La concurrence se renforce
L’arrivée des grands opérateurs occidentaux s’est faite à la faveur de la vague de libéralisation des économies africaines imposée par le Fonds monétaire international (FMI) dans les années 1990. Pour rembourser leurs dettes, les États africains ont dû vendre leurs entreprises de télécommunications. C’est ainsi qu’
Orange (ex-France Télécom) est aujourd’hui présent dans une quinzaine de pays dont la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Mali, le Niger, le Cameroun, le Kenya, l’Ouganda et, en Afrique du nord, au Maroc, en Tunisie et en Égypte.
SFR a choisi sa filiale marocaine
Maroc Telecom comme tête de pont pour développer sa présence sur le continent. Le britannique
Vodafone, numéro un mondial de la téléphonie mobile, est surtout présent en Afrique du Sud
via sa filiale
Vodacom, au Kenya avec
Safaricom et au Ghana avec
Vodaphone Ghana.
Les 10 plus grands opérateurs africains de la téléphonie mobile en Afrique
Pour ces grands groupes internationaux confrontés à une saturation de leurs marchés et à une concurrence exacerbée qui pèse sur les prix et les marges, l’Afrique reste une source de croissance très importante sinon la plus forte. Orange connaît une progression de son activité à deux chiffres quasiment partout où il est implanté : + 16,5 % au Cameroun, +13 % au Mali, et même + 10 % en Côte d’Ivoire malgré les troubles politiques. Les marges bénéficiaires sont également généralement confortables : 2,3 milliards de dollars en 2010 pour le groupe MTN soit 15 % de son chiffre d’affaires, 1,2 milliard pour Maroc Telecom (32 % du C.A.), 157 millions pour Orange Mali (43% du C.A.), selon le classement annuel réalisé par l’hebdomadaire Jeune Afrique.
Mais cette présence n’a été possible qu’au prix de lourds investissements ce qui explique la concentration du marché. Six opérateurs : Orange, Vodacom, Zain (aujourd’hui Bharti), MTN, Moov et Tigo (Millicom) ont représenté 52 % des abonnements à la téléphonie mobile en Afrique en 2008 selon le rapport BAD-OCDE cité plus haut. Le reste du marché est occupé par une centaine d‘opérateurs de taille modeste et souvent implantés dans un nombre très réduit de pays, à l’exception des deux groupes nord-africains
Orascom et
Maroc Telecom, bien implantés au sud du Sahara (voir le tableau du Top 10 des compagnies africaines).
Les leaders de la téléphonie mobile en Afrique
En Tunisie, le marché a connu des bouleversements depuis la révolution de 2010-2011, ou « révolution de jasmin ». La confiscation des avoirs du clan Ben Ali replace l’État en première ligne. Il détient désormais des parts, souvent majoritaires, dans les trois principaux groupes de télécommunications du pays : Tunisie Télécom, Orange Tunisie et Tunisiana.