L’International Data Corporation (IDC) publiait le 6 février dernier les chiffres pour l’année 2011 des parts de marché des différents constructeurs de smartphones au niveau mondial. Bilan : l’américain Apple et le sud-coréen Samsung sont au coude à coude, avec respectivement 19 % et 19,1 % de parts de marché. Samsung écrase ainsi Nokia (15,7 %), Research In Motion (constructeur du BlackBerry avec 10,4 % de parts de marché) et HTC (8,9 %), et comptabilise pour l’année 2011 une augmentation du nombre de smartphones vendus de 275 % par rapport à 2010.
L’incomparable succès de Samsung s’accompagne d’une croissance exponentielle de la demande intérieure en Corée du Sud. Alors qu’en novembre 2009 la Corée du Sud comptait près de 470 000 utilisateurs de smartphones, ce chiffre a dépassé la barre des 20 millions fin octobre 2011, soit une multiplication par 40 en 2 ans.
Sur une population de 49 millions d’habitants en juin 2011, on compte en Corée du Sud 52,23 millions d’abonnés mobiles dont environ 80 % d’abonnés 3G. Cela représente un taux de pénétration des téléphones mobiles de 106 %, ce qui signifie que de nombreux abonnés possèdent plusieurs téléphones mobiles. Le réseau 3G a été lancé en 2003 et de nouveaux investissements viennent d’être faits par les opérateurs pour le lancement de la 4G.
Qui plus est, au premier semestre 2011, la Corée du Sud est le premier producteur mondial de semi-conducteurs D-Ram, le premier producteur de LCD, le premier producteur de téléphones portables et le premier producteur de téléviseurs.
Depuis 2012, la Corée du Sud est devenue le premier pays au monde à proposer un service 4G Long Term Evolution.Enfin, depuis ce début d’année 2012, la Corée du Sud est devenue le premier pays au monde à proposer un service 4G Long Term Evolution via ses trois opérateurs nationaux.
Si le pays s’est imposé en quelques années comme un acteur mondial incontournable du secteur des nouvelles technologies et des télécommunications, c’est parce que de nombreux facteurs ont permis de favoriser cette situation.
Pour comprendre la réussite de la Corée du Sud sur le plan des télécommunications, il est intéressant de rappeler quelques éléments clefs de l’histoire et de l’économie de ce pays.
En 1960, après 35 ans de domination japonaise (1910-1945) et trois années de guerre civile (1950- 1953), la Corée du Sud est un pays en ruines, avec des ressources naturelles limitées et une industrie inexistante. Le PIB par habitant y est alors inférieur à 100 $ par an, c’est à dire inférieur au PIB de l’époque de l’Iraq ou du Zimbabwe.
En 2010, le PIB par habitant était de 20 759 $. Autrefois l’un des pays les plus pauvres du monde et l’un des bénéficiaires majeurs de l’aide internationale, la Corée du Sud est devenue en un demi-siècle la treizième puissance économique mondiale, membre du G20, et même un pays donateur.
Les grands groupes des télécommunications essayent désormais de devenir de réelles sociétés médias, pour ne pas rester de simples opérateurs de téléphonie.Les grands groupes des télécommunications essayent désormais de devenir de réelles sociétés médias, pour ne pas rester de simples opérateurs de téléphonie.
Les coréens sont des « early adopters », c’est-à-dire des utilisateurs de la première heure, particulièrement réceptifs aux nouvelles technologies.En premier lieu, les coréens sont des « early adopters », c’est-à-dire des utilisateurs de la première heure, particulièrement réceptifs aux nouvelles technologies. Les choix multiples d’appareils mobiles proposés par les constructeurs nationaux ont bien évidemment eu un impact sur cette explosion du nombre de smartphones.
L’explosion du mobile en Corée a également un impact sur le développement de la technologie near-field communication ou NFC. Cette technologie sans contact permet l'échange d'informations entre des périphériques jusqu'à une distance d'environ 10 cm, et l’engouement pour les téléphones dotés de cette technologie, qui rend possible le paiement rapide en caisse, grandit.
Après avoir disparu quelques jours des boxs Free et Orange, BFM TV et les autres chaînes d’Altice ont finalement accepté que les opérateurs diffusent gratuitement leurs contenus, évitant une trop grande chute de leur audience. Quelles leçons tirer de cette épreuve de force ?