On pourrait qualifier de « médias de maintien de la paix » les radios créées à l'occasion du déploiement de forces des Nations Unies. Spécialiste de la mise sur pied de ce type de radio, la
Fondation Hirondelle, organisation non-gouvernementale suisse, a fait ses premières armes dans la région des grands lacs au lendemain du génocide rwandais, avec Radio Agatashya, créée en 1995. Par la suite, cette fondation est intervenue au
Liberia, avec le soutien de l'agence d'aide américaine USAID . Puis, elle a créé successivement trois radios financées dans le cadre de forces de maintien de la paix des Nations unies, en
République centrafricaine en 1998, puis en République démocratique du Congo en 2002 et enfin, au
Soudan, en 2006. Contrairement à d'autres radios des Nations Unies, créées à l'occasion d'une crise et abandonnées après le départ des casques bleus, les trois « radios de maintien de la paix » africaines sont appelées à se maintenir car elles s'avèrent irremplaçables dans des pays où les médias locaux sont peu structurés et où aucune radio de service public digne de ce nom n'assure une couverture de l'actualité sur l'ensemble du pays et de manière impartiale.
Radio Okapi, devenue la première radio de RDC, déploie ainsi une centaine de journalistes et permet de prévenir certaines dérives dans un pays qui reste, dans plusieurs de ses provinces, au bord de l'explosion. Ces radios, contrairement aux radios internationales, assurent une information de proximité, et se substituent aux radios publiques nationales, notoirement défaillantes. Mais leur coût élevé rend parfois leur viabilité aléatoire. Ainsi, Radio Okapi, avec un budget de 10 millions de dollars par an, est appelée à subir une cure d'amaigrissement pour s'enraciner à terme, dans le paysage radiophonique congolais.