Des biens culturels aux biens symboliques
Théorisation des logiques de fonctionnement, d’élaboration et de diffusion des produits des industries culturelles.
Théorisation des logiques de fonctionnement, d’élaboration et de diffusion des produits des industries culturelles.
Été 2013 : deux annonces de la part d’Amazon et de Facebook, viennent symboliquement rappeler la puissance financière et le gigantesque appétit de ces « majors » de la « nouvelle économie ». En juillet, Jeff Bezos, fondateur d’Amazon, a racheté (sur ses fonds propres) le Washington Post, encore auréolé d’avoir fait tomber le Président Nixon dans l’affaire du Watergate en 1972. La presse mondiale a alors titré sur l’offensive victorieuse de ces nouveaux tycoons, sur la « vieille » presse papier traditionnelle. Fin août, Mark Zuckerberg, PDG de Facebook, s’allie à six autres géants de l’internet et des équipements de télécommunication (Nokia, Samsung, Ericsson, Opera, Qualcomm et MediaTek). Objectif avoué : rendre accessible encore davantage le Web dans le monde entier, y connecter encore plus de personnes pour achever de conquérir le marché mondial. Il est vrai, rappelle le communiqué des fondateurs de ce projet baptisé internet.org, que « seuls » 2,7 milliards d’habitants de notre planète sont connectés à Internet, alors que le nombre de clients potentiels des réseaux sociaux existants est de l’ordre de 5 milliards. Ces deux initiatives rappellent le poids jamais atteint auparavant de ces multinationales sur l’économie mondiale et leurs rapports aux consommateurs, cibles sans distinction géographique, débarrassées de leurs spécificités culturelles par leurs prédateurs.
Au cours des trois dernières décennies, le meeting organisé dans le cadre d’une campagne présidentielle s’est transformé sous l’effet de la TV, jusqu’à se fondre dans le moule cathodique. Depuis 2007, ce rituel est devenu une coproduction entre journalistes et politiques.