Avec un abonnement annuel probablement le plus cher du monde, Canal+ Horizons se montrait peu souple à l’endroit de ses abonnésDirigée par Serge Adda sous la Présidence de Catherine Tasca,Canal+ Horizons était détenue à 80 % par le Groupe Canal+,le solde étant partagé entre la structure d’État SOFIRAD et autres associés financiers minoritaires. En sus de la diffusion satellitaire, la chaîne démarra des diffusions terrestres, au Sénégal en 1991, puis en Côte d'Ivoire en 1994. Pâle copie de sa grande sœur française, la chaîne rencontra un succès mitigé en Afrique subsaharienne francophone les premières années de son lancement. Elle stagna longtemps à moins de dix mille abonnés sur l’ensemble de la zone couverte. Commercialisée à un prix très élevé, elle n’était accessible qu’aux seules élites africaines et autres expatriés fortunés. Pour la capter en Bande C, il fallait s’équiper d’un décodeur analogique et d’une antenne de 3,70 mètres. L’importation de ces équipements en Afrique revenait à plus de dix millions de francs CFA, juste après la dévaluation de la monnaie (1994). Avec un abonnement annuel probablement le plus cher du monde, Canal+ Horizons se montrait peu souple à l’endroit de ses abonnés d’Afrique subsaharienne. Il fallait d’abord payer au moins six mois d’abonnement en avance. Ensuite, sur le formulaire d’abonnement, le téléspectateur devait inscrire son statut mais aussi les contacts de son employeur, l’adresse de sa résidence secondaire, le numéro de son passeport…
Les États africains prennent conscience de la nécessité de développer leurs propres chaînesÀ partir des années 2000, de nouveaux bouleversements s’opèrent. Les États africains prennent conscience de la nécessité de développer leurs propres chaînes. Timidement d’abord, les paysages s’ouvrent enfin aux éditeurs africains privés, sauf au Mali et en Côte d’Ivoire. Sous l’impulsion d’Hervé Bourges, alors président du Conseil supérieur de l’audiovisuel français (CSA), plusieurs autorités de régulation africaines se créent ou se renforcent. Mais leurs moyens de contrôle restent limités.
Le piratage télévisuel prend une ampleur considérable sur le continentCes différentes configurations sont certainement à la base du développement du piratage télévisuel, qui commence à prendre une ampleur considérable sur le continent. Au Cameroun ou au Sénégal, on voit fleurir un peu partout des dizaines, voire des centaines d’opérateurs pirates. Les systèmes sont fabriqués de bric et de broc : on transforme des amplis en émetteurs, on tire du câble coaxial dans la cour puis dans tout le quartier. Baptisés « Systèmes araignées », ces réseaux d’économie souterraine sont, de fait, exemptés du paiement de taxes et autres droits d’éditeurs. Le téléspectateur, lui, reste gagnant puisqu’on lui propose un raccordement mensuel pour moins de 2 000 francs CFA. Même si la qualité n’est pas toujours au rendez-vous, on est dans la période du « good enough ». En Afrique de l’Ouest, dès 2002, un autre type de piratage émerge. Sur le marché de la capitale malienne, Bamako, des cartes piratées circulent. Ces cartes s’échangent contre quelques francs CFA et proposent un accès gratuit aux chaînes payantes diffusées par les opérateurs MMDS. Le chiffre d’affaires de ces groupes en prend rapidement un coup. Ce trafic dura presque deux ans, sans que jamais aucune instruction ne fût menée pour découvrir qui se cachait derrière la prolifération de ces cartes pirates.
Le groupe propose un bouquet essentiellement composé de chaînes africainesC’est à peu près dans la même période qu’une nouvelle stratégie est mise en place au sein du groupe. Au Mali, au Cameroun, au Bénin ou au Burkina Faso, plusieurs sociétés dénommées Canal+ Horizons déposent leurs statuts. Avec un capital à un million de francs CFA, on suppose que c’est à peu près dans tous les pays d’Afrique que le groupe prépare sa nouvelle stratégie. Certains distributeurs, qui avaient contribué à développer les ventes de la chaîne depuis presque quinze ans, se voient remerciés de leurs bons et loyaux services. D’autres s’associent, de façon minoritaire, au groupe. Du côté des télédiffuseurs, la situation ne s’arrange guère. Au Sénégal, par exemple, le diffuseur Delta NET TV est contraint d’installer un logiciel permettant au groupe français d’avoir accès à certaines informations de sa base de données d’abonnés. Côté RDS (Réception Directe par Satellite), de grandes campagnes de communication sont lancées. Désormais dirigé par le jeune et dynamique David Mignot, le groupe propose un bouquet à partir de 5 000 francs CFA, essentiellement composé de chaînes africaines. Dans beaucoup de pays, on peut désormais payer son abonnement par téléphone mobile de façon mensuelle. Au Sénégal ou au Congo, le groupe brade son décodeur à 1 000 francs CFA. Ces différentes pratiques porteront le nombre d’abonnés de 500 000 à plus d’un million d’abonnés en quelques mois seulement. Le groupe, désormais administré par Bolloré dès 2014, affine sa stratégie qui se révèle payante.
L'avance sur recettes a fêté ses 55 ans d'existence au festival de Cannes : restée fidèle à l'esprit de son créateur, André Malraux, elle a cependant connu des changements dont le plus récent est le « grand oral » que doivent passer les réalisateurs candidats.
Pour la première fois depuis sa création en 1978, la course change de diffuseur officiel : la chaîne L'Équipe récupère les droits du rallye Dakar, délaissé par France Télévisions. La Revue des médias a assisté à la première émission du canal 21.