Du conspirationnisme comme idéologie

Du conspirationnisme comme idéologie

 Depuis les attentats contre le World Trade Center, le 11 septembre 2001, les rumeurs conspirationnistes fleurissent, relancées lors de chaque attentat en Europe. Emmanuel Taïeb, professeur de science politique, analyse dans cet article les caractéristiques récurrentes de ces thèses complotistes.

Temps de lecture : 12 min

Le choc des attentats de janvier 2015, en France, a donné naissance à diverses « théories » du complot, qui, toutes, visaient à nier la responsabilité des frères Kouachi et d’Amédy Coulibaly, pour attirer plutôt l’attention vers des « zones d’ombre » suggérant que les attaques avaient été planifiées et organisées par des services secrets, français ou israéliens, afin d’incriminer l’islamisme et l’islam en général. Cette logique de négation de la causalité des événements est typique de ce que Pierre-André Taguieff appelle l’« imaginaire du complot »(1)  ou « l’idéologie du complot »(2) . En effet, la pensée du complot est un historicisme qui propose une explication complète du fonctionnement du monde social. Elle est la « logique d’une idée », pour le dire comme Hannah Arendt, qui fait entrer le réel dans une grille de lecture préétablie à laquelle il faudra qu’il se conforme. Cette idéologie pose que le cours de l’histoire, et ses moments les plus marquants, ne sont pas le fruit du hasard, d’innombrables interactions ou rapports de force, mais sont en réalité provoqués uniformément par l’action secrète d’un petit groupe d’hommes désireux de voir la réalisation d’un projet de contrôle ou de domination des populations. Ces hommes cachés, qui tirent les ficelles, peuvent être des groupes internes au pays, des agences, des minorités, des groupes internationalisés et organisés au niveau mondial, voire des extra-terrestres ou des monstres (dont la « conspiration » contre les terriens est dénoncée, notamment par le britannique David Icke).
 

La pensée conspirationniste est, depuis plusieurs décennies maintenant, un objet de recherche universitaire, que l’actualité réactive périodiquement. L’approche scientifique du conspirationnisme ne prétend pas nier qu’il existe des complots politiques, de l’assassinat de César à l’attaque même que réalisent les frères Kouachi, et qui relève bien de leur part d’une stratégie pour tuer les journalistes de Charlie Hebdo. Cette même approche ne prétend pas nier non plus qu’il existe dans toute société des intérêts et des lobbies, plus ou moins visibles, qui sont engagés dans des conflits permanents. Ce que l’étude du conspirationnisme entend, elle, mettre en évidence, c’est la croyance systématique que les phénomènes sociaux ne sont qu’une apparence, l’écho trompeur d’autres actions émanant d’autres protagonistes qui restent dans l’ombre, et qu’il faudrait exposer. Étudier le conspirationnisme, c’est travailler les formes d’une explication du monde par la fiction.
  Tenir pour vraie une idée complotiste c’est participer à la construction d’une cause politique 
Le complotisme est une vision pessimiste du fonctionnement des sociétés humaines, qui simplifie la complexité du réel et cherche dans tous les faits les signes du grand complot à l’œuvre(3) . Il est cependant plus que cela, et il faut le penser comme un discours politique radical. C’est même ce discours politique qui est premier, et s’il prend la forme du complotisme c’est parce que ses énonciateurs ont besoin d’un oripeau rhétorique efficace. Leurs objectifs sont d’emporter la conviction de leurs auditeurs, d’entrer avec fracas dans les champs médiatique et politique, parce que la révélation du complot bouleverse, et surtout de peser sur le jeu politique national. C’est donc par abus de langage que la presse baptise parfois « rumeurs » les assertions conspirationnistes en circulation, car elles ne sont pas des informations sans auteur. Au contraire, la source des « théories » du complot est presque toujours identifiable, parce qu’elles sont des paroles politiques revendiquées par ceux qui les élaborent et les projettent dans l’espace public. Tenir pour vraie une idée complotiste, la diffuser avec crédulité, c’est devenir le porte-parole malgré soi de ceux qui l’ont forgée, et participer de leur construction d’une cause politique.

Construire la cause du complot

Dans la profusion des phénomènes sociaux, tous ne donnent pas prise à une théorie du complot ; pas de spéculations marquées, par exemple, autour de l’assassinat d’ Yitzhak Rabin (1995), des attentats de Madrid (2004) ou de Londres (2005). C’est qu’en amont, écrit Julien Giry, auteur d’une thèse de science politique sur le sujet il faut des leaders conspirationnistes, des « entrepreneurs politiques », qui, via la dénonciation du complot, entendent construire et imposer leur cause. Pour eux, la rhétorique du complot n’est que la continuation des revendications ou du programme politique par un autre moyen. Sous cet aspect, analyser le discours complotiste implique moins de le démonter point par point sur le fond, que de le replacer dans la logique politique de celui qui l’énonce. Ainsi, quand immédiatement après les attentats Jean-Marie Le Pen déclare au journal russe la Komsomolskaïa Pravda qu’il voit la marque des services secrets derrière cette action, il ne fait que réactiver un propos conforme au positionnement général du Front national : dénoncer des barbouzeries, l’establishment, et tous ceux qui tirent les ficelles dans l’ombre. Cette sortie permet à Le Pen d’occuper un temps l’espace médiatique, sans avoir à fournir la moindre preuve de ce qu’il avance, de parler à son électorat et d’alimenter sa logique victimaire face à un pays trahit par ses élites qui le mettent à feu et à sang à dessein.

 

 ll faut des leaders conspirationnistes qui entendent imposer leur cause 
Ce discours politique apparaît alors comme une ressource à bas coût, qui permet à des acteurs dominés ou marginalisés dans le champ politique d’y exister(4) , et de faire circuler leur parole dans des circuits alternatifs (typiquement, les réseaux sociaux), de proposer leur vision d’un monde irrémédiablement clivé par des rapports de force cachés et inégaux (comploteurs/victimes, eux/nous), et de se compter plus ou moins bien. La « croyance » au complot n’est autre que l’adoption, à défaut d’adhésion, des attendus de ce discours, la reconnaissance de sa validité pour penser le monde social. Le propos conspirationniste relève donc de la doctrine politique, amalgamant des éléments épars. Mêlant ainsi habilement conspirationnisme, haine des professionnels de la politique, antisémitisme et discours identitaire, la doctrine d’un Alain Soral vise à désigner le Juif/sioniste comme ennemi historique, et à fantasmer que les « jeunes de banlieue », perçus comme plus perméables aux théories du complot, puissent devenir une armée supplétive capable de le chasser.
 
Puissant levier pour l’action politique(5) , la révélation du complot doit être pour ses auteurs une révélation sans fin car il faut alimenter en permanence le combat ou sa perspective. Si le discours conspirationniste est à prendre au sérieux comme porteur d’une possible violence politique, c’est précisément dans sa plasticité, sa réactivation à chaque événement porteur et sa dénonciation routinière des mêmes ennemis.

Les images du complot

L’imaginaire du complot a ceci de particulier qu’il permet à ses tenants de pouvoir l’embrasser sans sortir de chez eux, de se contenter de « décrypter » les images télévisées, sans se conformer aux standards journalistiques de l’enquête. Dans cet imaginaire, le complot est toujours-déjà visible, pour peu que l’on soit initié. Car s’il était trop bien caché, donc trop bien réussi, on ne pourrait le dénoncer. Les conspirationnistes tiennent donc les conspirateurs en piètre estime, car ils présupposent que les signes du complot transpirent de partout. C’est donc à partir des reportages télévisés consacrés aux attentats que se déploie l’analyse complotiste des images.

 Le complot est toujours visible, pour peu que l’on soit initié 
L’imaginaire du complot a ceci de particulier qu’il permet à ses tenants de pouvoir l’embrasser sans sortir de chez eux, de se contenter de « décrypter » les images télévisées, sans se conformer aux standards journalistiques de l’enquête. Dans cet imaginaire, le complot est toujours-déjà visible, pour peu que l’on soit initié. Car s’il était trop bien caché, donc trop bien réussi, on ne pourrait le dénoncer. Les conspirationnistes tiennent donc les conspirateurs en piètre estime, car ils présupposent que les signes du complot transpirent de partout. C’est donc à partir des reportages télévisés consacrés aux attentats que se déploie l’analyse complotiste des images.
 
Une première allégation de mise en scène des attentats et de la traque des frères Kouachi, par le pouvoir, s’est appuyée sur un détail en apparence insignifiant : la couleur des rétroviseurs que les assaillants avaient utilisé pour s’enfuir. Sur les images prises rue Nicolas Appert, ces rétroviseurs sont noirs, tandis que lorsque la voiture est abandonnée rue de Meaux, ils sont devenus blancs. Il n’en faut pas davantage pour dire qu’il s’agit en fait de deux voitures différentes, et que d’autres lectures du « réel » qu’on nous donne à voir sont possibles (par exemple, la police fait croire qu’il s’agit de la même voiture, mais c’en est une autre qu’elle va truffer de faux indices). Le changement de couleur des rétroviseurs trahit le complot car il marque une incohérence facilement visible, et donc l’impréparation de l’officine chargée du coup monté. Assez vite cependant, les spécialistes automobiles indiqueront qu’il s’agissait de rétroviseurs chromés dont la couleur varie selon la lumière(6) .
 
La deuxième accusation de mise en scène est du pain bénit pour les conspirationnistes. Elle s’appuie sur l’oubli par Saïd Kouachi de sa carte d’identité dans la voiture (en fait, dans un sac contenant d’autres objets). En mobilisant le précédent du passeport de Mohammed Atta retrouvé dans les ruines du World Trade Center le 11 septembre 2001, les tenants du complot tiennent la preuve que non seulement on place artificiellement un indice pour incriminer les frères Kouachi, tel le mouchoir de Desdémone, mais qu’en plus on peut tirer un même fil entre le 11 septembre 2001 et le 7 janvier 2015. Dans l’esprit du complot, ce sont bien les mêmes hommes qui sont à la manœuvre, avec les mêmes méthodes (disposer une preuve improbable et voyante), et donc c’est bien le même « méga-complot »(7)  qui se poursuit d’année en année, pour fabriquer un choc des civilisations ou justifier des interventions militaires au Moyen-Orient.
 
Si même l’on admet que ce sont bien les frères Kouachi et Amedy Coulibaly qui ont agi, ils ne sont que des pions dans une machination qui les dépasse et leur élimination est nécessairement programmée puisqu’il faut toujours éliminer les assassins que l’on a embauchés. C’est le sens de l’affirmation selon laquelle Coulibaly est menotté lorsqu’il surgit brutalement de l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, avant d’être mis hors d’état de nuire par les policiers. La séquence dure une seconde et l’image est très mauvaise, et l’on peut tout aussi bien imaginer que Coulibaly sort en se protégeant le visage des impacts de balle qu’il anticipe(8) , mais il faut nécessairement dire qu’il s’agit d’un piège savamment monté, et que la police abat un homme qu’elle avait préalablement immobilisé et placé dans le magasin ; ce qui sous-entend que les clients ont aussi été tués par la police, si Coulibaly est menotté dès le départ ; à moins que personne ne soit mort, comme une hypothèse l’avait posé à propos du policier abattu au sol devant Charlie Hebdo, au motif que les images ne montraient pas de flaque de sang à l’arrière de son crâne.
 
 Les images suffisent à montrer le complot et dispensent de toute autre forme d’investigation 
Les images suffisent donc à montrer le complot et dispensent de toute autre forme d’investigation ; d’autant que la défiance à leur égard laisse penser qu’elles dévoilent le complot qu’elles veulent cacher. Une vidéo tournée pendant l’assaut des frères Kouachi par l’agence Premières Lignes, dont les bureaux étaient situés dans le même immeuble que Charlie Hebdo, montre ainsi un des journalistes revêtu d’un gilet pare-balles. Certains internautes ont sauté sur l’occasion pour dire que le journaliste était prévenu de l’attaque, et s’était protégé ; comme après le 11 septembre, Al-Manar, la chaîne du Hezbollah libanais, avait affirmé que 4 000 employés israéliens du World Trade Center n’étaient étrangement pas venus travailler le jour de l’attaque(9) . C’est le même motif narratif qui est réactivé plus de dix ans après. Mis en cause par la sphère complotiste, le journaliste de Premières Lignes, Martin Boudot, répond avec ironie à ceux que ses images avaient troublés(10) . Le site Panamza l’avait accusé d’avoir volontairement dégradé la qualité de sa vidéo, sur demande de la DGSE (Direction générale de la sécurité exptérieure), et d’avoir pris ses images depuis une terrasse en fait disparue depuis longtemps. Boudot démonte méthodiquement, et très facilement, le scénario échafaudé par la complosphère. Mais ce qui est intéressant, et que signale Boudot, c’est que l’auteur de l’article censé révéler le complot n’a jamais pris la peine de l’appeler, ni n’a fait la moindre vérification de ce qu’il affirmait. Se voulant à égalité avec le travail journalistique qu’elles dénoncent, et lues comme telles par leurs adeptes, les publications des complotistes ne respectent en fait aucun standard établi, journalistique ou scientifique, et se contentent de faire parler les images dans un sens qui préexiste à leur diffusion.

L’ombre d’Israël

Comme tout discours politique, le discours conspirationniste fonctionne à la répétition de ses cibles, à la même désignation des mêmes ennemis politiques, parmi lesquels figure l’Etat juif. Ainsi, sur le site d’Alain Soral, le premier commentaire laissé à chaud suite à l’attaque contre Charlie Hebdo, et non modéré, déclare : « Il y a fort à parier que les auteurs sont déjà à Tel-Aviv… »(11) . Sur ce même site, on trouve un article de Thierry Meyssan, rédigé également le 7 janvier, qui s’emploie à accuser l’axe américano-sioniste, soutenant par exemple que « ce n’est pas au Caire, à Riyad ou à Kaboul que l’on prône le “choc des civilisations”, mais à Washington et à Tel-Aviv. »(12) . Le propos est dans la tradition d’une certaine extrême gauche, antiaméricaine, tiers-mondiste, antisioniste et anticolonialiste(13) . Mais c’est aussi une manière de dire, plus subtilement, que les sionistes/juifs/Israéliens ont « encore » ourdi dans l’ombre cet attentat pour faire accuser des musulmans radicalisés, pour livrer les musulmans en général à la vindicte, et pour détourner les regards de leur propre turpitude.
 

 Le classique trajet des manifestations parisiennes devient le signe d’une influence juive 

Mécaniquement, le discours complotiste devient une des formes rhétoriques utilisées pour faire passer un discours ancien, stable et bien rodé. Et si la seule mention d’Israël comme ennemi sournois n’est pas suffisante, il faut le figurer plus visiblement. C’est ainsi qu’à propos du grand rassemblement du 11 janvier, on voit circuler sur les réseaux sociaux un plan des deux trajets de la manifestation parisienne dont la forme est celle des frontières d’Israël. Sur le modèle désormais familier du Paris ésotérique du Da Vinci Code de Dan Brown, le classique trajet des manifestations parisiennes, République-Bastille-Nation, devient le signe d’une « influence juive » sur l’organisation même du mouvement ; qui, sans ça, du point de vue de ces complotistes, n’aurait peut-être pas eu lieu. « Tout pour plaire à Netanyahu », conclut un des internautes qui a révélé le tracé secret du parcours(14) , et reconduit ici la vision d’une France aux mains du  Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) et des « sionistes ».

Source : Claudie Bert, « Théories du complot : notre société est-elle devenue parano ? », Sciences Humaines, 30/01/2015. 
La dénonciation d’une main invisible israélienne derrière tous les événements – y compris la tuerie à l’Hyper Cacher, qui ne serait que pure fourberie, les juifs se tuant entre eux, pour mieux éloigner les regards de l’action d’Israël – relève du discours politique développé depuis plusieurs années par Soral, Dieudonné et leurs séides, et participe d’une « dénationalisation » des juifs de France, assimilés à une cinquième colonne, dont l’ambition est de stigmatiser les populations musulmanes issues de l’immigration et de diviser le pays. Quand les montages complotistes désignent le juif comme le « vrai » ennemi de la France, ou assimilent les Français juifs à des agents en puissance de la politique israélienne, ils entendent les mettre à l’écart ; dans un geste qui permettra à la fois l’égalité retrouvée entre « Français de souche » et Français d’origine immigrée, et la réconciliation historique, notamment face à un ennemi commun. C’est le sens du nom du mouvement fondé par Alain Soral, « Égalité et réconciliation ». Chez ce dernier, la rhétorique du complot est une litanie permanente, distillant l’idée, note Pierre Birnbaum, que les Juifs « constitueraient une “communauté” privilégiée, fermée, agissant non à travers l’Etat mais grâce à ses institutions maléfiques au nom d’un Etat lointain, Israël »(15)
 
 Les dessinateurs de Charlie Hebdo ont payé de leur vie l'art de la satire, il est salutaire de continuer à rire 
Certes, les attentats de janvier 2015 ont marqué un retour en force de l’idéologie du complot, mais leur perception a été différente et peut-être leur impact moindre, l’effet de surprise jouant moins. A moins que, si l’on suit Paul Zawadzki, elle ne soit en voie d’épuisement, comme se sont épuisées historiquement les théories idéologico-politiques(16) . Trois éléments nouveaux participent de cette réception différenciée. Premièrement, le précédent du 11 septembre est passé par là pour ce qui est de la recherche sur le conspirationnisme, et il est désormais un objet bien balisé, avec des sites spécialisés, comme Conspiracy Watch, animé depuis des années par Rudy Reichstadt. Un réservoir d’analyses était ainsi disponible pour les médias, qui ont accordé une large place au développement de ces théories, contribuant à faire sortir le phénomène des marges ; même si c’est à double tranchant. Deuxièmement, et dans le même ordre d’idée, la déconstruction de l’imaginaire du complot passe désormais par les mêmes canaux et possède la même rapidité que les hypothèses complotistes, notamment internet. Cela permet aux journalistes et aux universitaires de se confronter en temps réel aux propos conspirationnistes, sans être dépendants de la parution d’articles dans des revues dédiées, qui ne peut venir que dans un second temps. Enfin, la rhétorique conspirationniste est devenue un objet de dérision(17) , où, dans une parodie de la mécanique de la révélation chaque petit détail est chargé d’une portée symbolique immense, celle de dire le complot judéo-américano-maçonno-extra-terrestre. Les dessinateurs de Charlie Hebdo ont payé de leur vie le noble art de la satire, il est salutaire alors de continuer à rire.
 
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Crédits photos :
The northeast face of Two World Trade Center (south tower) after being struck by plane in the south face. Robert/ Wikimedia Commons
Mary/Flickr
(1)

« Taguieff décode la théorie du complot », entretien avec Christophe Ono-dit-Biot, Le Point,15/12/2011  

(2)

Pierre-André Taguieff, « La pensée conspirationniste. Origines et nouveaux champs », in Emmanuelle Danblon, Loïc Nicolas (dir.), Les rhétoriques de la conspiration, Paris, CNRS Éditions, 2010, p. 288

(3)

Emmanuel Taïeb, « Les cinq règles de la rhétorique conspirationniste », Conspiracy Watch, 24/09/2013

(4)

Julien Giry, Le conspirationnisme dans la culture politique et populaire aux Etats-Unis. Une approche sociopolitique des théories du complot , Université Européenne de Bretagne - Université Rennes 1, 2014.  

(5)

On verra la riche synthèse de Rudy Reichstadt, « Conspirationnisme : un état des lieux» , Note pour la Fondation Jean-Jaurès - Observatoire des radicalités politiques, 24/02/2015.

(6)

Abel Mestre, « “Charlie Hebdo” : la petite musique conspirationniste de Jean-Marie Le Pen », Le Monde, 16/01/2015 . En savoir plus

(7)

Pour le cas de Jacques Cheminade en France, et de son inspirateur américain, Lyndon LaRouche, cf. Julien Giry, « Jacques Cheminade est-il vraiment un candidat comme les autres ? », Rue89, 17/03/2012; Id., « Lyndon LaRouche et le mythe de la ''synarchie judéo-britannique'' » ( 1 & 2/2 ), Conspiracy Watch, 20/04/2012 & 12/05/2012

(8)

Pierre-André Taguieff, L’imaginaire du complot mondial. Aspects d’un mythe moderne, Mille et une nuits, 2006

(9)

Eric Bergerolle, «Charlie Hebdo : pas de mystère autour de la voiture aux rétros chromés », Challenges, 09/01/2015

(10)

Véronique Campion-Vincent, La société parano. Théories du complot, menaces et incertitudes, Paris, Payot, 2005  

(11)

L’Express a fait une capture d’écran montrant Coulibaly sortant en fait les bras en l’air. Adrien Sénécat et V.G., « Attentats à Paris: les (mauvaises) théories du complot », L’Express, 08/01/2015

(12)

Bryan Curtis, « 4,000 Jews, 1 Lie. Tracking an Internet hoax », Slate, 05/10/2001

(13)

Martin Boudot, « Charlie Hebdo : ma vidéo des Kouachi serait "falsifiée" ? Ma réponse aux complotistes », L’Obs. Le Plus, 10/02/2015

(14)

« Fusillade à Charlie Hebdo : au moins 12 morts, dont Charb, Cabu et Wolinski », Égalité & Réconciliation, 07/01/2015

(15)

Thierry Meyssan, «Qui a commandité l’attentat contre Charlie Hebdo ? », Égalité & Réconciliation, 07/01/2015. L’auteur conclut : « Nous ignorons qui a commandité cette opération professionnelle contre Charlie Hebdo, mais nous ne devrions pas nous emballer. Nous devrions considérer toutes les hypothèses et admettre, qu’à ce stade, son but le plus probable est de nous diviser ; et ses commanditaires les plus probables sont à Washington. »

(16)

C’est d’ailleurs aux extrêmes que se recrutent nombre de « croyants » aux complots. Joël Gombin, Conspiracy theories in France. Interim report ,Counterpoint, 03/05/2015

(17)

On verra une bonne analyse de l’imagination conspirationniste par Donald Hebert, « "Charlie Hebdo" : ce que vous pouvez répondre aux arguments complotistes », L’Obs, 15/01/2015

(18)

Pierre Birnbaum, Sur un nouveau moment antisémite. « Jour de colère », Paris, Fayard, 2015, p. 18.

(19)

Paul Zawadzki, « Historiciser l’imaginaire du complot. Note sur un problème d’interprétation », inEmmanuelle Danblon, Loïc Nicolas (dir.), Les rhétoriques de la conspiration, op. cit.<, p. 56

(20)

On pensera aux sketches du « Complot » dans l’émission de Canal+ « Le Before du Grand Journal », ou encore à un sketch isolé de « Made in Groland », « Complots à la chaine », diffusé le 18/01/2015 (un reportage signé Dieudo de Meyssansoral…).

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