Une forte dimension européenne
Désormais, une grande partie des combats se joue à l’échelle européenne. Et c’est peu dire que l’année 2014 sera décisive au regard des échéances électorales qui la rythment. Après la constitution d’un nouveau Parlement au printemps, ce sera au tour de la Commission d’être renouvelée à la fin de l’année. « Nous sommes à un moment charnière pour la politique européenne culturelle » assure Aurélie Filippetti. À son initiative,
le Forum de Chaillot sur l’avenir de la culture et l’avenir de l’Europe a permis début avril de dégager une feuille de route quinquennale pour la nouvelle Commission. Une cinquantaine d’actions concrètes y figurent, dont certaines concernent directement les artistes-interprètes, à l’image du plan de soutien à la mobilité des artistes et des œuvres. Dans le même temps, le travail mené par l’actuelle Commission européenne dans le domaine des droits d’auteur pourrait apporter son lot de surprises. En décembre,
une consultation publique été lancée. Avec un objectif clairement affiché : « revoir et à moderniser les règles européennes sur le droit d’auteur ». Plus de 10 000 réponses ont été apportées à cette consultation qui englobe dans son périmètre les questions relatives aux droits voisins des artistes-interprètes.
Du côté des sociétés de gestion collective chargées de les défendre, on tente de s’organiser pour mettre en place des outils adaptés à cette nouvelle donne européenne. « Nous travaillons avec les autres sociétés d’artistes à la création d’une gigantesque base de données recensant tous les interprètes (musiciens, comédiens, danseurs…) et leurs enregistrements, pour mieux les rémunérer où que ces enregistrements soient exploités », expliquait mi-avril le président de l’Adami Jean-Jacques Milteau au quotidien Libération.
Très mobilisés, les artistes eux-mêmes font également entendre leur voix et commencent à se structurer. Lors des rencontres européennes de l’Adami, six fédérations nationales d’artistes (Allemagne, Belgique, États-Unis/New-York, France, Grande-Bretagne et Norvège) ont annoncé la
création d’une coordination internationale : la WAO (World Artists Organisation). Elles estiment que l’épanouissement du numérique doit et peut se faire « en harmonie avec l’épanouissement des artistes ».
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Crédits photo :
Visuel presse des Rencontres européennes de l'Adami (Thomas Bartel)