Pourquoi aimez-vous ce film ?
Quand les sciences cognitives et la philosophie de l’art cherchent à saisir les ressorts de la perception des films.
Quand les sciences cognitives et la philosophie de l’art cherchent à saisir les ressorts de la perception des films.
Ce livre d’Alessandro Pignocchi nous rappelle combien varie la perception d’un film selon les individus. Mais son originalité est de dépasser ce simple constat, et d’établir que nos réceptions se rejoignent sur un principe commun : le fait que nous attribuons des intentions, des émotions, des intuitions ou des traits de personnalité au réalisateur. Ce mécanisme le plus souvent inconscient est lié à notre fonctionnement cognitif et la manière dont nous attribuons des « états mentaux »(1) au réalisateur, et qui varie d’une personne à l’autre, selon le contexte et le temps.
L’auteur associe l’expérience du spectateur à n’importe quelle situation de communication, prise au sens large : une discussion, un texte écrit, un geste évocateur, un objet utile… Le spectre de la communication est infini puisque toute création humaine suppose un état mental à son origine. Certes, un réalisateur ne nous communique pas des messages aussi francs et nets dans un film que dans un discours argumenté. Il s’agit plutôt ici d’une communication floue, comme peuvent l’être une métaphore ou un geste suggestif.
La thèse d’Alessandro Pignocchi occupe une place minoritaire au sein des études cinématographiques. En effet, les recherches en cinéma se sont longtemps penchées sur les qualités techniques et esthétiques des films. Cette focalisation sur les propriétés filmiques et stylistique est d’autant plus forte en France que nous sommes dans un pays très cinéphile, où les auteurs sont souvent sacralisés. On s’est beaucoup intéressé à leurs intentions dans les analyses de films, indépendamment du mode de réception des spectateurs. La question du « public » a longtemps été écartée. Heureusement, Alessandro Pignocchi nuance ce constat, car nous nous intéressons de plus en plus à la réception des films, notamment grâce aux approches anglo-saxonnes des cultural studies.
Les médias ne sont pas le fidèle miroir du monde, ils contribuent à la fabrication de normes structurant la société. Aussi sont-ils au cœur de la représentation du genre et de sa construction, comme en témoigne ce panorama des stéréotypes véhiculés sur les femmes à la radio et à la télévision.