Du militarisme à la démocratisation d’après-guerre
Le groupe NHK se confond souvent avec sa chaîne principale, la NHK généraliste (Sôgô Terebijon), diffusant principalement des informations ainsi que des émissions éducatives avec la seconde chaîne terrestre, la NHK éducative (Kyôiku Terebijon). BS1 et BS Premium viennent compléter l’offre sur satellite
. En 2009, le groupe a également lancé sa chaîne internationale, NHK World, dont le rôle semble limité à renvoyer au monde l’image d’un Japon sans failles.
Malgré une popularité plus faible qu’en France, NHK possède aussi deux radios AM, Radio 1 et Radio 2, une radio FM et une radio internationale, NHK World - Radio Japan. NHK World ne dispose que de peu d’autonomie et se contente souvent de traduire les bulletins d’information des versions domestiques.
Créée en 1925 sur le modèle de la BBC et diffusant à Tokyo, la NHK voit véritablement le jour en 1926 lorsqu’elle étend sa diffusion à Nagoya et Osaka
. Elle devint progressivement l’organe de propagande du gouvernement militariste : à partir de 1941, le jazz fut banni des ondes, les programmes d’enseignement de l’anglais, du français ou du chinois supprimés et le ministère des Postes et Télécommunications (Sômushô) alla même jusqu’à demander aux présentateurs de ne plus utiliser de mots étrangers
.
Après la guerre, la NHK renaît de ses cendres dans le cadre des « trois lois sur la radio » (1950). Parmi ces trois lois, celle sur l’audiovisuel (Hôsôhô) fixe un cahier des charges très strict pour la NHK, mais aussi pour les nouveaux groupes audiovisuels privés qui sont alors autorisés à émettre. Aujourd’hui, on parle des « Big Five », les cinq principales chaînes commerciales de l’Archipel que sont NTV, TBS, Fuji Television, TV Asahi et TV Tokyo, toutes liées aux cinq principaux groupes de presse. Toutes ces chaînes sont soumises, en vertu de la loi, à des principes de neutralité politique, de moralité et d’objectivité de l’information. De plus, elles sont tenues de respecter un équilibre entre émissions culturelles, de divertissement et d’information. Dans la pratique, en raison d’une concurrence extrême pour l’obtention de sponsors et de spots de publicité, les chaînes privées ont eu tendance à privilégier le divertissement.
Ces règles s’appliquent donc surtout à la NHK qui se voit interdire, par la loi sur l’audiovisuel, de rechercher le profit (article 9-9) ou de diffuser de la publicité. De plus, la chaîne de télévision devient un diffuseur d’alertes en continu lors des catastrophes naturelles qui frappent l’archipel, en vertu d’accords et d’obligations fixées par la loi
. Enfin, la loi donne au groupe audiovisuel public des missions particulières de démocratisation et d’éducation du peuple, et la NHK reste officiellement à l’écoute des attentes via des sondages d’opinion.