TF1, en voie de digitalisation
La lisibilité de TF1 en digital repose sur la marque MyTF1, qui regroupe les quatre principales chaînes du groupe sur le site. Plus de 1 500 heures de programmes sont visionnées chaque mois en replay (télévision de rattrapage ou en direct). Le visionnage se veut totalement responsive (adaptable à tous les formats d’écran), mobile et très ergonomique (mini-players vidéo, reprise de lecture possible après chaque changement d’écran, application sur Iphone, Android et Windows Phone, disponibilité des programmes sur IPTV ou sur console Xbox…).
MyTF1 est représentative de
la télévision numérique enrichie et responsive. Ainsi, les compétitions sportives peuvent être visionnées tout en accédant à des statistiques de jeu, différentes caméras donnant des perspectives et des angles de vue renforçant l’immersion du spectateur dans le match (dispositif dit multicam). Les programmes peuvent aussi bien être visionnés sur tablettes ou sur mobile. Par ailleurs, TF1 se positionne comme le cinquième groupe sur le segment de l’audience vidéo sur ordinateur. Selon Médiamétrie, rien qu’
en avril 2016, 35 millions d’individus ont regardé au moins une vidéo sur Internet depuis leur ordinateur, soit trois internautes sur quatre (75,4 %). Sur ce secteur très lucratif,
MyTF1 se classe cinquième (avec 4 396 000 visiteurs uniques par mois), derrière des leaders comme Google, DailyMotion ou Facebook, mais également derrière le concurrent direct France Télévisions.
MyTF1 est une plateforme dont l’ergonomie permet de mettre en avant les programmes phares de la chaîne mais aussi d’affirmer sa place sur le marché très lucratif du replay (télévision de rattrapage). Les 1 500 heures de replay visionnées chaque mois génèrent un chiffre d’affaires comptabilisé dans la société e-TF1, structure créée pour regrouper les activités digitales du groupe. En 2015, e-TF1 dégageait un chiffre d’affaires de 103, 6 millions d’euros grâce, notamment, à la publicité. E-TF1 se lance également dans la diversification des activités digitales à destination de certaines cibles :
- sur les cibles à forte appétence numérique, avec une offre premium de contenus 100 % digitaux (XTRA) composés de web-séries, productions digitales, séries vintage...
- sur la cible jeunesse, avec l’offre de vidéo jeunesse par abonnement TFou MAX intégrée dans des offres de télévision payante ou en commercialisation directe ou de la VoD payante avec des séries déclinables sur le Web comme celle prévue en collaboration avec les Youtubeurs stars Norman et Cyprien.
TF1 s’impose peu à peu comme une télévision sociale
TF1 s’efforce d’adopter l’esprit digital, celui du partage, de
l’interactivité et de la proximité avec son audience. TF1 s’impose, peu à peu, comme une télévision sociale. L’ensemble des dispositifs, des chaînes et des grands événements disposent d’un
relais important sur Google Plus, Twitter ou Instagram. Une ligne éditoriale précise est définie pour chaque émission phare, comme «
The Voice » ou «
Koh-Lanta ». Par ailleurs, Twitter semble être le réseau social privilégié par TF1. Du
teasing des émissions au lancement de hashtags dédiés, de l’utilisation de la publicité (Twitter Cards) au produit Twitter Amplify qui permet de diffuser des vidéos en temps réel, les programmes sont désormais conçus pour s’adapter au second écran et susciter le plus d’interactivité possible. Plus récemment, TF1 a décidé de renforcer également sa présence Live sur Facebook.
Dernière innovation, la synchronisation des opérations digitales avec l’antenne. Les internautes peuvent jouer en temps réel comme les invités des plateaux aux programmes proposés. Appelé Play Along, cet outil est complété par les vidéos d’internautes qui se filment en train de danser pendant des programmes musicaux, vidéos incrustées à l’écran et commentées. Autre technique, plus ancienne,
le transmédia est toujours d’actualité pour des séries à succès comme «
Clem ». «
Clem » vit en dehors de la télévision par l’activation d’outils comme le blog de «
Clem », une présence sur Instagram ou des
tutoriels YouTube de maquillage (diffusés sur MyTF1 et la plateforme digitale de la marque Sephora). Chats en direct, choix de la robe de l’héroïne, cette implication des fans dans la rédaction même de l’histoire est qualifiée par la chaîne d’« interactivité d’influence » et lui a permis de remporter le prix de la meilleure stratégie social media.
En effet, cette bataille de l’engagement influe sur
les contenus. Preuve en est, le succès du journal «
Focus ». «
Focus » est un journal télévisé de 2 minutes, qui reprend les thématiques les plus partagées sur les réseaux sociaux. Les résultats sont extrêmement encourageants (143 000 vidéos vues en moyenne par numéro et
5 millions en cumulé).
Cette digitalisation des contenus s’accompagne aussi de partenariats destinés à renforcer l’image de TF1 dans le numérique. TF1 est partenaire de la classe sans note, « la Colo numérique », avec Microsoft. TF1 s’est rapprochée de
Paris&Co et de l’école de l’expertise informatique
Epitech pour créer un incubateur de jeunes entreprises innovantes sur le thème « nouveaux produits, nouveaux services ». Ces domaines de recherche prendront en compte les nouveaux usages, le
replay, l’immersion 360°, les multi-caméras, les formats courts… Les partenariats peuvent, également, prendre la forme de
prises de participation dans des start-up du digital. Ces participations vont de la levée de fond à l’entrée dans le capital de sociétés comme Bonzaï Digital spécialisée dans le marketing digital ou Wibbitz, une application qui convertit les articles de presse en vidéos interactives.
Le digital a également poussé TF1 à défendre ses productions et lutter contre le piratage. En 2009, TF1 a décidé d’intégrer la technologie de génération d’empreintes numériques (dite
Signature). Cette technologie développée par l’Ina (Institut national de l’audiovisuel) permet de protéger ses contenus d’une utilisation par des tiers, comme les grandes plateformes vidéo.
Mais c’est dans le domaine publicitaire que la transformation numérique de TF1 est réellement stratégique. TF1 pratique la publicité comportementale (adaptée à la navigation de l’internaute). Dans ce cadre, le groupe a signé la charte IAB Europe des bonnes pratiques publicitaires. Il s’impose, peu à peu, dans le segment très convoité de la publicité programmatique. Il détient 24,7 % de « La Place Media », une place de marché phare qui vend en RTB (
real time bidding, pour enchère en temps réel) de l’espace publicitaire Premium (Mercanti-Guérin, 2016). Plus récemment, TF1 Publicité a lancé l’ «
Adswitching ». L’« Adswitching » se définit comme «
une technologie inédite de décrochage publicitaire digital. Ce dispositif permet de substituer sur mobile, tablette et PC les spots du flux linéaire TV par des spots digitaux 100 %, interactifs et cliquables ». L’« Ad Switching »
contextualise l’annonce en temps réel, fait de la géolocalisation et enrichit la publicité en intégrant selfies, commentaires, paris sportifs. Tout cela la distingue fortement de la publicité TV classique.
Par ailleurs, TF1 se projette dans l’avenir avec un réel effort de prise en compte des
Big Data dans ses argumentaires commerciaux. Le groupe travaille avec
Ekimetrics (un des leaders du marché du
modeling et du
Big Data en France et en Europe) sur le retour sur investissement de chaque levier marketing. Cette prise en compte de la donnée se retrouve dans le packaging de ses offres publicitaires. Avec son outil One Data, TF1 Publicité peut mesurer les effets de chaque spot sur le trafic des sites internet et le relier au trafic en magasin. Avec sa solution Custom Data, la régie affine sa connaissance des profils des visiteurs Web des marques qui souscrivent à ses offres commerciales. Custom Data est développé en partenariat avec l’institut d’études Kantar World Panel.