Une ligne éditoriale à gauche et au Sud
L’actualité prédomine parmi les contenus diffusés par TeleSUR dont la ligne éditoriale privilégie une couverture prioritaire de l’actualité latino-américaine. Au sein de sa grille de programmation, l’espace TeleSUR Noticias, journal télévisé décliné en séquences de trente minutes, est programmé en moyenne toutes les heures, sept jours sur sept, dans le but d’«
émettre minute par minute une perspective globale des processus où se décide l’histoire des peuples de l’Amérique Latine ».
TeleSUR noticias comporte également une émission quotidienne en portugais. A 20h30,
En vivo desde el SUR, présenté en direct par la colombienne Patricia Villegas, propose un retour sur « les évènements le plus marquants de l’Amérique Latine et du monde » alternant les sujets d’actualité et son commentaire par des «
leaders sociaux, analystes, dirigeants et autorités ». Les espaces
Agenda abierta et
Dossier, ainsi que les enquêtes de
Reportajes TeleSUR complètent l’offre informationnelle de la chaîne.
Cette intense couverture de l’actualité alterne avec des séquences documentaires (Memorias del Fuego, Vidas, Presidentes de Latinoamérica), économiques (Impacto económico), culturelles (Vamos a conocernos, Realidades, Destino Latinoamérica), sportives (Deportes TeleSUR) ou d’opinion (interviews de Jorge Gestoso, Mesa redonda internacional émis depuis Cuba). Un résumé de l’émission hebdomadaire de Hugo Chávez, Aló Presidente, est diffusé les dimanches à 23 h . Les émissions de TeleSUR sont ponctuées par des spots auto-promotionnels et certains espaces sont présentés comme sponsorisés par la compagnie pétrolière vénézuélienne PDVSA.
A l’image des deux rubriques qui structurent géographiquement les informations publiés sur le site de TeleSUR –«
Amérique Latine » et «
Tour du monde » –, la ligne éditoriale de la chaîne traite en priorité une actualité latino-américaine couverte par son propre réseau de correspondants et collaborateurs. Revendiquant dès l’origine un « agenda propre » -aux antipodes des « médias commerciaux »-
TeleSUR se caractérise par sa couverture en direct des scénarios d’intégration régionale (
Sommets de l’Union de Nations Sud-Américaines (UNASUR) ou de l’ALBA), ainsi que par l’attention qu’elle porte à des rassemblements de gauche (
Cumbre de los pueblos, Forums sociaux) . Autour de ces spécificités éditoriales, la chaîne a pu trouver une niche dans la médiatisation de tensions internes de certains pays de la région : dans un spectre qui va des mouvements sociaux communautaires aux crises politiques d’Etat, TeleSUR obtient souvent des informations de première main par un réseau d’interlocuteurs privilégiés comprenant représentants d’ONG, cercles militants de partis, intellectuels, défenseurs des Droits de l’Homme, syndicats, victimes et minorités, entre autres secteurs engagés de la société civile.
Compte-tenu des clivages politiques régionaux, certains partis-pris éditoriaux de TeleSUR ont pu faire peser sur la chaîne des soupçons de proximité avec divers milieux d’opposition ayant donné lieu à des polémiques régionales. Dans le contexte politique colombien,
les soupçons sur les liens présumés de la chaîne avec la guérilla des FARC semblent avoir motivé la détention d’un de ses correspondants en 2006, et sont à l’origine de communiqués où la chaîne a été contrainte de se justifier ; en précisant en l’occurrence que certaines « preuves de survie » d’otages séquestrés lui avaient été adressées directement par les FARC et qu’elle n’était pas à la source de leur enregistrement . De même, en 2008, lors de l’
Operación Jaque, qui permit la libération de la franco-colombienne Ingrid Betancourt, l’armée colombienne a simulé la présence de journalistes de TeleSUR au sein d’une commission de faux délégués de la Croix Rouge réussissant à tromper les guérilleros . Par ailleurs, en 2009, lors du coup d’Etat au Honduras, les équipes de TeleSUR ont pu capter en direct des images et des interviews exclusives du président constitutionnel déchu Manuel Zelaya, jusqu’à leur arrestation par les forces militaires honduriennes . La reprise médiatique d’images deTeleSURà l’occasion de sommets présidentiels, mais aussi lors de crises politiques et de libérations de séquestrés, a pu permettre à la chaîne d’acquérir une visibilité spécifique en tant que source ancrée à gauche et au sud du paysage médiatique global.
Vidéo 2 : Couverture de TeleSUR sur le coup d’Etat hondurien en 2009