Internet, un média très utilisé mais pas crédible
Si la télévision et Internet sont les médias en lesquels les sondés ont le moins confiance, ils sont pourtant les deux moyens d’information principalement utilisés. La télévision garde une position de leader écrasante en étant la source principale d’information pour 48 % des Français, malgré une perte de 6 points, suivie par Internet (25 %, +5 points), la radio (20 %, +2 points) et le journal (6 %, -1 point). Sur le net, les sites et applications mobiles des titres de presse sont les plus plébiscités puisque 35 % des utilisateurs réguliers en font leur source principale d’information, suivis des réseaux sociaux, qui progressent de 5 points pour s’établir à 24 % des utilisateurs réguliers d’Internet. Le baromètre met en évidence un premier paradoxe concernant l’usage des réseaux sociaux. Car s’ils deviennent, en effet, la première source d’information pour de plus en plus d’internautes, 73 % des sondés disent ne pas faire confiance aux informations qui y circulent.
Face à cette constatation, 72 % des utilisateurs de réseaux sociaux déclarent faire attention à l’émetteur d’une information qu’ils partagent, et 74 % disent lire le contenu. Cependant, et c’est ici un second paradoxe, les rumeurs et fausses informations trouvent un écho significatif. Par exemple, 39 % des sondés considèrent comme vraisemblable que l’État ait réservé 77 000 HLM pour accueillir des migrants, et 15 % que le calife de l’État Islamique serait un juif formé par les services secrets israéliens.
Comment retrouver la confiance perdue ? Les grands médias devront répondre à cette question. Leur présence sur Internet et les réseaux sociaux ne garantit pas de toucher les internautes qui les boudent, comme l’explique Jean-Marc Four, directeur de la rédaction de France Inter : « De plus en plus de personnes, surtout les moins de trente ans, s’informent à partir de ce que relaient leurs proches sur les réseaux ». Un constat appuyé par
Thierry Vedel, chercheur au CNRS, qui rappelle que « les électeurs tendent à privilégier les informations qui confirment leurs opinions préexistantes ». « Pour rétablir la confiance, il faut en être digne et aller sur le terrain pour capter la parole des gens, et pas forcément des plus caricaturaux », avance de son côté Michèle Léridon, directrice de l’information de l’AFP. Le
fact-checking, les échanges avec les lecteurs, et l’éducation aux médias au niveau scolaire ont également été avancés comme solutions potentielles. Cet effort sera-t-il suffisant pour arrêter la spirale négative ? Réponse l’an prochain.
--
Crédits :
Source :
Baromètre sur la confiance des Français dans les médias,
La Croix-Kantar Sofres