Economics and Culture : la référence en la matière
L'ouvrage de David Throsby constitue une des références incontournables de l'économie de la culture.
L'ouvrage de David Throsby constitue une des références incontournables de l'économie de la culture.
L'ouvrage de David Throsby constitue une des références incontournables de l'économie de la culture. Ce livre fut en effet un des premiers textes non-techniques, accessibles tant aux spécialistes de l'économie de la culture qu'aux acteurs du secteur culturel, à conceptualiser la manière dont les outils de l'analyse économique pouvaient s'appliquer au domaine de la culture et à identifier les éléments de ce champ qui résistent le plus aux outils usuels de l'économiste. Bien que présentant de manière fort didactique certains résultats essentiels de l'économie de la culture, en particulier sur le marché du travail des artistes, les musées ou la gestion du patrimoine culturel, cet ouvrage est avant tout un programme de recherche à destination des économistes et, pour les non-spécialistes, une manière de comprendre le regard que les économistes de la culture portent sur leur sujet. À ce dernier titre, un apport essentiel de cet ouvrage est de chercher à définir précisément la valeur d'un bien culturel, et dans quelle mesure les outils d'évaluation monétaire peuvent ou échouent à rendre compte de cette valeur.
La question de la définition de ce qu'est la culture et ce que sont les biens culturels constitue un passage obligé de ce type d'exercice. David Throsby a le grand mérite de ne pas se perdre dans les méandres de ce problème en proposant trois critères qui, sans constituer une définition pleine, fournissent des outils propres à délimiter à la fois le cœur des activités culturelles que sont les beaux-arts, les arts vivants ou la littérature, ses extensions que sont les industries culturelles (musique enregistrée, cinéma) ainsi que les frontières floues, comme le design ou la mode :
David Throsby souligne que c'est à dessein qu'il utilise le terme de valeur pour désigner ces caractéristiques des biens culturels : si elles ne s'expriment pas en unités monétaires, ces valeurs suivent le même type de dynamique que celui suivi par le capital économique : elles peuvent accumuler de la valeur (une œuvre liée à un événement ponctuel peut prendre une signification sociale, comme la Tour Eiffel) ou au contraire se déprécier, et donnent lieu à un flux de création de valeur par l'intermédiaire de ceux qui y sont exposés ou qui en ont connaissance. De ce fait, explique-t-il, les biens culturels peuvent être abordés avec les outils d'analyse du capital que sont l'évaluation de la valeur présente et du flux de création de valeur dans le futur.
Dans cette perspective, il arrive souvent, dit l'auteur, que les évaluations économiques et culturelles d'un projet ne soient que très partiellement alignées : un projet ayant un fort apport culturel peut avoir des retombées économiques faibles, et inversement, un projet à fortes retombées peut être culturellement pauvre. Cet avertissement, donné dans le cadre général du patrimoine, résonne avec les avertissements répétés de Bruno S. Frey, qui signale que l'étude d'impact économique seule est une mauvaise manière de défendre un projet culturel : il est souvent aisé de trouver un projet non-culturel présentant un impact plus important. Les retombées culturelles, celles précisément que Throsby nous proposent d'identifier, doivent ainsi constituer le cœur de la proposition culturelle, et non une annexe à une étude d'impact toujours méthodologiquement problématique.
Cet ouvrage réalise un survol très large de l'économie de la culture, survol informé d'une problématique tenue bout en bout, celle de l'applicabilité des notions de valeur aux biens culturels et à l'organisation de la création. En sus d'être un économiste de la culture, l'auteur est également un économiste cultivé, ce qui se sent tant dans son style, très agréable à lire, que dans la sélection d'exemples qui illustrent toujours utilement son propos. Ce n'est donc pas par hasard que ce livre fait partie des ouvrages incontournables pour qui veut aborder l'économie de la culture.
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