Le développement favorise la diversité culturelle… jusqu’à un certain point
Quels sont les effets du développement sur la diversité culturelle dans les pays du Sud ?
Quels sont les effets du développement sur la diversité culturelle dans les pays du Sud ?
Les pays en développement sont très peu présents sur le marché culturel international, dominé par les exportations des pays les plus riches. Dans le même temps, le développement économique est parfois assimilé à un processus d’homogénéisation culturelle. Il est alors légitime de se demander quelle est l’influence du développement sur la diversité culturelle dans les pays en développement. Les résultats empiriques montrent que le revenu par habitant a une influence significative sur la diversité des importations culturelles – nous nous limitons ici au cas de la musique et du cinéma.
Dans un premier temps, la diversité de l'origine des biens importés s'accroît avec le niveau de richesse. Puis, arrivé à un certain seuil de revenu, les pays ont tendance à restreindre le nombre de partenaires culturels : la diversité géographique des biens culturels diminue en faveur des exportations américaines de films et de musiques. Comment expliquer cela ?
En 2002, les PED produisent en moyenne 1,2 film pour 1 million d’habitants, contre 6,27 pour les pays industrialisés
Au niveau mondial, les échanges d’œuvres culturelles sont fortement concentrées sur un petit nombre de pays exportateurs : trois pays (les États-Unis, le Royaume-Uni et le Japon) dominent les échanges de musique avec une part s’élevant à 72 % des ventes mondiales au détail de musique (IFPI, 2005). Les films américains ont conquis le marché international : entre 2007 et 2009, et les dix films ayant obtenu le plus grand succès mondial sont tous américains, ou des coproductions américaines. L’écart entre pays du Nord et pays du Sud est saisissant lorsque l’on compare le nombre de films produits par habitant : en 2002, les PED produisent en moyenne 1,2 film pour 1 million d’habitants, contre 6,27 pour les pays industrialisés (UNESCO, 2006).
Le cinéma indien et le cinéma nigérian ne représentent à ce jour que de rares exceptions dans le paysage des échanges culturels mondiaux
Les importations de biens culturels des pays industrialisés proviennent de près de 4 fois plus de pays que celles des PED
On constate l’existence d’une relation non linéaire entre le niveau de développement économique et le degré de diversité des importations de musique et de cinéma
« Dans les pays où pénètrent les films américains, nous vendons deux fois plus d’automobiles américaines, de phonographes américains, de casquettes américaines » Edgar HooverTrès tôt, les États-Unis ont pris conscience de l’importance de la promotion de leurs valeurs et modes de vies dans le renforcement de leur puissance économique. Cette approche est résumée dans cette citation attribuée au président Hoover au cours des années 1930 « Dans les pays où pénètrent les films américains, nous vendons deux fois plus d’automobiles américaines, de phonographes américains, de casquettes américaines »(6) .
Au vu de ces résultats, le processus de développement économique semble renforcer l’hégémonie culturelle américaine dans les échanges mondiaux. Pour autant, des échanges déséquilibrés impliquent-ils nécessairement une homogénéisation de la culture ? La réponse n’est pas si simple, et fait débat.
Source : base de données Comtrade des Nations unies, 2009. Cette base de données, la plus complète à ce jour, recense les échanges physiques de biens, les échanges immatériels ne sont pas pris en compte. De ce fait, elle sous-estime le montant des échanges culturels totaux mais fournit néanmoins une indication fiable de la part relative de chacun des pays dans les flux de commerce culturel.
Le penchant français pour l’encadrement du travail des journalistes s’affirme notamment lors des campagnes politiques avec le comptage du temps de parole à la radio et la TV des candidats à la présidentielle. Une obsession à rebours de l’évolution des médias et des pratiques du public.