Au Maroc, la population berbère est évaluée à plus de 8 millions d’individus sur une population de 32 millions d’habitantsAu Maroc, la population berbère est évaluée à plus de 8 millions d’individus sur une population de 32 millions d’habitants(3). Les langues berbères sont plurielles : la langue tachelhit est parlée dans le Haut Atlas et l’Anti Atlas, le tarifit est d’usage dans le Rif tandis que le tamazight est employé dans le Moyen Atlas. Cette richesse linguistique était sous-représentée dans les médias nationaux, les programmes audiovisuels se déclinant essentiellement en arabe (classique ou dialectal) ou en français. Pour répondre à une attente de plus en plus pressante d’une partie importante de la population marocaine, parfois représentée par des associations(4), le roi Mohammed VI prononça un discours à Ajdir, - le discours du 17 octobre 2001 - et établit par décret royal l’Institut royal de la culture amazigh (IRCAM) dont la vocation première est la promotion de la langue et de la culture berbères au Maroc. Hasard ou non, la même année, des émeutes berbères avaient précédé l’officialisation du tamazight comme langue nationale dans l’Algérie voisine.
À ce jour, la privatisation du secteur télévisuel n’est pas probante, et la seule chaîne qui a obtenu une licence n’a pas survécu faute d’audience
Il fallait tout inventer, c’est une chaîne que nous avons créée ex-nihiloLe projet d’une chaîne berbère, totalement inédit au Maroc, était ambitieux. D’un point de vue pratique, le défi était de taille : « il fallait tout inventer, c’est une chaîne que nous avons créée ex-nihilo » confirmera Mohammed Mamad. Le projet exigeait aussi un délicat équilibrage : au niveau du contenu, il s’agissait de conjuguer amazighité et programme généraliste capable de fédérer un public assez large. Le risque était aussi que la chaîne soit perçue comme étant un projet un peu improvisé, un alibi pour afficher la représentativité de la télévision marocaine à faible coût financier et humain - et qui, en dernier ressort, ne répondrait ni aux attentes des Berbères, ni aux ambitions de leurs promoteurs à la SNRT.
Monter cette chaîne était une affaire délicate. Nous devions éviter le piège majeur d’en faire une chaîne ghettoLa chaîne Tamazight avait pour mission de valoriser une dimension de la culture marocaine, celle d’une identité bien enracinée et dont le langage était absent des sphères du pouvoir. Cétait un pari risqué dans la mesure où cette chaîne ne devait pas être la chaîne des seuls berbérophones, ou pour reprendre les termes souvent entendus, une « chaîne ghetto ». « Monter cette chaîne était une affaire délicate. Nous devions éviter le piège majeur d’en faire une chaîne ghetto », en d’autres termes une chaîne qui enfermerait les individus dans leur identité au lieu de lancer des passerelles entre les berbérophones et les autres.
Notons à titre d’information qu’un « cahier des charges », que l’on pourrait définir comme une feuille de route visant à poursuivre la réforme de l’audiovisuel public marocain, a été publié en octobre 2012. Les recommandations qui le constituent ont été établis à la suite de débats parlementaires et on été adoptés en octobre 2012. Les recommandations qui le constituent ont été établies à la suite de débats parlementaires. Les cahiers des charges avaient ensuite été amendés par le gouvernement avant d'être validés par la HACA.
En 1967, l’Amrec (Association Marocaine de Recherche et d’Echange Culturel) est créée pour représenter les populations berbères ; et en 1991, six associations se réunissent à Agadir pour élaborer la charte d’Agadir. Près d’une décennie plus tard, en mars 2000, des étudiants lancent le manifeste amazigh qui détaillait l’essentiel des revendications des Berbères au Maroc.
Pour répondre aux 26 000 journalistes accrédités aux Jeux olympiques, du 26 juillet au 11 août 2024, les athlètes français travaillent de différentes façons. Spontanés ou réservés, ils espèrent en tirer le meilleur et éviter le bad buzz.