Plate-formes et ventes liées au royaume du livre numérique
L'iPad d'Apple, le Kindle d'Amazon... Le livre numérique est enfin arrivé et il est voué à occuper une place considérable dans le monde de l'écrit.
L'iPad d'Apple, le Kindle d'Amazon... Le livre numérique est enfin arrivé et il est voué à occuper une place considérable dans le monde de l'écrit.
Le marché du livre numérique constitue ce que les économistes nomment un marché biface. Sur un tel marché, l'offre et la demande sont mises en relation par une plate-forme, dont les décisions jouent un rôle fondamental dans la manière dont les clients vont accéder aux produits des vendeurs. Plus spécifiquement, les décisions de prix de la plate-forme affectent simultanément les deux côtés du marché car elles paramètres des décisions d'adhésion des uns et des autres. Une représentation naïve du marché du livre numérique, fondée sur celui du livre physique, suggérait jusqu'à ces derniers mois que les vendeurs de livre en ligne joueraient le rôle de libraires mettant en relation de manière presque transparente éditeurs et lecteurs en fournissant des fichiers numériques lisibles sur n'importe quel support.
Les premières passes d'armes sur ce marché aux États-Unis éclairent la manière dont ces logiques sont de nature à bouleverser le fonctionnement de la chaîne du livre.
Cette représentation a été bouleversée par le déploiement de plates-formes dédiées, liseuses (Kindle d'Amazon) ou tablettes (iPad d'Apple), restreignant l'accès à un catalogue limité et la consultation à un format propriétaire, spécifique à la plate-forme. En amont, l'offensive de charme faite par Amazon et Apple aux auteurs, via des cessions de droit de publication numérique ou des offres d'auto-publication, font apparaître les éditeurs eux-mêmes comme une plate-forme entre auteurs et lecteurs, plate-forme que ces nouveaux modèles d'affaires interrogent sur son utilité.
Dans ce cadre, les logiques liées à la structure biface du marché jouent à plein, et à plusieurs niveaux, dans un environnement économique, technologique et légal très mouvant. Les premières passes d'armes sur ce marché aux États-Unis éclairent la manière dont ces logiques sont de nature à bouleverser le fonctionnement de la chaîne du livre.
Tim O'Reilly affirme qu'il a considérablement augmenté ses résultats en abaissant le prix de ses livres vendus sous forme d'applications pour l'iPhone à 4,95 $, y compris en tenant compte de la réduction des ventes sous format physique.
Les éditeurs doivent faire face au double défi de développer à la fois un modèle convaincant du livre numérique et une plate-forme ouverte de lecture
À la mi-2010, deux constats s'imposent. En premier lieu, le livre numérique est enfin arrivé et il est voué à occuper une place considérable dans le monde de l'écrit. L'évolution du chiffre d'affaires de l'édition numérique aux États-Unis en atteste. En second lieu, personne ne sait vraiment vers quel modèle le livre numérique va évoluer : les choix de formats, de fonctionnalité, d'interopérabilité ne sont pas encore fixés, et avec eux les pouvoirs de marché au sein de la filière. En l'état, les acteurs traditionnels de l'édition semblent sur la défensive face à des plates-formes habituées à avoir la main sur les contenus qu'elles diffusent et faisant le pari d'une innovation rapide à la fois au niveau matériel et au niveau du contenu. La question de fond est peut-être de savoir ce qui, de la plate-forme de consultation ou du contenu, sera le plus aisément accessible. L'envie de monétiser rapidement l'accès au contenu, rêve des éditeurs en ces périodes de vaches maigres, passe dans l'immédiat par le choix de technologies incompatibles, liant les lecteurs à une plate-forme particulière, au risque de donner tout le pouvoir à celui qui contrôle la plate-forme en question. Inversement, limiter le pouvoir des opérateurs de plates-formes exclusives implique une offre largement accessible, ce qui limite les possibilités d'en tirer rapidement des revenus directs. Dans un cas comme dans l'autre, les éditeurs doivent maintenant apprendre à traiter avec des acteurs et des technologies relevant d'une culture très différente de la leur et qu'ils ont longtemps dédaignée.
Les influenceurs sont devenus des figures omniprésentes dans les médias. Pour autant, ils sont nombreux à regretter le traitement journalistique qui leur est encore réservé. Au point, parfois, de verrouiller totalement leurs relations avec la presse.
Les séries TV, populaires à l’échelle mondiale, sont pour le politologue Dominique Moïsi le reflet de nos angoisses. Du déclin occidental en passant par le terrorisme ou la fin de la démocratie, les auteurs de séries semblent calquer le scénario de leurs créations sur notre réalité tourmentée.