Adblocks : les raisons d’un succès
La croissance fulgurante des bloqueurs de publicité puise sa source dans la généralisation de la publicité invasive sur le net
La croissance fulgurante des bloqueurs de publicité puise sa source dans la généralisation de la publicité invasive sur le net. La chute des revenus publicitaires sur le web, engrangés principalement par les grandes plateformes comme Google ou Facebook, a en effet conduit les éditeurs de sites à multiplier les publicités sur leurs pages. Or celles-ci sont régulièrement critiquées car, plutôt qu’obtenir l’attention des visiteurs, elles perturbent la navigation. Les internautes ont donc logiquement cherché à s’en débarrasser.
Depuis septembre 2015, iOS 9 – le système d’exploitation d’Apple pour ses iPhone et iPad – a en effet autorisé les développeurs à créer des applications bloqueuses de publicité comme Crystal, Purify ou Peace sur ses terminaux. Samsung Internet, le navigateur par défaut des smartphones et tablettes Samsung, permet désormais
l’ajout de certains de ces bloqueurs de publicité via la boutique d’application Android Google Play Store.
Publicités trop intrusives et envahissantes, collecte de données personnelles, mauvaise expérience utilisateur, consommation de la bande passante… Les raisons qui poussent les internautes à utiliser un bloqueur de publicité, listées dans
cette étude du spécialiste de la publicité vidéo Teads, sont nombreuses.
Selon le cabinet, 69 % des sondés ont installés un adblock parce qu’ils considèrent que les publicités sont trop intrusives ou ennuyeuses, suivis de près par ceux qui veulent pallier les ralentissements inhérents aux temps de chargement (66 %) et ceux qui trouvent qu’il y a tout simplement trop de publicité (60 %).
Tout le monde a déjà eu la désagréable expérience de surfer sur le web et d’avoir tout d’un coup une publicité vidéo qui se lance sur un de ses onglets, avec le son au maximum. Le format du pré-roll – ces publicités qui apparaissent avant le lancement d’une vidéo – est aussi exaspérant. Certaines de ces publicités durent parfois presque autant de temps que la vidéo que l’on souhaite regarder, sans la possibilité de les passer.
Le manque d’optimisation de la publicité sur mobile est aussi noté par les utilisateurs qui la trouvent encore plus intrusive que sur ordinateur pour deux tiers d’entre eux. Il est en effet courant de ne pas pouvoir accéder à son contenu à cause d’un affichage publicitaire qui occupe tout l’écran ou qui apparaît subitement, à la manière d’une pop-up. Sur mobile, ces publicités sont d’autant plus perverses qu’elles consomment énormément de bande-passante, alors que le réseau n’est pas toujours bon, ralentissant le temps de chargement des pages et entraînant un surcoût potentiel pour l’utilisateur.
Si ces mauvaises pratiques publicitaires justifient en soi l’installation d’adblocks, le financement de la presse gratuite sur internet s’en trouve menacé.