Les perspectives d’évolution du secteur
Le secteur de la télévision à péage connaît actuellement une forte croissance en Russie et cette tendance devrait même s’accélérer dans les années à venir.
Selon une récente étude du cabinet J’son & Partners Consulting, le nombre de foyers russe abonnés à une offre de télévision payante pourrait dépasser les 45 millions d’ici 2018, soit un taux de pénétration de 75 %.
Les opérateurs satellites devraient tout particulièrement tirer leur épingle du jeu, car à ce jour, près d’un tiers des foyers russes reçoit encore la télévision via le signal analogique. Or la fin de la diffusion analogique est prévue pour 2015. Le potentiel de croissance est donc considérable, d’autant que l’essentiel de cette population devrait être capté par les bouquets satellites dans les mois à venir.
L’immensité du territoire russe et ses nombreuses contraintes topographiques et climatiques limitent en effet considérablement la marge de manœuvre des câblo-opérateurs et leur capacité à déployer des réseaux qui soient financièrement rentables. D’ailleurs, dans certaines régions du sud de la Russie, le satellite représente déjà plus de 70 % des abonnés à une offre de télévision.
En fait, seule l’IPTV pourrait quelque peu venir contrarier ces plans, en particulier dans les grandes villes, où les connexions Internet sont les plus fiables et les plus rapides. Certains opérateurs, à l’instar de NTV+, envisagent d’ailleurs de se développer sur ce segment prometteur. Malgré tout, la réception par satellite devrait encore largement renforcer son poids et finir par voler la vedette au câble. Mais plus encore que le mode de réception, c’est sur le contenu et les usages que la bataille des opérateurs devrait faire rage.
Si la Haute Définition tend à se généraliser dans les foyers russes, les analystes se montrent également confiants quant aux chances du format « 4K »
L’autre défi important concerne la tendance au « multiscreen », désormais largement perceptible en Russie. On estime ainsi que 7 millions de personnes regardent déjà la télévision sur leur tablette et près de 20 millions sur leur téléphone mobile, un nombre qui devrait encore grimper dans les années à venir. Le bouquet Trikolor vient d’ailleurs de lancer pour Noël une offre spécifique associant une tablette et un décodeur numérique, donnant ainsi aux utilisateurs la possibilité d’accéder aux chaînes sur différents supports.
Reste enfin le problème du piratage informatique, qui est pratiqué à un niveau très élevé en Russie, en particulier pour les contenus téléchargés sur Internet. Les pirates redoublent souvent d’ingéniosité pour tenter de décoder illégalement les chaînes, ce qui contraint les bouquets satellites à toujours perfectionner leur contrôle d’accès. Le phénomène du « cardsharing »
, très répandu en Europe de l’Est, constitue à ce titre un véritable fléau pour les opérateurs et un business lucratif pour les pirates. Néanmoins, ce problème est loin d’être spécifique à la Russie.