Au début des années 80, la commercialisation du CD, malgré les réticences de quelques labels, apparaît comme une économie lucrative qui semble avoir de beaux jours devant elle. Cependant, avec l’apparition d’Internet, les espérances d’une croissance à long terme s’estompent à cause du développement du piratage à grande échelle.
L’auteur fait ainsi l’inventaire des plus grosses erreurs que l’industrie du disque a commises pour, au bout du compte, décevoir ses propres clients et rigidifier son modèle de gestion. Etait-ce un effondrement inévitable ? Comment en est-on arrivé à une lutte entre les mélomanes convertis à Internet et les labels ? Quel avenir pour la musique à l’ère du Mp3 et de l’Ipod ?
Steve Knopper débute son enquête lors de l’effondrement des ventes de disques dans l’ère post-Disco et montre que les chiffres reviennent à la hausse avec le succès de
Thriller de Michael Jackson et la diffusion des clips musicaux sur MTV. Pour lui, c’est un jeune ingénieur nommé James T. Russel qui peut être considéré comme l’inventeur du CD. Dans les années 60, celui-ci commence à travailler sur un nouveau support permettant de réduire le « bruit » que l’on entendait sur les vinyles grâce à la technologie dite « statique ». En utilisant les technologies de l’optique et du laser, il réussit à améliorer la qualité sonore et la conservation du son. Parallèlement, les ingénieurs japonais de Sony et ceux de Philips travaillent main dans la main à la réalisation des premiers prototypes du Compact Disc. L’auteur est ainsi soucieux de réhabiliter le travail de James T. Russel dont l’importance est souvent négligée au profit de celui des ingénieurs de Philips et de Sony.
Dès lors, grâce à cette synergie, le marché de la musique est complètement reconfiguré par la distribution du Compact Disc chez tous les disquaires du monde entier. Pourtant,
Walter Yetnikoff, la figure de proue du commerce du disque à la tête de CBS, ne croit pas à l’avenir de cette nouvelle technologie car les coûts de fabrication sont trop élevés. Cependant, malgré les critiques sur la perte de la sensibilité musicale liée à la numérisation, les oppositions au CD s’effacent vite devant le succès rapide des premières ventes.