De Charlie au Bataclan : retour sur la médiatisation des attentats de 2015

De Charlie au Bataclan : retour sur la médiatisation des attentats de 2015

Les chaînes de télévision françaises ont traité avec la même intensité les attentats de janvier et ceux de novembre 2015. En revanche, la façon dont elles ont couvert ces attaques a évolué entre les deux périodes et des choix différents ont été faits pour les traiter.

Temps de lecture : 10 min

 

70 % des Français citent spontanément les attaques de novembre 2015 parmi les attentats terroristes les plus marquants depuis l’an 2000. Seuls 37 % accordent la même importance aux attentats de janvier, ayant visé notamment la rédaction de Charlie Hebdo et l'Hypercacher de la porte de Vincennes. L'une des hypothèses avancées pour expliquer ce décalage est la « surmédiatisation » dont l'attaque du Bataclan aurait fait l'objet. À l'occasion des commémorations des événements de janvier, l'INA propose d'examiner cette hypothèse, chiffres à l'appui, en comparant la médiatisation de ces deux séries d'attaques sur les principales chaînes de télévision françaises.
 
Cette analyse complète l'étude menée en 2016 sur la médiatisation télévisuelle des attentats de novembre 2015, en proposant un bilan de la couverture médiatique accordée par les chaînes hertziennes historiques (TF1, France 2, France 3, France 5, Canal+, M6 et Arte) aux attentats qui se sont déroulés du 7 au 9 janvier 2015, sur la semaine qui a suivi les événements (du mercredi 7 au mardi 13 janvier). Elle comptabilise, comme la précédente, la part d’antenne accordée aux attentats en fonction des genres de programmes, analyse les bouleversements de grilles opérés par les chaînes, et établit le profil des personnalités invitées sur les plateaux pour parler des attaques terroristes.

En volume horaire : la même mobilisation médiatique

Globalement,l'intensité de la médiatisation apparaît similaire en janvier et en novembre 2015, puisque dans les deux cas, les chaînes ont consacré un total de 163 heures aux événements.

En janvier, c'est France 2 qui a le plus parlé des attentats, avec 53 heures de programmes - c'est également la chaîne qui a le plus médiatisé les attaques de novembre. TF1 et France 5 suivent avec respectivement 32 et 23 heures, puis viennent France 3, Canal+ et M6, qui y consacrent entre 15 et 17 heures.
 
 France 2 et TF1 ont consacré davantage de temps d'antenne aux attentats de janvier 
France 2 et TF1 ont même consacré davantage de temps d'antenne aux attentats de janvier (respectivement +8 et +4 heures). Au contraire, Canal+ a significativement moins parlé des attentats en janvier, avec près de 8 heures de différence – ce qui peut s’expliquer par le fait que, le 13 novembre, Hugo Clément, journaliste du Petit journal (ancien de France 2), a été l'un des premiers journalistes à se rendre dans le quartier du Bataclan, où une monteuse du Supplément a par ailleurs perdu la vie. Enfin, Arte reste la chaîne qui consacre le moins de temps aux attentats, avec 7 heures de programmes seulement.
De même, la part des programmes dédiés aux attentats de janvier est équivalente à celle de novembre : 14 % en moyenne. Toutefois, l’écart entre les chaînes est important : TF1 et France 2 se distinguent en consacrant respectivement 21 et 31% de leur temps d’antenne aux événements, alors que sur toutes les autres chaînes couvertes par cette étude, ces programmes ne dépassent pas 13 %.

Les formats de l'info: JT en janvier, émissions spéciales en novembre

En janvier 2015, les événements ont principalement été traités par des journaux télévisés (JT) et des magazines, alors que les chaînes ont plutôt diffusé, en novembre, des émissions spéciales. En effet, les JT ont totalisé en janvier 73 heures toutes chaînes confondues, contre 57 heures en novembre. C'est particulièrement net sur France 3, TF1 et France 2, qui est par ailleurs la chaîne qui a le plus diffusé d’émissions spéciales (19 heures ; 36 % des programmes diffusés). Si celles-ci représentaient 50 % des programmes diffusés sur TF1 et 42 % sur France 3 en novembre, ces deux chaînes ont très nettement privilégié un traitement des attentats de janvier par les journaux télévisés.
 

Les autres chaînes, dont la programmation attribue une place moins centrale au JT, ont privilégié leurs rendez-vous habituels : les talkshow (Le Grand Journal de Canal+, 28 minutes sur Arte), les magazines hebdomadaires (France 5, M6). Ainsi, sur Canal+, les programmes d’infotainement phares de la chaîne - Le Petit Journal, Les Guignols – ont été consacrés aux attentats.
 
On notera aussi la diffusion de trois documentaires, qui contribuent à donner une dimension historique et symbolique aux événements de janvier : Caricaturistes, fantassins de la démocratie (2014) diffusé dès le 9 sur France 3, Wolinski ne pense qu'à ça (2008) et rediffusé sur France 5, et Le film des 5 jours qui ont bouleversé la France, produit pour l'occasion par M6 et diffusé le dimanche 11, jour des grandes manifestations de soutien à Charlie Hebdo.

Je suis Charlie : un hommage incontournable dans les magazines, tous thèmes confondus

Après le JT, le magazine a été le deuxième principal support d'analyse des événements avec 44 heures sur la semaine en janvier, contre 31 heures en novembre. Majoritairement sur France 5 (78 % des programmes), il occupe 41 % de l’antenne sur M6 et 34 % sur Canal+.
 

Les magazines d’actualité ont évidemment proposé un décryptage de l’information. Ils ont représenté 28 heures, à la fois sur les chaînes privées (Sept à Huit, L'Effet papillon, Le Tube, Le Supplément, 66 minutes) et sur les chaînes publiques (C'est au programme, 13h15 le samedi, C à dire, Medias le mag, C dans l'air, C politique). Medias le mag, l'émission de France 5 consacrée à l'analyse des médias, a diffusé une émission spéciale en direct en janvier comme en novembre, mais le 11 janvier elle a duré 90 minutes, un record depuis l'origine du magazine. Les magazines d'investigation ont représenté plus de 9 heures sur France 2 (Envoyé spécial, Complément d'enquête), M6 (Enquête exclusive et Zone interdite) et Arte (Vox pop). De plus, Envoyé spécial a vu sa durée allongée de 30 minutes avec deux éditions spéciales atteignant trois fois l’audience moyenne annuelle (+6,7 points d’audience).
 
Les attentats de janvier 2015 ont trouvé un écho dans de nombreux magazines de France 5, tous thèmes confondus : les magazines culturels (Entrée libre), santé (Le Magazine de la santé), littéraires (La grande libraire), ou de débat politique (C politique). Même Les Maternelles, le magazine quotidien destiné aux parents, a évoqué les attentats, mais assez tardivement et en dehors de notre période d'étude (le 16 janvier).
 
France 2 se singularise pour avoir consacré aux événements une émission spéciale du magazine Les chemins de la foi, avec des invités représentant les confessions bouddhiste, juive, musulmane et chrétienne pour aborder les attentats sous un angle interreligieux. Arte a abordé les attentats sous l'angle de la philosophie dans le magazine de Raphaël Enthoven, en invitant Souleymane Bachir Diagne, spécialiste de l'histoire des sciences et de la philosophie islamique. Enfin, un hommage aux victimes a également été rendu dans les magazines de sport : Téléfoot, Automoto, Bivouac, Tout le sport, Les spécimens, Sport 6.

Le poids plus faible des émissions spéciales en janvier

Alors que les émissions spéciales représentent 46 heures en novembre sur toutes les chaînes, elles occupent seulement 37 heures en janvier. Elles rythment néanmoins la journée du 7 et se poursuivent les jours suivants.
 

La tuerie au siège de Charlie Hebdo a commencé, on s'en souvient, le mercredi 7 janvier à 11h30. Sur les chaînes « historiques », l'information arrive à une heure où l'écoute est faible (12h20-12h40). Les journalistes apprennent au compte-goutte de nouvelles informations et sont dans l’attente de confirmation des faits. Ainsi, si BFMTV a été la première chaîne à lancer une édition spéciale vers 12h40, au même moment, le journal national de France 3 traitait d’autres sujets – dont plus de 3 minutes sur les soldes –, ne diffusant qu’un seul sujet de 48 secondes sur les attentats en fin de programme. Sur Canal+, les participants ont pris connaissance des événements tragiques en direct sur le plateau de la Nouvelle Édition, le talk-show de mi-journée de la chaîne cryptée.
 
Les Français ont donc appris majoritairement l’information en début d’après-midi, dans les JT de 13 heures de TF1 ou France 2, qui n’organisèrent toutefois pas d’édition spéciale.

Les magazines hebdomadaires parlaient alors d’autres sujets sur France 5, qui a compensé cette absence par une édition spéciale de C à dire à 17 heures. Il fallut enfin attendre le soir pour que TF1, Canal+ et Arte fassent une édition spéciale de leur JT respectifs, qui obtinrent les plus fortes audiences de la journée, avec des taux significativement supérieurs à leurs scores habituels (+6 points d’audience pour le 20 heures de TF1, l'émission la plus regardée ce jour-là, +8 points pour le journal de Canal+). Sur Canal+, en janvier comme en novembre, les émissions d'access prime time ont également été bouleversées : le Before est ainsi déprogrammé le 7 et le 9 janvier, au profit d'un Grand Journal spécial « Je suis Charlie ». De plus, la diffusion de l'entretien de Michel Houellebecq pour la sortie de son livre Soumission est reportée – alors que Charlie Hebdo devait ce jour-là lui consacrer sa une.
 
Sur le reste de la semaine, les pics d’émissions spéciales reflètent le retentissement des différents événements. En particulier, France 2 a suivi en continu le déroulé des attaques, les prises d'otages dans l'Hypercacher de Vincennes le 8, et à Dammartin-en-Goële, le 9. La chaîne a également retransmis un ensemble d'hommages aux victimes, dont le concert de soutien à Charlie Hebdo, ainsi qu'un clip « Nous sommes Charlie », multidiffusé par France Télévisions sur toute la période – et qui n’a pas connu d’équivalent en novembre.
 
Après une reprise des programmes habituels le samedi 10, la marche républicaine du dimanche 11 janvier représente un nouveau pic médiatique. Elle a été diffusée sur TF1, France 2 et M6, et TF1 a diffusé la Cérémonie d'hommage national du 13 janvier 2015.

Des JT quasi exclusivement consacrés aux attentats

Comme en novembre, les attentats ont occupé la quasi-intégralité (94 %) des sujets de JT du soir. Parmi les autres sujets traités par les JT de janvier, on compte une enquête de police sur le meurtre d'un lycéen à Marseille, une boîte noire retrouvée à la suite d’un accident d'avion en Indonésie, la succession de Thierry Lepaon à la CGT, le bilan démographique français de l'Insee, la commémoration du tremblement de terre à Haïti du 12 janvier 2010, la conquête spatiale de SpaceX et le troisième ballon d'Or de Cristiano Ronaldo.

Les 3 personnalités les plus invitées : président de la République, Premier ministre et ministre de l’Intérieur

Le président François Hollande, le Premier ministre Manuel Valls et le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve sont évidemment les personnalités politiques qui se sont le plus exprimées sur les événements, notamment dans le cadre de déclarations multi-diffusées – TF1 se distinguant toutefois en ayant accueilli plus de prise de paroles du Premier ministre que du président de la République.

Parmi les représentants de l’opposition, une place comparable a été donnée à Nicolas Sarkozy, président de l’UMP, et Marine Le Pen, présidente du Front National (respectivement 24 et 21 passages à l’antenne) – alors que cette dernière fut beaucoup moins présente après les attentats de novembre.
 
En dehors des personnalités politiques, les invités appartiennent à trois catégories : les proches de Charlie Hebdo, appartenant principalement au milieu des médias, les « experts » en terrorisme, issus ou non des forces de l'ordre, et les porte-paroles ou experts des communautés religieuses.
 
Sur France Télévisions, Canal+ et M6, ce sont avant tout les proches des victimes, eux-mêmes journalistes, caricaturistes ou reporters, qui ont été invités pour témoigner, tels que Patrick Pelloux, médecin urgentiste et chroniqueur pour Charlie Hebdo, invité avec Philippe Geluck dans On n'est pas couché. Encore sous le choc, Patrick Pelloux raconte son arrivée sur les lieux le jour de la fusillade, découvrant ses collègues et amis assassinés. Il cumule 24 passages au total, répartis sur toutes les chaînes (hormis Arte), dont 17 passages sur les chaînes publiques, à la fois dans des talk-shows (Le Grand Journal, ONPC, C à vous), des JT (20 heures, 19/20, 13h15 le samedi) et des magazines (Le Magazine de la santé, auquel il collaborait déjà régulièrement, C dans l'air).

Parmi les autres invités, on compte également l’ancien directeur de publication, Philippe Val (sur toutes chaînes sauf Arte) et l’avocat du journal, Richard Malka. Laurent Joffrin, directeur de Libération, qui a mis ses locaux à disposition des survivants de la rédaction, est également intervenu sur toutes les chaînes. Le 13 janvier, à la veille de la sortie du nouveau numéro de Charlie Hebdo, Le Grand Journal a réuni ces « survivants » : le caricaturiste Luz, le rédacteur en chef Gérard Biard, la journaliste Zineb El Rahazoui, et le directeur Eric Portheault. Enfin, Caroline Fourest, ancienne rédactrice pour Charlie Hebdo, a été invitée dans Envoyé Spécial le 8 janvier et apparaît dans le 20 heures de France 2, Medias le mag et C à vous sur France 5, et 66 minutes sur M6. Moins représentés, les proches des policiers tués sont tout de même présents, comme Philippe Brinsolaro, frère de Franck Brinsolaro, invité exclusivement dans des JT.
 
TF1 se distingue en invitant plutôt des représentants des forces de l'ordre et des experts pour parler de l'enquête et de la sécurité du territoire. Ainsi, l'édition spéciale de 14h00 du 9 janvier, présentée par Claire Chazal et Julien Arnaud, durant plus de 2h45, réunit Frédéric Gallois (ancien chef du GIGN), Michel Scott (chef du service étranger de TF1), Roger Marion (ancien chef de la division nationale antiterroriste) et Pierre Barretti (spécialiste Police-Justice TF1).
 
 Toutes les chaînes ont accueilli des experts ou porte-paroles des communautés juive et musulmane
Confortant une grille de lecture religieuse des événements de janvier, toutes les chaînes ont accueilli des experts ou porte-paroles des communautés juives et musulmanes. Ont ainsi été sollicités Gilles Kepel (politologue, spécialiste du monde arabe et musulman), Louis Caprioli (spécialiste des services de renseignement et des réseaux islamistes en Afrique du Nord et en Europe) et Mohamed Sifaoui (spécialiste des réseaux terroristes et islamistes). Ce dernier, présent sur France 2, France 5, Canal+ et M6, avait soutenu Charlie Hebdo en 2006 lors du procès intenté à l’hebdomadaire par des associations musulmanes à la suite de la publication de caricatures de Mahomet. Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, est intervenu 9 fois. Le rabbin Haï Marc Victor Kriefet l'Imam Hazem El Shafe se sont quant à eux retrouvés à la fois sur le plateau du 19.45 et pour commenter la grande marche du 11 janvier retransmise sur M6.
 
Enfin, Christophe Deloire secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF) a été invité sur Canal +, au concert de soutien à Charlie sur France 2, dans le Supplément, C dans l'air et Arte journal. RSF se chargeait alors de recueillir les dons de la mobilisation financière envers Charlie Hebdo depuis l'étranger.

L’onde de choc des événements sur la programmation met du temps à s’estomper

En observant le volume horaire des émissions consacré aux attentats, et au terrorisme en général, on observe que les pics de médiatisation, en janvier, se produisent lors de la prise d’otages du 9 (37 heures de programmes), et surtout lors de la grande marche de soutien du 11 janvier (40 heures de programmes), alors qu'en novembre, il se produit dès le lendemain des attaques commises le 13, avec les émissions relatant les événements qui se sont produits la veille au soir.
Si l’on ajoute tous les programmes consacrés aux multiples hommages, les appels au sursaut républicain en faveur de la liberté d'expression, on peut dire qu’en janvier la réaction aux attentats a occupé une surface médiatique considérable, faisant partie intégrante de cette séquence événementielle.

 
 Les attentats de novembre restent plus longtemps à l’antenne 
Dans les deux cas, l’onde de choc des événements sur la programmation met du temps à s’estomper.
En janvier, toutefois, le volume d’émissions évoquant le terrorisme retombe sous les 16 heures quotidiennes de programmes 8 jours après les faits (c’est-à-dire à partir du 15), alors que le sujet reste plus longtemps à l’antenne en novembre (il met alors 12 jours à occuper moins de 16 heures par jour). Sur la semaine suivant la période étudiée, le volume cumulé consacré au terrorisme fut de 94h28 en janvier, contre 120h43 en novembre.
 
On constate aussi que le terrorisme reste présent à l’antenne, et l’était déjà à la veille des événements, dans un contexte où la menace terroriste est considérée comme forte : la semaine précédant l’attaque de Charlie Hebdo, on compte déjà 14h47 consacrées au terrorisme. Sur toute l’année 2015, cette thématique n’a jamais disparu des écrans. Quelques jours avant les attentats du 13 novembre, un projet d’attaque contre des militaires de la marine nationale avait par exemple été déjoué à Toulon. Par la suite, avec l’installation de l’état d’urgence, le terrorisme a continué à s’inscrire dans la durée comme un sujet quotidien pour l’information.
 
En définitive, on peut très clairement établir que l'intensité de la médiatisation des deux séries d'attaques a été similaire. Si les attentats de janvier ont trouvé un écho dans la plupart des programmes diffusés la semaine des événements, ceux de novembre ont donné lieu à davantage d'émissions spéciales. Les deux périodes se distinguent donc moins par le volume que par la manière dont l'information a été traitée par les chaînes. Leur impact différent dans les mémoires semble donc davantage lié à la nature même des événements plutôt qu'à un écart significatif dans leur médiatisation.
 
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À propos de cette étude :
Les résultats publiés dans le cadre de cette étude, réalisée sous la supervision de Géraldine Poels, responsable de la valorisation scientifique, ont été obtenus à partir des bases de données de la télévision, constituées par l’INA dans le cadre de sa mission de dépôt légal.

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Crédits photo : Maya-Anaïs Yataghène / Flickr / licence CC BY 2.0
 

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