Lectures numériques : des pratiques détachées de la littérature
La révolution numérique a certes favorisé l’apparition de nouvelles façons de lire, mais pas pour tous les lecteurs, ni pour tous les contenus.
La révolution numérique a certes favorisé l’apparition de nouvelles façons de lire, mais pas pour tous les lecteurs, ni pour tous les contenus.
L’évolution des pratiques de lecture numérique est observée régulièrement et scrupuleusement par des organes professionnels et des instituts de sondages, dont les enquêtes se situent principalement dans une perspective quantitative liée à des objectifs de mesure. En complément à ces travaux qui ont eu tendance à se multiplier en même temps que les secteurs du livre et de l’écrit se confrontaient à l’enjeu du numérique, d’autres projets de recherche ont émergé ces dernières années(1) avec l’ambition de porter un regard différent sur le phénomène et de donner plus de poids à l’expérience des individus.
La conversion de la presse au numérique s’est accompagnée d’une série de transformations d’envergure, parmi lesquelles figurent le recul du format imprimé, le bouleversement des modèles économiques, l’arrivée de nouveaux entrants dans le champ de l’information écrite ou encore l’émergence d’un « journalisme amateur ». Dans ce contexte, le domaine de la presse écrite est celui pour lequel les pratiques de lecture ont connu les changements les plus significatifs. Les lecteurs se mettent à accéder à un flux continu d’informations en permanence, modifient leur manière de lire à travers une navigation de liens en liens et diversifient les ressources consultées.
Le domaine de la presse écrite est celui pour lequel les pratiques de lecture ont connu les changements les plus significatifs
Depuis la seconde moitié des années 2000, le champ de l’édition de livres connaît une accélération du mouvement en direction du numérique en raison de l’essor de l’Internet et de l’informatique grand public, de la mise au point de supports de lecture adaptés à des prix accessibles et du positionnement sur le marché de géants du web comme Google, Apple et Amazon. Il semble que la numérisation de la filière ne touche pas tous les domaines éditoriaux de la même façon, les textes pour lesquels l’informatisation des usages apporte le plus de valeur ajoutée par rapport au format imprimé, comme la littérature professionnelle ou universitaire, se signalant par un passage au numérique bien plus précoce. Aujourd’hui, 20 % de la population française déclare avoir déjà lu un e-book selon la dernière édition du baromètre du livre numérique, mais l’augmentation du nombre de ces lecteurs s’accompagne d’une faible croissance du marché
20 % de la population française déclare avoir déjà lu un e-book
Loin des discours enthousiastes des laudateurs des nouvelles technologies, le présent ouvrage permet d’identifier les permanences et de circonscrire les ruptures induites par le numérique dans les habitudes du lectorat. L’enquête qualitative conduite auprès de grands lecteurs permet de saisir la variété des pratiques de lecture numérique tout en insistant sur le caractère limité des transformations observées à l’heure où lire sur un écran devient une activité ordinaire.
Dotée d'un budget dépassant les 80 millions de dollars, la MPA se charge de la diplomatie mondiale des sept majors, dont les seules recettes en salles se montaient en 2010 à 23,3 milliards de dollars, et contribue à établir un « cinéma-monde » hollywoodien.