Brigitte Sebbah est enseignante et chercheure à l’université Paul Sabatier de Toulouse. Elle a mené une série d’études sur la présence numérique des « gilets jaunes », aux côtés de Natacha Souillard, Laurent Thiong-Kay et Nikos Smyrnaios.
Que cherchiez-vous à comprendre en lançant cette série d’études ?
Brigitte Sebbah : Nous voulions savoir comment s'articulaient la couverture médiatique et l’espace de parole en ligne. Ces objets d’étude semblaient dire nombre de choses différentes, tout en étant assez cacophonique. Au début du mouvement, des médias estimaient que la parole des « gilets jaunes » était compliquée à saisir car elle était dispersée entre différents réseaux sociaux en ligne, mais aussi éparpillée physiquement, sur les ronds-points.
Nous nous sommes dit qu’il y avait là un défi pour nous, chercheurs : essayer de faire émerger plusieurs pôles de revendications et peut-être une unité ou au contraire, de montrer qu'effectivement le mouvement est disséminé parce que tout le monde veut des choses différentes.
Quelles sont les principales revendications qui ressortent de vos travaux ?
Brigitte Sebbah : Lors du premier rapport, avant le 17 novembre (date de l’acte I), nous avons observé la formation de deux pôles qui ont été pérennes jusqu'à notre troisième rapport, qui s’arrête fin février.
Le premier concerne l'injustice fiscale et le second les inégalités sociales. Il existe des doléances qui sont assez homogènes et sont axées sur des demandes de changements, de mesures de la part du gouvernement voire des suppressions de lois et de taxes. Ces deux pôles se regroupent vraiment sous un argument majeur : la refonte de l'offre de vie quotidienne, jugée insuffisante. Le travail ne payerait pas assez et l’État en demanderait trop. En ligne, l'ISF est souvent pointé du doigt pour montrer l'asymétrie de traitement entre certaines personnes qui auraient de hauts revenus et d'autres qui auraient des difficultés à boucler leurs fins de mois.
« L'ISF est souvent pointé du doigt pour montrer l'asymétrie de traitement. »
D’autres sujets sont aussi beaucoup discutés par les « gilets jaunes » : les inégalités sociales, les territoires abandonnés, le manque de services publics dans certaines régions et l’évasion fiscale, ce qui a été peu relayé dans les médias. La question de la transition écologique apparaît dès le 17 novembre. Pour organiser une vraie transition écologique, ils sont nombreux à demander de taxer davantage les pétroliers et à estimer que la taxe sur les carburants est un faux prétexte. À chaque fois, ces prises de positions sont étayées par des arguments et de propositions.
« Les « gilets jaunes » se posent comme des citoyens compétents politiquement qui veulent changer leurs institutions. »
Dès le mois de décembre, lors de notre deuxième rapport, nous avons observé l’émergence d’un troisième pôle, celui de la réforme institutionnelle et qui va faire pousser le concept de RIC (référendum d’initiative citoyen, NDLR). Il y a une demande de changements institutionnels. Après s’être adressé à l’exécutif pour entrainer des changements immédiats de politiques, les « gilets jaunes » se posent comme des citoyens compétents politiquement qui veulent changer leurs institutions. Le mépris apparaît véritablement comme le fil conducteur depuis le mois de novembre. Les « gilets jaunes » demandent à occuper une place normale de citoyen.
En février, dans notre troisième rapport, nous avons constaté qu’un quatrième pôle fait surface, consacré aux injustices judiciaires, suite aux rebondissements de l'affaire Benalla. De la même manière que les « gilets jaunes » estiment que la suppression de l'ISF favorise certaines fortunes et défavorise les gens qui n'ont pas d'argent, le traitement judiciaire d’Alexandre Benalla est considéré comme injuste. Il est vu comme particulièrement favorable, tandis que les « gilets jaunes, à cause des arrestations lors des manifestations et de la loi anticasseurs, considèrent recevoir traitement inégalitaire.
Ces principales revendications sont-elles conformes, d’une part à la synthèse du gouvernement qui a été présentée au Grand Palais et d’autre part à la couverture faite par les médias ?
Brigitte Sebbah : Les médias ont peiné à couvrir le mouvement à ses débuts : la question de la transition écologique était minorée. Une partie des observateurs et certains articles estimaient que les « gilets jaunes » étaient indifférents à la question environnementale et ne se souciaient que de leur voiture.
Même s’il existe des différences entre médias, ils ont globalement peu mentionné les réflexions sur le système politique en globalité qu’ont les « gilets jaunes » en ligne. À partir de décembre, certains médias vont davantage se raccorder à l'agenda social, donc couvrir davantage les « gilets jaunes » en se demandant qui ils sont. Ils vont aller faire des portraits en manifestations, vont rester sur les ronds-points avec eux, etc. Il faut souligner qu’il y a un vrai travail journalistique qui est fait derrière, pour essayer de comprendre ce qu'ils veulent et qui ils sont. Autour du mois de décembre, des questions sur les appartenances émergent des questions : est-ce qu'ils sont d'extrême droite, infiltrés par les Russes, partagent-ils des fake news ?
« En février, les médias ne couvrent plus que les manifestations et donc la violence qui en découle. »
En février, les médias ne couvrent plus que les manifestations et donc la violence qui en découle, du côté policier et du côté des casseurs également. On ne se pose plus vraiment de question ni sur l’identité des « gilets jaunes » ni sur leurs revendications, comme si cela était établi et qu'il n'y avait plus de questions à se poser à ce sujet. Alors qu’il est possible que leurs positions aient changé. Mais les « gilets jaunes » ne font plus l’événement : ils sont devenus un acteur public que les médias font parler au milieu d'articles, noyés dans différentes thématiques, au milieu d'experts et de chercheurs. Finalement, c’est en décembre que les médias ont été le plus raccordés au mouvement. Après, ils se sont raccordés à l'agenda politique.
Concernant le « Grand débat », avec d’autres chercheurs, nous avons été sollicités par les administrateurs du « Vrai débat » (la plateforme de contributions citoyennes des « gilets jaunes », NDLR). Nous sommes en train de conduire l’analyse du « Grand débat » à présent ainsi que la couverture médiatique qui en a été faite depuis le mois de janvier sur l’ensemble des médias en presse quotidienne régionale (PQR) et presse quotidienne nationale (PQN) et nous pourrons croiser nos résultats avec ceux du « Vrai débat » dans les semaines à venir.
Comment expliquez-vous que le cadrage médiatique ait minoré le fait que les pratiques socio-numériques politisent les « gilets jaunes » ?
Brigitte Sebbah : Explorer la parole en ligne est difficile pour un journaliste. Cela demande de passer des heures à regarder les posts et de le faire sur plusieurs réseaux sociaux. Et il y a le problème de l'algorithme des plateformes de réseaux sociaux qui agit comme un filtre, des groupes qui se privatisent également et toute la partie invisible des conversations souterraines (Messenger, WhatsApp, Telegram, Signal, Discord) qui structurent aussi un mouvement ou en disent quelque chose.. Un journaliste peut aller sur la page Facebook d’un groupe de « gilets jaunes », mais l'algorithme a déjà trié et sélectionné certains posts en fonction des usages du journaliste. De fait, il ne va avoir accès qu'à une petite part de l'iceberg, alors que nous autres, chercheurs, nous prenons une plus grande partie des posts via l'API de Facebook sur un temps long lorsque nous extrayions des données..
« Les médias n’ont pas tout de suite compris que les « gilets jaunes » ne critiquaient pas la mission du journaliste. »
Le cadrage a par ailleurs été rendu compliqué à partir du mois de décembre, période à partir de laquelle une défiance s’est installée envers la presse et qu’il y a eu lors des violences en manifestations. Les médias n’ont pas tout de suite compris que les « gilets jaunes » ne critiquaient pas la mission du journaliste. Sur les réseaux sociaux, ils pointent davantage du doigt les actionnaires des médias et les lignes éditoriales. Nombre de médias que nous avons analysés, se sont focalisés au départ sur des revendications de type « doléances » et l’image d’un citoyen qui veut qui veut payer moins cher l'essence à la pompe. Alors que ces « gilets jaunes » témoignent d'une situation, d'un statut social que l’on retrouve en zone périurbaine, en ville et en zone rurale.
Peut-on dire que Facebook a politisé les citoyens ? Ou le réseau social attire-t-il déjà des gens qui sont politisés ?
Brigitte Sebbah : Les réseaux sociaux numériques peuvent être considérés comme des cadres et des moteurs pour la politisation et l’action politique mais aussi pour la dépolitisation évidemment. Ils étendent le répertoire d’action politique en un sens mais on ne peut pas leur imputer ce seul effet et il est difficile même d’en convenir scientifiquement, sauf à conduire des entretiens ou questionnaires en ligne, ce que nous n’avons pas fait. Évidemment, il y a des militants qui préexistent aux mouvements sociaux, qui investissent ces arènes quand elles émergent. Nous avons remarqué que beaucoup de personnes n’étaient pas politisées, certains n'avaient jamais voté ou ne comptaient pas aller voter. Certains « gilets jaunes » se désintéressent de l'espace public en expliquant à chaque fois qu'ils se sentent en un sens délocalisés car ils n’ont pas d'argent pour aller boire un coup avec un copain un vendredi soir, pour partir en vacances, pour faire une sortie en weekend, etc. Nous avons relevé des portraits de personnes à l'écart de la société et qui en souffrent. Avec ce mouvement, elles prennent conscience de leur pouvoir politique et que la politique pourrait faire changer les choses.
Ce n’est donc pas une désaffection du politique, contrairement à ce qu’expliquent certains commentateurs politique. Au contraire, on a plutôt l'impression que le politique revient en force, ils ont conscience qu’il peut changer leur offre de vie quotidienne et plus largement les perspectives d’avenir. Les « gilets jaunes » se politisent, tout en disant qu'ils ne veulent pas tomber dans le piège d'une ligne partisane, d'un parti, d'un syndicat. Le message est le suivant : « Nous nous débrouillons par nous-mêmes. Nous n’avons besoin ni de parti ni de syndicat. Ce que nous demandons n’est non pas une politique de droite ou de gauche, mais des gens qui ne sont pas corrompus ».
Les « gilets jaunes » forment des groupes au fur et à mesure des communautés qui se retrouvent en ligne et ça c'est un liant important. Il se crée de la convivialité. C'est une force d'action pour le mouvement, parce que les réseaux sociaux sont un cadre pour l'action. Ce n'est pas parce qu'on est sur Facebook qu'on va devenir un black bloc ou qu'on va devenir un « gilet jaune ». Non, c'est un cadre qui permet de faire groupe et d’expérimenter en commun sa citoyenneté.
Dans votre rapport, vous avez repéré que sur Twitter les médias sont critiqués par les « gilets jaunes » et les anti-« gilets jaunes ». Être critiqué des deux côtés, est-ce perçu comme positif en ce qui concerne le traitement médiatique ?
Brigitte Sebbah : C'est une excellente question. Sur Twitter on ne retrouve pas les mêmes personnes que nous avons sur Facebook, c’est un petit monde qui aime converser, batailler en public et manier la rhétorique. Les anti-« gilets jaunes » se plaignent de ne pas être assez invités et de la surreprésentation des « gilets jaunes ». Ils critiquent le fait qu'on invite des foulards rouges (un groupe qui s’identifie comme « luttant contre les dérives des « gilets jaunes », NDLR), tout en étant méfiants envers les plateaux télé et la surexposition des violences des manifestations. Ce n'est pas exactement les mêmes critiques qui sont portées par les deux camps.
Les médias se sont évidemment posé la question de l’équilibre dans le traitement médiatique du mouvement dès le mois de novembre. Il y a notamment eu des remous, même à BFM TV. Il a été compliqué pour les médias, je pense, de trouver le juste équilibre et de rendre compte de ce mouvement avec des gens qui ne veulent pas être représentés.
Mais ces critiques sont plutôt positives, cela signifie que les médias ne versent pas toujours dans un traitement plutôt qu'un autre. Cette bataille de l'image et de l'opinion n'est toutefois pas gage d'une réalité. C'est comme lorsqu'un parti se plaint de ne pas passer suffisamment à la télévision alors que les études montrent qu'il y passe parfois même beaucoup.
Votre étude fait ressortir un champ lexical axé autour de l'organisation alors que le manque de structure du mouvement est souvent évoqué dans les médias…
Brigitte Sebbah : Dès le départ, il y a une organisation logistique qui s’est mise en place, chacun apportant sa compétence, en développement web, en médecine etc. Les « gilets jaunes » mettent leurs compétences les uns au service des autres pour faire front, pour créer des choses concrètes en manifestation ou lors des assemblées générales.
« Les « gilets jaunes » se rendent compte au fur et à mesure que ne pas avoir de représentants est finalement une force. »
Après la structuration du mouvement, on voit que les « gilets jaunes » comprennent assez vite que ne pas avoir de représentants ne va pas être un problème, alors qu’au sein du mouvement, au début, cela était perçu comme problématique pour certains. De novembre jusqu'en décembre, on a des discussions sur Facebook où ils passent se demandent : « Est-ce que sans représentant ça ne va pas être inaudible et anarchique ? » Les « gilets jaunes » se rendent compte au fur et à mesure que ne pas avoir de représentants est finalement une force.
Lors de notre troisième rapport, en février, ce n’est plus du tout un problème, la question a été tranchée. Ils n’ont pas de représentants et choisissent une organisation rhizomatique, qui s’oppose aux formes de hiérarchie. Ils font le choix de s'organiser localement, avec des représentants dont le rôle est limité ce qui empêche la personnification du mouvement. Certains vont endosser un rôle de leader à un moment donné, car concrètement, c’est plus simple pour la logistique quand les « gilets jaunes » souhaitent, par exemple, parler avec les autres régions, mais rien de plus.
Une contestation de cette ampleur aurait-elle pu voir le jour sans les réseaux sociaux ? Avec la modification de son algorithme en janvier 2018 visant à diminuer la visibilité des contenus des médias, Facebook n’a-t-il pas contribué à l’ampleur du mouvement ?
Brigitte Sebbah : La France a déjà connu de grands mouvements sociaux, bien avant l’apparition des réseaux sociaux, ils ne sont pas indispensables. Mais il est certain que les réseaux sociaux offrent un formidable nouveau cadre pour l’action et donc de nouveaux mouvements sociaux. Aujourd’hui, une vidéo qui devient virale et gagne en visibilité agrège mécaniquement des gens en communauté, même de façon provisoire et artificielle.
Le changement d’algorithme a eu un impact, y compris pour les médias. Il favorise la visibilité des conversations entre utilisateurs, des groupes plutôt que des pages, au détriment des médias traditionnels et augmente la visibilité des formats natifs, encourageant de nouveaux formats : vidéo, story, live, etc. Ce dernier, très immersif, a permis à de nombreuses personnes de suivre les manifestations, en donnant l’impression d’y être.
Pour autant, je ne pense pas que l’on puisse dire que Facebook a permis l’apparition des « gilets jaunes », ce n’est pas le générateur car le mouvement a pris d’une autre manière. Nous n’avons pas travaillé la question de l’émergence du mouvement, puisque l’on a étudié le mouvement au moment où il a émergé. On ne peut pas dire pourquoi il est né à ce moment précis. Ils ont réussi par contre, et cela nous l’avons vu dans notre étude, à mettre à l’agenda public des problèmes qui pourraient concerner une grande partie des Français. Ce qui les a aidés aussi c’est que l’opinion française, sondage après sondage, soit en majorité favorable au mouvement.
Il existe plusieurs études sur l’implication numérique des gilets jaunes, notamment le travail réalisé par les journalistes du site Les Décodeurs du Monde et celui de la fondation Jean-Jaurès. Comment s’inscrivent vos conclusions par rapport à ces travaux ?
Brigitte Sebbah : L’étude de la fondation Jean-Jaurès n’est pas complémentaire de la nôtre : elle a été réalisé avec des méthodes qui amènent à s'interroger. Leurs résultats contredisent complètement les nôtres, contrairement à l’étude des chercheurs de l’université de Bordeaux (Magali Della Suda, Tinette Schnatterer et Camille Bedock), dont les résultats corroborent en grande partie les nôtres.
Ce n’est pas parce qu’un individu partage une fake news ou un article qui est politiquement d’un côté ou d’un autre, qu’il y croit et y adhère. Bien avant l’arrivée des réseaux sociaux, de nombreux chercheurs ont montré qu’il y a des degrés de croyance. Il arrive que l'on partage des informations ou des liens sans y croire et parfois sans les avoir lus ou cliqué dessus, juste parce qu’à un moment donné, cela permet de porter la parole que l'on souhaite porter. Une étude sur les pratiques en ligne ne peut pas présumer des intentions des internautes : cela demande une enquête sociologique ou en psychosociologie. Or, c'est ce que fait la fondation Jean-Jaurès en supposant que les « gilets jaunes » ont des intentions spécifiques et que leur comportement ne serait pas volatile. C’est doublement problématique d’un point de vue scientifique.
« Nous n’avons pas révélé dans notre étude que les « gilets jaunes » avaient des positions identitaires ou extrémistes. »
L’un des risques pour les commentateurs de ce mouvement est de vouloir en chercher à tout prix une traduction politique, alors qu'il échappe en un sens à nos grilles de lecture classiques. Considérer d’emblée, sans vérification scientifique, que les « gilets jaunes » sont, par exemple, d’extrême droite et passionnés par le pacte de Marrackech, revient à plaquer une grille de lecture identitaire et/ou culturelle pour expliquer le mouvement. Or, dans nos résultats, nous voyons précisément que ce qui est mis en cause dans les revendications n’est ni identitaire ni culturel. Ils ne font pas de lien entre les immigrés, les « assistés », par exemple, et leurs problèmes d’inégalités sociales et d’injustices fiscales. C’est le politique qui est systématiquement mis en cause, et seulement lui. Nous n’avons donc pas relevé dans les pages que nous avons analysées de propos extrêmes, sauf à la marge, ce qui est peu significatif.
« Notre étude montre bien que l’extrême droite n’a pas réussi à récupérer le mouvement des « gilets jaunes ». »
L’étude des Décodeurs du Monde est intéressante car elle montre qu'il y avait des groupes politiques préexistants et qui ont porté le mouvement des « gilets jaunes ». Encore une fois, il y a aussi des études, dont une qui avait été conduite par Pascal Marchand sur le débat de l’identité nationale, qui montrent bien que les groupes d’extrême droite récupèrent les idées, mais sans en être à l’origine pour la diffusion . On voit bien qu’ils n’ont pas réussi à récupérer le mouvement. Rien ne ressort dans notre étude sur la question des patriotes, du nationalisme, de l’euro, des immigrés. Et pourtant, nous avons a aspiré quand même quatre millions de tweets et plus de 500 000 posts Facebook. Je pense que, si c’était le cas, nous aurions pu voir quelque chose.