De l’hystérie à la créativité : les fans vus par les médias
Souvent dépeints dans les médias sous les traits d’adolescentes énamourées ou de jeunes sans vraie vie sociale, les stéréotypes sur les fans ont la vie dure.
Souvent dépeints dans les médias sous les traits d’adolescentes énamourées ou de jeunes sans vraie vie sociale, les stéréotypes sur les fans ont la vie dure.
Lucy Bennett et Paul Booth proposent à travers cet ouvrage collectif une découverte des représentations des communautés de fans dans les média, pour la plupart anglo-saxons (mis à part trois articles de la dernière section) afin de mettre en lumière l’image qu’il en ressort de ces publics.
La fanfiction permet donc l’exploration de sa propre sexualitéUne section complète de l’ouvrage est consacrée à Crazy About One Direction, un documentaire sur les jeunes adolescentes fans du groupe de musique anglais One Direction. Le titre du documentaire met déjà en avant l’obsession des fans du groupe, soulignant un stéréotype négatif récurrent dans les médias lorsqu’ils abordent la question des jeunes fans féminines. William Proctor montre d’ailleurs comment le documentaire joue à la fois sur le divertissement et sur « l’aspect prédateur de la caméra » (p.68) qui dépeint les fans comme appartenant à une masse homogène dangereuse et violente. Toutefois, dans son article sur le sujet, Bethan Jones souligne la rébellion des fans face à cette représentation suite à la diffusion du documentaire sur Channel 4. Les fans ont spontanément créé le hashtag #ThisIsNotUs pour montrer l’hétérogénéité des fans de One Direction. Les réseaux sociaux constituent ainsi pour les fans des plateformes sur lesquelles ils « peuvent adopter un langage et des comportements hyper performants » (p. 64). Daisy Asquith, la réalisatrice, explique, dans son article, comment les fans se sont sentis trahis lorsqu’elles ont vu dans son documentaire des Tumblr consacrés à la relation fantasmée entre deux membres masculins du groupe, Harry Styles and Louis Tomlison. En effet, les activités autour de cette relation « représentent un espace dans lequel les fans peuvent s’amuser avec des fantasmes sexuels, sans être contraintes par les identités sexuelles limitées qu’on leur propose en tant qu’adolescentes » (p. 86). La fanfiction, une activité créatrice d’écriture, permet donc l’exploration de sa propre sexualité.
Les activités de création confèrent aux fans une légitimitéLes activités de création (écriture de fanfiction, création de webséries) confèrent aux fans une légitimité et les repositionnent dans une réception active. Louisa Stein analyse les webséries littéraires, comme The Lizzie Benneth Diary, créées et scénarisées par les fans. Elle observe que « les acteurs et créateurs de ces webséries mettent en scène leur propre engagement, leur propre statut de fan, et leurs propres procédés de production et entretiennent ainsi une intimité avec et dans la communauté des fans de la websérie » (p. 171). La fanfiction Mary Sue, genre dans lequel le fan crée un personnage de toutes pièces et l’insère dans l’histoire, met en lumière les « expériences partagées en ligne entre fans » (p. 164) et souligne « l’intimité intense qui existe sur les plateformes de réseaux sociaux » (p. 166), sur lesquelles les fans partagent leurs écrits.
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