Colosse, géant, mastodonte, poids-lourd… les qualificatifs abondent pour désigner Microsoft. Au gré des innombrables articles de presse, livres, émissions, sites Internet et blogs consacrés à la multinationale américaine, le champ lexical du gigantisme est, à chaque fois, exploité jusqu’à épuisement. Une facilité journalistique ? Sans doute, mais, une fois n’est pas coutume, celle-ci est largement justifiée. Les résultats annoncés par Microsoft au terme de son année fiscale 2010 donnent le ton. Voilà une entreprise qui emploie près de 90 000 salariés partout dans le monde, réalise plus de 60 milliards de dollars de chiffre d’affaires et engrange 19 milliards de dollars de bénéfices. Les chiffres vous donnent le tournis ? Alors fermez les yeux et imaginez un endroit dans le monde où, chaque seconde, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, tombent deux beaux billets de mille dollars. Vous y êtes : Redmond, dans l’Etat de Washington, le siège de Microsoft Corporation.
Les concurrents, précisément, n’ont pas attendu l’apparente léthargie du vieux lion pour lui grignoter sa proie. Ils ont commencé par s’emparer de quelques morceaux de choix, comme les moteurs de recherche en ligne pour Google ou les baladeurs numériques pour Apple. Et c’est, croit-on désormais, tout le repas qui va finir par passer sous le nez de Microsoft ! Difficile de ne pas reconnaître que ce constat est, en partie pour le moins, valide. Les données financières traduisent cette évolution : la croissance du chiffre d’affaires de Microsoft suit une progression grosso modo linéaire ; celles des chiffres d’affaires d’Apple ou de Google, elles, prennent davantage des allures exponentielles. En outre, ni l’une ni l’autre n’a enregistré de décrochage en 2009. Et Apple s’est même payé tout récemment le luxe de venir chatouiller Microsoft dans ce domaine, l’outsider se rapprochant du champion en titre de quelques dizaines de millions de dollars "seulement".
Pour investir ces marchés en pleine évolution, Microsoft détient un avantage clé sur ses concurrents. On aura beau gloser indéfiniment sur les capacités d’innovation de la société, et repérer les retards qu’elle enregistre parfois face à ses concurrents, un chiffre reste incontestable : celui de ses dépenses en matière de recherche et de développement. Au cours de l’année fiscale 2009, elles se montent à près de 9 milliards de dollars. Cette année-là, la firme de Redmond a d’ailleurs ouvert deux nouveaux centres de recherche, l’un à Cambridge dans le Massachussetts et l’autre réparti entre plusieurs villes européennes, Paris, Londres et Munich – le « centre technologique europ&eacueacute;en », surtout dédié à la recherche en ligne, a été inauguré le 2 octobre 2008. A titre de comparaison, pour la même période, les dépenses de R&D d’Apple ont été sept fois moindres. Et ce différentiel n’est pas ponctuel : il reflète une évolution sur le long terme, toujours largement favorable à Microsoft et aux 7 000 chercheurs qu’emploie l’entreprise partout dans le monde.
Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, les envoyés spéciaux et les réseaux sociaux font remonter une revendication locale : que les médias occidentaux appellent la capitale ukrainienne « Kyiv », et non plus « Kiev ». Si nombre de médias anglophones avaient déjà fait évoluer leur charte, Libération est, en France, le premier à sauter le pas. Mais la question traverse toutes les rédactions.