Le logiciel libre, au delà de la technique

Le logiciel libre, au delà de la technique

Mouvement à la fois philosophique et pragmatique, le logiciel libre est intrinsèquement lié à l'histoire de l'informatique et d'Internet. Ce mouvement trouve cependant des échos dans le domaine culturel et participe à des réflexions sur le droit d'auteur.
Temps de lecture : 10 min

Introduction

L'informatique et l'électronique sont de plus en plus présents dans la vie de tous les jours. Smartphones, ordinateurs au travail ou à la maison, chez le médecin ou au supermarché, même dans les voitures, peu de domaines y échappent. Au delà de l'aspect purement matériel de ces équipements, les logiciels qui les font fonctionner sont tout aussi importants. Œuvres de l'esprit, à certains égards véritables créations artistiques, ils sont comme tels protégés par le droit d'auteur et le copyright. Le mouvement du logiciel libre, né autour de ces œuvres, est un facteur important dans les réflexions sous-tendant tout le domaine informatique actuel, ainsi que dans les domaines de la culture et du droit. Enfin, il convient de préciser la notion de « logiciel libre », parfois mal interprétée en raison de l’ambiguïté avec l’idée de gratuité des logiciels et de l’emploi du terme anglais « free », pouvant soit faire référence à la gratuité mais surtout ici à la liberté.

Historique et définition

À l'aube de l'informatique, le logiciel est vu comme un simple expédient pour ordinateurs. Les utilisateurs sont invités à l'utiliser, le modifier librement, et des communautés(1) se créent autour de certains logiciels, selon leur fonction ou leur langage.
 
Durant les années 1960 et 1970, les choses changent. Certains utilisateurs se dressent contre les logiciels fournis avec le matériel, critiquant une vente forcée dont le coût est caché. En 1969, le gouvernement américain attaque IBM pour cette pratique liant matériel et logiciel(2).
 
Dans les années 1970, des logiciels avec des licences restrictives, interdisant modification ou redistribution, commencent à être commercialisés. En 1980, les lois américaines sur le copyright furent ainsi modifiées pour inclure les logiciels dans leur champ d'action, permettant aux sociétés de restreindre leur distribution.
 
En 1983, en réaction à cette évolution globale qu'il juge négative, Richard Stallman, chercheur au MIT, lance le projet GNU dont le but est de créer une chaîne logicielle libre. En 1985 est créée la Free Software Foundation(3) afin de soutenir ce projet, et des licences logicielles spécifiques, utilisant le droit d'auteur pour promouvoir cette philosophie, sont alors mises au point.
 
La Free Software Foundation définit quatre libertés :
  • La liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages (liberté 0) ;
  • La liberté d'étudier le fonctionnement du programme, et de l'adapter à vos besoins (liberté 1). Pour ceci l'accès au code source est une condition requise ;
  • La liberté de redistribuer des copies, donc d'aider votre voisin, (liberté 2) ;
  • La liberté d'améliorer le programme et de publier vos améliorations, pour en faire profiter toute la communauté (liberté 3). Pour ceci, l'accès au code source est une condition requise.
L’objectif de ces libertés est à la fois philosophique et pratique en soutenant et en valorisant les logiciels libres via une labellisation, tout en s’assurant qu’ils resteront libres.
 
La licence BSD, pour Berkeley Software Distribution, est créée en 1988 et permet à un développeur d'utiliser du code libre même dans un logiciel propriétaire, ce code perdant alors son caractère libre. L'accent est ainsi mis sur la qualité du code et sa réutilisation, plutôt que sur la licence, l’important étant que le code ait fait ses preuves et qu’il améliore le logiciel.
 
L’Open Source Initiative est fondée en 1998 dans le but de promouvoir le logiciel libre auprès des grandes sociétés en s'appuyant sur des arguments pragmatiques, comme la robustesse d'un code ayant été utilisé dans de nombreux projets ou les nombreuses fonctions déjà implémentées qu'il est possible de réutiliser rapidement, et non philosophiques comme le fait la Free Software Foundation. Depuis, comme nous le verrons par la suite, le mouvement a su trouver écho auprès de nombreuses sociétés.
 
Comparaison des différents types de logiciels à partir de critères généraux, et non absolus.

Il existe en effet des exceptions avec par exemple Microsoft qui autorise, sous condition, l'accès à son code source ou certains freeware qui doivent être téléchargés directement depuis le site de l'auteur.
 
Type de logiciel
Gratuité
Redistribution
Modification (1)
Freeware (2)
Oui
Possible
Non
Shareware (2)
Oui pour une période de temps limitée, ou pour certaines fonctionnalités seulement
Possible
Non
« À la BSD »
Oui
Possible
Oui
GPL
Oui
Possible
Oui
LGPL (3)
Oui
Possible
Oui
Autres propriétaires
Non
Non
Non
(1) Ceci n'exclut pas l'écriture éventuelle de plugins, qui modifient ou étendent le comportement.
(2) Freeware et shareware sont techniquement parlant des logiciels propriétaires, avec un mode de distribution légèrement différent des logiciels propriétaires « classiques ».
(3) La licence LGPL (Lesser GNU Public licence), de la Free Software Foundation, est une version plus souple que la licence GPL (GNU Public licence), permettant à des logiciels propriétaires de réutiliser sous certaines conditions une partie de code libre ; elle est notamment utilisée pour les librairies de base des systèmes GNU/Linux.

Spécificités du logiciel libre par rapport au logiciel propriétaire

Un logiciel libre est distribuable à volonté, et son code modifiable librement, même si un autre logiciel réutilisant le code source de ce logiciel n'est pas obligatoirement soumis à ces contraintes (liberté de distribution, modification…). Une conséquence de cette liberté des logiciels est ce que l'on appelle un « fork » qui se produit lorsque des contributeurs à un logiciel libre se séparent(4) du projet initial pour faire évoluer ce logiciel dans une direction différente, créant leur propre communauté distincte. GCC (GNU Compiler Collection), le propre compilateur de la Free Software Foundation, a été ainsi dérivé dans le cadre du projet EGCS avant que les deux versions ne fusionnent deux ans plus tard.

Les logiciels libres sont en général développés selon un modèle transparent(5). Les documentations, plans de routes, éléments à faire, bugs à corriger sont alors visibles par tout le monde et les forums, ainsi que les listes de discussion permettent à chacun de suivre l'activité ou d'intervenir dans le développement en proposant des idées ou en contribuant directement au code.

Par opposition, les logiciels dits propriétaires sont souvent gérés par une seule entité commerciale qui, pour des raisons stratégiques, ne dévoile pas les évolutions futures, voire les anomalies existantes, et n'implique pas toujours les utilisateurs dans les évolutions.

Un exemple significatif est celui des suites bureautiques. La suite dominante en entreprise est Microsoft Office, qui fournit traitement de texte, tableur et outil de présentation. Ce logiciel est propriétaire, payant (bien que souvent son prix soit inclus dans les achats de machines) et son code source n'est pas consultable. Un concurrent existe, gratuit et librement distribuable : la suite OpenOffice.org(6), qui est capable de lire la plupart des formats de Microsoft Office. Cet exemple est également une illustration de l'effet de « fork » puisque des contributeurs inquiets de la mainmise d'Oracle sur le projet OpenOffice.org ont décidé de fonder leur propre version indépendante, LibreOffice.
 
Ces deux suites proposent globalement les mêmes fonctionnalités, cependant leur différence de visibilité est flagrante. Microsoft Office est pré-installé, en totalité ou en partie, sur de nombreux ordinateurs à leur achat, et est utilisé dans la plupart des entreprises. Par conséquent, les utilisateurs souhaitent utiliser cette suite, qui leur est familière, quitte à la payer, et ne cherchent pas une alternative libre ou gratuite.
 
À noter que ce schéma se reproduit, dans une moindre mesure, pour les navigateurs Internet, entre Internet Explorer (Microsoft) installé par défaut sur Windows et Opéra (Opéra) ou Firefox (Mozilla)(7).

Quelle économie pour le logiciel libre ?

L'économie du logiciel libre est difficilement quantifiable car si différentes sociétés investissent des ressources plus ou moins importantes, une très grande partie des logiciels libres sont développés et gérés par des volontaires non rémunérés, ce qui rend tout chiffrage difficile, aussi bien en termes d’investissements qu’en termes de rentabilité. Il est cependant intéressant de voir quel est l’intérêt des logiciels libres pour les entreprises et les institutions.
 
Le géant du Web, Google, est, par exemple, un grand utilisateur et contributeur de logiciels libres, soutenant de nombreux projets(8). Son système Android, qui équipe un nombre croissant de téléphones mobiles (smartphones), est entièrement libre, ce qui permet aux constructeurs de téléphones ou opérateurs mobiles d'utiliser cet ensemble logiciel et de le personnaliser (en ajoutant ou bridant des fonctionnalités, en changeant les logos ou icônes, etc.), tout en gardant une base commune sur laquelle d'autres logiciels peuvent venir se greffer simplement. Cette facilité de réutilisation a séduit de nombreux constructeurs de téléphones, permettant une large diffusion du système, ce qui lui permet aujourd'hui de dépasser la popularité du système iOS d'Apple pour iPhone.
 
Même si les logiciels en eux-mêmes sont libres, rien n'interdit cependant aux sociétés de vendre des services ou conseils autour. La Free Software Foundation elle-même encourage cette pratique.

Autour du logiciel libre s'est ainsi développé un véritable écosystème proposant du support, de la personnalisation ou du service. Par exemple, plusieurs distributions Linux telles que RedHat, Ubuntu ou Mandriva, sont soutenues par une société commerciale dont le chiffre d'affaires repose tout ou en partie sur ces services.
 
C’est pourquoi de grandes sociétés comme IBM, Oracle et Google soutiennent et utilisent des logiciels libres, y contribuant via des améliorations de fonctionnalités, des corrections de bugs ou de la documentation. Elles développent donc une activité de service et de conseil au détriment de la simple activité de vente de logiciels.
 
Microsoft lui-même, dans les premières versions de Windows, utilisait des logiciels ou sources libres pour des outils réseau. De même, Apple a construit son système Mac OS X « Darwin » sur des éléments libres, mettant à disposition de nombreuses sources.

Les gouvernements et services publics eux-mêmes s'intéressent aussi au logiciel libre. Par exemple, la gendarmerie nationale française migre vers des postes libres, et l'Assemblée nationale y réfléchit. Le Brésil utilise des logiciels libres depuis de nombreuses années et a annoncé l’utilisation de Mandriva Linux au sein de ses établissements scolaires.


Ces choix s'appuient sur différents critères, notamment :
  • La volonté de partager un patrimoine commun ;
  • Les aspects économiques et stratégiques : si le système sous-jacent d'un pays ou d'une école est libre, le code source est disponible, et il est toujours possible de faire appel à un consultant pour faire évoluer le logiciel, ce qui n'est pas possible avec un logiciel propriétaire ;
  • La facilité de redistribution : l'enseignant peut distribuer sans restriction les logiciels pour permettre aux étudiants d'avoir le même environnement logiciel chez eux, et permettre de faire des exercices ou devoirs dans de bonnes conditions ;
  • L’utilisation de formats de documents ouverts : afin de pouvoir changer de logiciel sans avoir besoin de convertir tous les documents d'un ancien logiciel, et de ne pas dépendre du bon vouloir d'un vendeur.
Pour finir, un aspect à noter du logiciel libre est que, même si les sources sont libres, il peut arriver que les noms et logos soient protégés. Ainsi, « Mozilla Firefox » et son logo sont déposés, et ne peuvent être réutilisés qu'à certaines conditions, notamment la non-modification du code source. Ceci a entraîné des controverses au sein du projet Debian qui a donc décidé de ne pas utiliser ce logo et cette marque, renommant le navigateur « Iceweasel ».
 
De la même façon, un logiciel peut être libre sans que les ressources utilisées (graphiques, musicales, etc.) ne le soient. Prenons par exemple un projet reproduisant un ancien jeu sur des ordinateurs modernes, proposant les mêmes options de jeu, et réutilisant le contenu du logiciel original. Le joueur a alors besoin de la version originale du jeu pour utiliser ce logiciel libre.

Pourquoi un logiciel libre est-il créé, pourquoi les contributeurs participent-ils ?

Parfois un développeur, désireux de créer un utilitaire pour lui-même, commence une première version qu’il rend publique sur Internet. Cette version est ensuite reprise par d'autres, améliorée, et évolue ainsi au fur et à mesure.
 
Un projet peut parfois avoir pour objectif de remplacer un logiciel propriétaire par une alternative libre, pour des raisons pratiques (le logiciel ne répondant pas exactement aux besoins et impossible à faire évoluer selon ses désirs), philosophiques (refus d'utiliser un logiciel non libre) ou économiques (en raison du coût des licences).
 
Certains logiciels propriétaires sont même parfois transformés en logiciels libres par la société qui en détient les droits, soit parce que cette société n'a plus les moyens de poursuivre le projet (faillite par exemple), soit car elle estime qu’il s’agit de la meilleure stratégie. Ainsi, Netscape mit à disposition sous licence libre les sources de son navigateur Internet Netscape Communicator 4.0, qui donna naissance aux premières versions du navigateur Mozilla Firefox. De même Blender fut initialement un logiciel propriétaire distribué en shareware(10) mais dont les droits sur les sources furent rachetés par une communauté lors de la faillite de son éditeur pour transformer le projet en logiciel libre.

Les contributeurs sont eux motivés par différents facteurs. Certains en font une vitrine, personnelle ou professionnelle, de leurs talents, tandis que d'autres aident à améliorer un outil qu'ils utilisent régulièrement. Certains sont attirés par l'aspect philosophique, d'autres par l'aspect communautaire ou de partage. Rares sont cependant les contributeurs qui en retirent une rémunération financière directe, voire indirecte. Il s’agit donc bien d’une volonté personnelle sans recherche de rétribution directe(11).

Autres domaines d'influence

Le mouvement du logiciel libre, dans toutes ses composantes, a influencé et est influencé par le domaine artistique, et il joue également un rôle important dans les réflexions autour du droit d’auteur et du copyright.
 
Autour de l'an 2000, Richard Stallman propose de créer une encyclopédie libre, afin d'échapper à la mainmise commerciale sur l'éducation et les documents de référence(12). Le projet GNUPedia(13) est lancé en 2001, mais rentre vite en conflit avec un autre projet d'encyclopédie, Wikipédia. Ce projet, lancé par la société Bomis, s’est développé de façon spectaculaire, et est aujourd'hui une des œuvres créatives libres les plus connues, comportant plusieurs millions d'articles et s'appuyant sur les contributions de bénévoles de tous les pays du monde. À noter que le contenu des articles de Wikipédia était à l'origine disponible sous une licence de la Free Software Foundation créée pour les documentations des logiciels (GNU FDL, pour GNU Free Documentation License), avant de migrer vers une licence Creative Commons, jugée plus adaptée à ses contenus.
 
En 2001, en réaction à des évolutions jugées défavorables du copyright aux États-Unis, Larry Lessig lance Creative Commons. À l’instar de la Free Software Foundation avec les logiciels libres, Creative Commons vise à favoriser la réutilisation, distribution et modification d'œuvres créatives (textes, images, films, sons, etc.). Cette organisation a mis au point des licences artistiques qui, utilisant le copyright et le droit d'auteur, permettent la réutilisation des œuvres en donnant un cadre juridique reconnu et en accord avec les valeurs soutenues.
 
  Vidéo de présentation de Creative Commons "A shared culture" réalisée pour célébrer la levée de fonds organisée depuis 2008.
 
Les deux mouvements sont très actifs dans les réflexions sur le copyright et le droit d'auteur, informant le public sur les évolutions, poussant à des modifications, luttant contre ce qu'ils considèrent comme des excès. La Free Software Foundation lutte par exemple contre les brevets logiciels, tandis que Larry Lessig lutte contre des durées excessives du copyright(14).

Conclusion

Mouvement au départ marginal, le logiciel libre a sans conteste acquis ses lettres de noblesse. Présent dans de nombreux domaines, il fait partie de la base sur laquelle de nombreux éléments de la vie de tous les jours se sont construits, et a contribué au développement d'Internet.
 
Au-delà de l'aspect purement technique ou économique, ce mouvement a en effet apporté de nombreux principes et méthodes à l'informatique en général, et dépasse ce domaine pour promouvoir sa philosophie auprès d'autres secteurs.

Exemples de logiciels libres

  • Firefox, navigateur Internet ;
  • Gnome et KDE, environnements graphiques ;
  • OpenOffice.org, ensemble bureautique avec traitement de texte, tableur, outil de présentation ; 
  • The GIMP, outil d'édition d'images ; 
  • Blender, outil de création 3D ; 
  • Apache, serveur Internet ; 
  • Android, système d'exploitation pour téléphones mobiles.
(1)

Un exemple de pionniers est la communauté SHARE, fondée par des utilisateurs des mainframes IBM. 

(2)

Ce procès est mentionné sur The Federal Reporter et le site Cnet - News.

(3)

En anglais, le terme « free software » est ambigu, pouvant faire référence soit au prix, soit à la liberté d’accéder/modifier le code source. 

(4)

Il existe de nombreuses raisons à ces scissions, allant d'une divergence sur les objectifs du projet à des conflits de personnes en passant par des divergences sur les moyens d'atteindre les objectifs. 

(5)

Il peut cependant arriver qu'une société fournisse des sources sous licence libre mais garde les futures évolutions en interne.

(6)

Il s'agissait initialement d'un logiciel propriétaire géré par la société StarDivision.

(7)

Ceci a donné lieu à un procès de l'Union Européenne, au terme duquel Windows demande à l'utilisateur de choisir un navigateur par défaut au lieu d'imposer Internet Explorer, voir le communiqué de presse sur le site Europa.

(8)

Par exemple à travers le « Google Summer of Code »,

(9)

Ce blog permet de suivre l’actualité du logiciel libre dans le monde et plus particulièrement en ce qui concerne son utilisation dans les gouvernements. Voir également : http://gouvetlogiciellibre.wordpress.com/.

(10)

Logiciel en général librement utilisable mais soit pour une période de temps limitée, soit avec des fonctions limitées, les fonctions avancées étant disponibles uniquement après paiement. 

(11)

Voir également à ce sujet l'ouvrage de Clay Shirky, Cognitive Surplus, dans lequel l'auteur utilise les théories de la motivation et leurs expérimentations scientifiques pour analyser ce type de volontariat. 

(12)

La proposition initiale est disponible sur http://www.gnu.org/encyclopedia/free-encyclopedia.html.

(13)

Maintenant inactif, avec des traces sur http://gne.sourceforge.net/eng/

(14)

Il a notamment plaidé contre le Copyright Term Extension Act devant la Cour Suprême des États-Unis.

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