Great stories deserve a great audience. L’adage de Medium a définitivement de quoi séduire les éditeurs de presse. De bonnes histoires, ils en ont plein. Et de l’audience, un peu moins. Or, la plateforme de publication fondée il y a cinq ans par Ev Williams, anecdotique créateur de Blogger et Twitter, se rêve en agora du web. Un lieu de réflexion, d’échanges et de débats. Un lieu où chaque essai, analyse, point de vue et quelconque autre forme d’expression aurait un auditoire : son auditoire.
Réservée à ses débuts à une élite technophile, la plateforme a été depuis investie par une large communauté, appâtée par la profondeur et la qualité des articles. Impatiente aussi de découvrir, lire, écrire, partager et réagir grâce à toute une batterie d’outils sociaux : commentaires, réponses, surlignages des passages les plus intéressants… Des politiques, des avocats, des journalistes, des entrepreneurs et des écrivains y ont notamment élu domicile.
Si les grandes entreprises possèdent les moyens d’entretenir un site web, ce n’est pas forcément le cas des PME de l’information ou des indépendants. Dans une interview au Nieman Lab, Nicholas Jackson, qui a fait migrer le magazine Pacific Standard sur Medium en début d’année, explique qu’il préfère dépenser son argent dans du contenu éditorial plutôt que dans le développement d’un site ou application pour l’héberger.
La plateforme n’a pas encore trouvé de modèle économique viableMême de la monétisation. Malgré une valorisation à 600 millions de dollars, la plateforme n’a pas encore trouvé de modèle économique viable. Deux options de rétribution pour les producteurs de contenus professionnels ont donc été développées où, dans les deux cas, Medium touche un pourcentage. La première est un système de donation, un paywall où l’éditeur débloque l’accès d’une partie de son contenu en échange d’une participation financière. La seconde est la désormais classique mise en place d’articles sponsorisés.
Le Washington Post n’a cependant pas embrassé Medium pour y migrer son site web mais bien pour la promesse de la plateforme de mettre en relation les contenus et les utilisateurs. Mais la communauté est exigeante. Pas question par exemple de lui servir de l’actualité chaude, comme l’a noté le journal américain.
Les contenus trop lisses ont un très faible écho sur MediumDe manière générale, ce sont les articles écrits à la première personne qui marchent, car plus engageants. Les contenus sans patte personnelle ou trop lisses ont un très faible écho sur la plateforme.
L’universitaire Anne Cordier poursuit son travail de recherche sur le rapport des enfants et adolescents (7 à 18 ans) à l’information. Dans Grandir informés, son dernier livre, elle souligne notre focalisation collective sur l’actualité qui discrédite tout autre forme d’information et génère des complexes. Entretien.
Alors que Facebook reste le réseau social numéro un dans le monde, certains services nationaux resistent, comme VKontakte et Odnoklassniki en Russie et dans les pays limitrophes. Entretien avec Ilya Kiriya sur ces deux réseaux qui sont l’objet d’une lutte politique et économique.