012. En France, le SNE a noté un phénomène identique accompagnant la croissance des ventes en ligne. Les tablettes offrent un substitut aux liseuses.
 
Quoi qu’il en soit de la répartition des terminaux de lecture, leur diffusion (ainsi que le déploiement des réseaux haut débit) crée les conditions de développement du livre numérique. Un marché mondial de près de 3 milliards d’euros en 2012 (Idate, Digiworld Yearbook 2012(7) p.116), ce qui reste somme toute peu élevé au regard du chiffre total de cette industrie la même année : 101,6 milliards de dollars pour les marchés consommateurs et éducatifs(8). Ces chiffres n’intègrent pas toutefois les ventes d’Amazon ou d’Apple, qui ne segmentent pas leurs données.
 
Le marché des États-Unis continue à être le marché pionnier, les livres numériques ayant représenté, en 2012, 20 % des ventes de livres (hors secteurs spécialisés, scientifique ou éducatifs), en 2011 le format a pris la première place pour la fiction (hors littérature enfantine(9)). Cette augmentation est liée à un fort accroissement de la détention des terminaux (liseuses ou tablettes) avec 29 % des américains de 18 ans et plus possédant au moins l’un de ces terminaux spécialisés pour la lecture. A l’opposé, les marchés européens continuent à être fragmentés et hétérogènes. Des marchés en expansion rapide, dont le Royaume Uni, qui suit les États-Unis, 16 % en 2013(10), coexistent avec des marchés moins développés (moins de 5 % des recettes totales en 2011 en Allemagne(11), France(12) et Espagne(13))(14), voire sous-développés.

Si l’on se tourne vers les types de livres, on constate que le segment de la littérature générale(15) a pris du retard vis-à-vis du secteur spécialisé de l’édition scientifique et technique qui a parachevé sa mutation vers le numérique (90% des publications en numérique), non sans quelques turbulences en termes d’emplois et de restructuration. L’édition papier y est devenue marginale par rapport à la commercialisation des bases de données et des services associés. Une situation fort différente de la littérature générale, à quelques rares exceptions comme celui de l’édition « sentimentale » d’Harlequin. Les modèles d’affaires de l’édition scientifique et technique diffèrent de ceux de l’édition de littérature générale en raison de la place occupée par les abonnements: 86 % pour Thomson Reuters en 2010(16).
 
Enfin, si l’on considère le type d’entreprises porteuses de la diffusion du livre numérique, on constate, avec le consultant spécialisé Wischenbacht éditeur du « Global eBook report », que les plus grands éditeurs tels que Random House ou Hachette sont également les plus importants dans le domaine du livre numérique. Ainsi en 2013, pour Lagardère Publishing (Hachette Livre et filiales) si les ventes de livres numériques ne représentaient que 10.4 % du chiffre d’affaires total, elles atteignaient 27 % au Royaume Uni et 30 % aux États-Unis.
 
Par ailleurs, on constate l’apparition de nouveaux, entrants souvent issus du secteur ou liés à celui-ci, « pure players »(17) dans ce secteur comme l’américain ByLiner(18). Répercutant la réduction des coûts apportés par l’édition numérique, bien souvent, ils accordent des conditions plus favorables aux auteurs : en France, Publie.net(19) rétrocède 50 % des recettes des téléchargements.

Les obstacles au développement du numérique : craintes et anticipations

Si la croissance numérique se poursuit, même inégalement, elle est loin de compenser la perte des recettes se poursuivant depuis de nombreuses années(20). En 2013, sur le marché pionnier des États-Unis, les ventes de livres numériques ont confirmé leur forte croissance mais, les recettes générées sont en revanche restées étales. Même pour les éditeurs les plus engagés, le chiffre d’affaires généré n’est en rien comparable à ceux des livres physiques. Pour une large part, ceci explique les réticences des éditeurs, et leur choix de privilégier le numérique comme vecteur de promotion plutôt que de s’engager dans la conception de nouveaux produits et services.
 
De surcroît, les éditeurs sont confrontés, à de nouveaux problèmes de concurrence qui viennent perturber leur fonctionnement antérieur d’oligopole tranquille. Les nouveaux intermédiaires peuvent non seulement circonvenir la gestion des clients, directe ou indirecte (à travers les libraires) grâce à des méthodes de gestion des données inconnues jusque-là, mais provoquent des phénomènes de domination inédits de la part de ces compagnies. Le livre devient une application comme une autre, leur permettant de jouer de subventions croisées entre les différents produits qu’elles commercialisent, voire de vendre à perte, comme dans le cas d’Amazon. Le conflit entre Amazon et Hachette de l’été 2014, à la suite de la suppression des préachats de titres du groupe Hachette, est venu illustrer ce pouvoir et cette dépendance(21).
 
Ironie du sort, l’accord mis en place par Apple (contrat d’agence) avec cinq grands éditeurs (Hachette Book Group, Harper Collins Publishers, Macmillan, Penguin, Simon & Schuster) pour le marché américain a été considéré comme un cas de cartel, contraire au droit de la concurrence à la suite d’une action en justice (« class action ») en 2011, et de l’ouverture d’un dossier par le ministère américain de la Justice en 2012. Ce contrat conduisait de fait à une forme de prix unique, alors même qu’il était présenté par ses partisans comme un moyen d’intensifier la concurrence vis-à-vis d’Amazon. Le prix unique ne fait l’objet d’aucun consensus entre les pays dont certains, comme les États-Unis et le Royaume-Uni, le jugent illégal. La direction de la concurrence de la Commission Européenne a aussi ouvert une enquête, en 2011, sur une collusion éventuelle. Contrairement à ce que pourrait laisser penser le débat français autour du prix unique(22), la transposition les règles de l’univers physique au monde numérique (TVA, prix unique) est largement problématique.
 
Mais il existe encore d’autres barrières, certaines tiennent au cadre légal (problèmes fiscaux, prix unique déjà indiqué), d’autres à des mutations complexes en gestation (gestion des droits numériques, évolution de la gestion des ISBN(23)…). Les problèmes fiscaux tournent autour du taux de TVA à appliquer au livre numérique : celui du livre, dans certains pays à taux zéro (Corée du Sud, Japon, Royaume-Uni), ou celui des services dont le taux tourne autour de près de 20 %. Au regard des consommateurs à la demande incertaine, un prix trop élevé pourrait constituer un frein au développement. Les prix bas sont un argument majeur d’Amazon. C’est pourquoi, logiquement, l’association professionnelle mondiale des éditeurs, l’IPA, plaide pour un traitement non-discriminatoire de la TVA par application du taux réduit. Certains États, dont la France, se sont engagés dans cette voie mais se heurtent à la législation communautaire en la matière. Les éditeurs font valoir que le manque d’harmonisation fiscale européenne revient à favoriser les distributeurs américains libres de s’installer dans l’État dont la législation est la plus favorable (Amazon au Luxembourg ou le taux n’est que de 3 %)(24).

L’obtention des droits numériques constitue la principale difficulté à moyen long terme, identifiée par 19 % des répondants dans le cadre d’un sondage réalisé par KPMG. En 2011, l’association européenne des éditeurs avait attiré l’attention de la Commission Européenne sur le fait que le coût de la rétro-conversion des catalogues provenait, pour l’essentiel, non pas de la partie technique mais de frais généraux induits tels le coût de la négociation avec les agents pour l’obtention de ces droits (recherche des auteurs, ouvrages collectifs, œuvres « orphelines »(25). De fait, les points d’interrogation demeurent nombreux sur les droits eux-mêmes (pourcentage et montant final), ou la nature des contrats (durée de la cession, clause de rendez-vous(26)). On cherche des solutions et certains États, comme la France en 2014(27), ont adopté des législations visant à introduire un nouveau mode de gestion collective des droits.

Éditeurs européens : encore un effort ?

Au cours des différentes phases de numérisation (informatisation, distribution en ligne, livre numérique), la stratégie des éditeurs s’est concentrée sur l’adaptation des produits existant à ce nouvel environnement plutôt qu’à l’investissement dans des développements technologiques propres. Par conséquent, comme l’ont montré Pierre-Jean Benghozi et Elisa Salvador(28), l’édition ne s’est pas trouvée au poste de commande de ses mutations technologiques, laissant cette place à d’autres. Comme le notait un rapport de 2005 de la Commission Européenne, l’innovation a été prise en charge par les fournisseurs. Il en résulte une distorsion croissante entre la position forte de l’industrie européenne de l’édition et ses plus faibles positions dans la distribution en ligne et la production de livres et services numériques, malgré les avancées des plus grands groupes.
 
Le même rapport de la Commission européenne pointait également comme l’une des principales faiblesses de ce marché mûr, l’absence de forte incitation au changement, notant au passage que l’industrie se concentrait davantage sur la réduction des coûts que sur l’innovation. Cette position semble difficilement tenable face aux transformations technologiques et à l’intrusion de ces nouveaux acteurs puissants, intimement liés à l’univers technologique et mieux placés pour en tirer parti.
 
Le numérique connait des développements accélérés comme produit, moyen de production et canal de distribution avec des modèles d’affaires nouveaux mais aussi des ruptures vis-à-vis de ceux préexistants. L’exemple de l’édition scientifique et technique montre que le secteur est à même de créer de nouveaux modèles pour tirer parti de ces développements. Toutefois, comme nous l’avons vu dans ces domaines, l’industrie européenne demeure largement fragmentée. Les initiatives des États membres gagneraient à être harmonisées sur le plan européen notamment en matière fiscale (en cours), d’interopérabilité et d’adoption des normes (lecture, métadonnées…) et, bien sûr, de soutien comme par exemples par des régimes spécifiques d’accompagnement des PME. Par ailleurs, il est indispensable que ces politiques nationales ou européennes soient repensées dans un cadre délibérément horizontal et non restreint à la dimension verticale de chaque industrie des contenus, si l’on veut créer un marché unique des contenus numériques.

Références

Association of American Publishers (AAP) (2012), Press release, Bookstats. 
 
Abadie,F., Maghiros, I., and Pascu, C., (sous la dir. de) (2009), The Future Evolution of the Creative Content Industries. Three Discussion Papers, IPTS. 
 
Amazon, (2014), Annual Report 2013. 
 
Benhamou, F., (2012), « Le livre et son double. Réflexion sur le livre numérique », Le livre, le numérique,   Le débat, n°170, Mai-Aout 2012, pp.90-102.
 
Benghozi P.-J., Salvador E. (2014a) “Strategies and business models of online platforms in CCIs: convergence or differentiation in the e-book sector?”, in Schramme A., Kooyman R. (Ed.), Hagoort G. (2014), Beyond Frames. Dynamics between the creative industries, knowledge institutions and the urban context Eburon Academic Press, Delft, pp. 96-104.

Benghozi P.-J., Salvador E. (2014b) « Concurrence technologique: facteur de commodization ou de différenciation? Les leçons des liseuses de livre numérique », 19ème édition du Colloque de l’Association Information et Management (AIM 2014), 20-21 May 2014, Aix-en-Provence, France.

De Prato, G. (2014), « The Book Publishing Industry », in De Prato, G., Sanz, E., Simon, J.P, (sous la dir. de), Digital Media Worlds; The new media economy, Oxford, Palgrave, pp.87-101.
EC (2005a), Publishing Market Watch: final report.
 
EC (2005b), Strengthening the Competitiveness of the EU Publishing Sector. The role of media policy. Commission staff working paper. SEC(2005)1287. Brussels.
 
Federación de Gremios de Editores de España (FGEE) (2014). “El Libro sigue siendo la primera industria cultural, pese a la crisis”.
 
European Federation of Publishers, (FEP) (2011), Publishers’ Round Table, 13th July 2011.
 
European Federation of Publishers (FEP) (2014), European Book Publishing Statistics.
 
Forge, S., Blackman, C., Goldberg, I.,  Biagi, F., (2013), Comparing Innovation Performance in the EU and the USA: Lessons from Three ICT Sub-Sectors, EUR 25961 – Joint Research Centre – Institute for Prospective Technological Studies.
 
Idate (2012), Digiworld Yearbook 2012.
  
International Publishers Association (IPA)(2011a).

International Publishers Association, (IPA) (2011b), “VAT/GST/Sales Tax Rate: Global survey on books and electronic publications”, Update 2011.

Lagardère Publishing (2014), Rapport annuel 2013.

Lebert, M. (2009), A short history of eBooks, NEF, University of Toronto.
 
OECD (2012) ‘E-books: Developments and Policy Considerations’, OECD Digital Economy Papers, No. 208.
 
Patino, B. (2008), Rapport sur le livre numérique, Ministère de la culture et de la communication.
 
Pew Internet (2012), The Rise of e-Reading.
 
PricewaterhouseCoopers (2013), Global Entertainment and Media Outlook.
 
Publishers Association Digital Sales Monitor (PADSM) (2014), Press Release, July 2014.
 
Reed Elsevier (2014), Annual Report 2013.
 
Simon, J. P. De Prato, G. (2012) Statistical, Ecosystems and Competitiveness Analysis of the Media and Content Industries: the Book Publishing Industry, JRC Technical Reports, European Commission.
 
Syndicat National de l’Edition (SNE), (2013), Le livre en chiffres - 2012, données 2011.
 
Syndicat National de l’Edition (SNE) (2014). Le livre numérique en 2014 : bilan et perspectives.

Statista (2013a), Global Shipments of e-Book Readers
 
Wiart, L . (2014), « Lecteurs, quels sont vos réseaux ? », INA Global.
 
Wischenbach, R. (2013), Global eBook report. A Report on Market Trends and Development.

--
Crédits photos :
Maria Elena / Flickr
Javier Candeira / Flickr
Johanna Penn / Flickr

(1)

OECD (2012) ‘E-books: Developments and Policy Considerations’, OECD Digital Economy Papers, No. 208.

(2)

Les produits de papier électronique sont largement fondées sur la technologie de l'électrophorétique. La société E-Ink (USA) est l’un des principaux fournisseurs avec le néerlandais Polymer Vision et la société britannique Plastic Logic. Source: Forge et Blackman (2009). Pour les caractéristiques techniques cf. eink.com  

(3)

De Prato, G. (2014), « The Book Publishing Industry », in De Prato, G., Sanz, E., Simon, J.P, (sous la dir. de), Digital Media Worlds; The new media economy, Oxford, Palgrave, p.92. 

(4)

Puis à partir de ses déclinaisons dans les différents pays : Amazon.uk, Amazon .fr… 

(5)

Abadie,F., Maghiros, I., and Pascu, C., (sous la dir. de) (2009), The Future Evolution of the Creative Content Industries. Three Discussion Papers , IPTS.

(6)

Les deux sociétés ont arrêtés ces projets. La première a vu le projet repris par d’autres, la seconde a fait faillite.

(7)

Pas de données sur le livre numérique dans l’édition 2013. 

(8)

PricewaterhouseCoopers (2013), Global Entertainment and Media Outlook.  

(9)

Association of American Publishers (AAP) (2012), Press release, Bookstats.  

(10)

Publishers Association Digital Sales Monitor (PADSM) (2014), Press Release, July 2014 .  

(11)

4.9 % en 2013 (Börsenverein des Deutschen Buchhandels, 2014)

(12)

1% en 2013 (SNE, 2014). 

(13)

3,6% en 2013 (FGEE, 2014)

(14)

Les données fournies par les associations professionnelles n’ont pas toujours la même base, pour les comparaisons, cf. le tableau et les notes dans De Prato, 2014 (92). Toutefois, l’ordre de grandeur reste le même.

(15)

« Trade books » dans les statistiques en anglais. 

(16)

De Prato, G. (2014), « The Book Publishing Industry », in De Prato, G., Sanz, E., Simon, J.P, (sous la dir. de), Digital Media Worlds; The new media economy, Oxford, Palgrave, pp.87-101. 

(17)

Dans le sens d’acteur économique n’intervenant que sur le web et non en tant que réseau social de prescription comme le suit L.Wiart (2014). 

(18)

Lancée en 2011 et acquis en 2014 par Vook une société créée pour renforcer le rôle des auteurs, leur contrôle sur les données et la technologie. 

(19)

Plateforme d’édition numérique en ligne lancée par l’écrivain François Bon sous forme de coopérative. 

(20)

Livres Hebdo note qu’en France comme au Royaume-Uni, la vente de livre continue à reculer. L’association professionnelle espagnole indique la même chose.

(21)

Cf. le dossier de Livres Hebdo

(22)

Les différentes positions sont résumées par l’International Publishers Association (2011a)

(23)

Harmonisation et coordination afin de pouvoir identifier correctement les nouvelles formes d’éditions numériques dont les "Apps". 

(24)

Cf. les propositions de mai 2014 du High-Level Expert Group mis en place par la Commission à des fins d’harmonisation.

(25)

Œuvre dont certains ayants droit sont impossibles ou difficiles à identifier ou à joindre. La commission européenne est intervenue dans ce domaine.

(26)

Renégociation des rémunérations à des échéances prédéfinies. Cf. par exemple l’accord-cadre de 2013 en France.

(27)

Loi n° 2014-779 du 8 juillet 2014, précédée par un accord auteurs/ éditeurs en 2013 (note 21)

(28)

Benghozi P.-J., Salvador E. (2014b) « Concurrence technologique: facteur de commodization ou de différenciation? Les leçons des liseuses de livre numérique », 19ème édition du Colloque de l’Association Information et Management (AIM 2014), 20-21 May 2014, Aix-en-Provence, France. 

Ne passez pas à côté de nos analyses

Pour ne rien rater de l’analyse des médias par nos experts,
abonnez-vous gratuitement aux alertes La Revue des médias.

Retrouvez-nous sur vos réseaux sociaux favoris