Pourquoi fait-on autant confiance à la radio ?
Bien que touchée, comme les autres médias, par une crise de confiance généralisée, la radio reste considérée par les Français comme le média le plus crédible.
Bien que touchée, comme les autres médias, par une crise de confiance généralisée, la radio reste considérée par les Français comme le média le plus crédible.
Le dernier baromètre annuel de La Croix sur la confiance dans les médias a révélé un important niveau de défiance à leur égard. Si la télévision reste la source principale d’information (et de son approfondissement), c’est à la radio que, depuis l’origine du baromètre en 1987, les sondés font le plus confiance pour la qualité de la restitution de l’information : 52 % des personnes des sondées estiment ainsi « que les choses se sont passées » comme le « raconte » la radio, soit 5 points de plus que le « journal » en moyenne, environ 10 points de plus que la télévision et le double d’Internet. Comment expliquer que l’on accorde plus de confiance à la radio qu’aux autres médias ?
Politiquement, elle décrypte, interroge, critique, moque quotidiennement la vie politique et globalement l’actualité, à l’image des « matinales » avec leurs chroniques, interviews (par des journalistes et des auditeurs), éditoriaux, revue de presse… Cela peut donner une impression d’autonomie. Même les radios musicales et jeunes diffusent des flashs d’information (courts mais réguliers). Constamment en contact (critique) avec la société, la radio diffuse des programmes socialement valorisant qui la légitiment (politique, information, musique classique, culture...).
Le pluralisme des modèles juridico-économiques sont susceptibles de diminuer la défiance à l’égard des journalistes.
Économiquement, plusieurs modèles de financement coexistent : publics; non commerciaux ; commerciaux à vocation locale indépendants ; commerciaux à vocation locale affiliés ou franchisés ; commerciaux à vocation nationale thématiques ; commerciaux à vocation nationale généralistes. Le pluralisme des modèles juridico-économiques sont susceptibles de diminuer la défiance à l’égard des journalistes constamment jugés « dépendants des pressions de l’argent » dans le baromètre.
Cette démocratisation – bien moins importante que sur les réseaux socio-numériques, mais bien plus qu’à la TV et dans la presse – peut donner confiance là où Internet risque de garder longtemps la réputation de diffuser tout contenu sans distinction et hiérarchisation. Et ce malgré l’investissement du Net par les médias traditionnels et les pure players, qui, comme les blogs, peuvent pluraliser l’information mais restent fragiles économiquement : ArretsurImages, Atlantico, Bastamag, Explicite, Fakir, Libre@Toi, Médiapart, Slate, Spicee, StreetPress, TheDissident, 8eétage …
La radio parvient à toucher tout le monde, toutes les catégories socioprofessionnelles, tous les niveaux d’étude.
Les difficultés économiques des radios associatives ou l’augmentation de la syndication et de la concentration internationale, nationale et régionale prévues en 2017 ne pourront pas aider la « Radio du Futur ». Tandis que les jeunes préfèrent Internet et le mobile, que la RNT progresse lentement et que la concurrence sonore – webradios, streaming, podcasts, (BoxSons, Binge Audio) – se développe.
Concept éditorial, financement, organisation : en 1991, le quotidien La Truffe était un condensé d’innovations. Il n’a tenu que sept semaines. Vie et mort du journal qui voulait révolutionner la presse.
« Pour mesurer ce que les réseaux sociaux modifient, il faut renouveler tout notre matériel théorique ». Entretien avec André Gunthert.
Lors de la couverture des attentats du 13 novembre, les vieux médias se sont avérés plus fiables que les réseaux sociaux.