Une priorité politique du gouvernement fédéral et une compétition provinciale
Au niveau fédéral, la principale mesure est un crédit d’impôt sur la recherche et développement, qui ne s’applique pas qu’au secteur du jeu vidéo mais touche l’ensemble de la filière numérique.
Le premier crédit d’impôt établi au niveau des provinces a été pris au Québec en 1996 : le crédit d’impôt pour la production des titres multimédias. Fidèle à sa défense de la langue française, le Québec a distingué les œuvres disponibles en version française (crédit d’impôt de 37,5 %) et celles non disponibles en français (crédit d’impôt de 30 %). Le crédit d’impôt est limité aux dépenses de main d’œuvre (qui sont essentielles dans la production d’un jeu). En 2010, les critères ont été élargis. Le Québec fait même valoir des coûts d’exploitation moindre à Montréal qu’à Tokyo et Los Angeles, deux autres bastions de la production, ainsi qu’un taux d’imposition des sociétés bas (26,9 %). Cependant, les crédits d’impôt ont été abaissés au printemps 2014 à 30 % et 24 %...
En Ontario, les négociations menées par les studios Digital Extremes, Pseudo Interactive, Silicon Knights, Groove Games et Koei Canada ont permis d’obtenir en 2006 un crédit d’impôt de 30 % pour les produits interactifs numériques, couplé à des aides ciblées (notamment fond d’aide confié à l’Ontario Media Development Corporation). Il est par la suite monté à 40 % en 2009, et est ciblé sur les dépenses de main d’œuvre, de commercialisation et de distribution (ces dernières plafonnées à 100 000 C$).
En Colombie britannique, le crédit d’impôt pour les médias interactifs numériques est établi à 17,5 % en 2010, ce qui le rend bien moins compétitif que les autres, ce qui explique en partie la concentration de certains studios (comme Rockstar Vancouver absorbé par Rockstar Canada à Toronto).
En Nouvelle-Écosse, le crédit d’impôt est établi à 50 % et peut être majoré si la société est installée à l’extérieur de la Municipalité régionale d’Halifax.
Le crédit d’impôt est une arme couteuse mais qui semble efficace. Dans un contexte de crise, il est tentant pour les gouvernements de les réduire. Cependant, ces mécanismes ont besoin de stabilité pour produire leurs effets, car le processus de production d’un jeu est long et les studios ont besoin de visibilité pour planifier au mieux la production. Les récentes réformes au Québec risquent de déstabiliser le secteur. Warner Bros et Ubisoft semble être favorisés grâce à des ententes préalables sur la pérennité des aides mais ...
Le Canada fait également valoir l’excellence de ses filières de formation, qui lui permettent de disposer d’une main d’œuvre qualifiée dans tous les métiers du secteur, en particulier la programmation et le design informatique. Son environnement de travail attire aussi des travailleurs internationaux, en particulier français et anglais.