La chaîne HugoDécrypte - Actus du jour compte 2,73 millions d’abonnés

Dans le dernier rapport de L’Institut Reuters pour l’étude du journalisme, Hugo Décrypte a davantage été cité par les personnes interrogées que les journaux « Le Monde », « Le Figaro » et « Libération » réunis.

© Illustration : montage La Revue des médias

Rapport Reuters 2024 : médias établis et journalistes de plus en plus concurrencés

INFOGRAPHIES. Accroissement de la place des vidéos dans la consommation d’information, confiance et intérêt dans l’information en berne, questionnement face à l’IA, faible succès des abonnements… Nous avons relevé les enseignements clés du rapport.

Temps de lecture : 4 min Voir les chapitres

L’Institut Reuters pour l’étude du journalisme publie ce 17 juin 2024 son rapport annuel sur les pratiques d’information en ligne. L’étude, dirigée comme chaque année par Nic Newman, s’intéresse à 47 pays répartis à travers le monde — l’addition du Maroc fait de cette édition la plus large à ce jour. Au total, près de 100 000 personnes ont été interrogées sur leur façon de s’informer.

1. Les vidéos d’information se taillent la part du lion

La vidéo occupe une part importante dans les habitudes informationnelles. Sur l’ensemble des pays étudiés, 66 % des personnes interrogées regardent au moins une vidéo courte (quelques minutes ou moins) sur un sujet d’information chaque semaine — 45 % pour la France. 72 % de ces consommations se font sur les plateformes et réseaux sociaux, contre seulement 22 % sur les sites des médias. En France, le classement diffère légèrement : Facebook reste en tête (32 %), suivi de YouTube (21 %), Instagram (16 %), WhatsApp (16 %) et Facebook Messenger (10 %).

Les sources consultées sur ces réseaux ? Les marques médias reconnues continuent de peser sur certaines plateformes, en particulier X (53 % des utilisateurs qui vont y chercher de l’information le font via des comptes de journalistes ou de médias) et Facebook (39 %). Mais sur YouTube, Instagram et TikTok, les profils de jeunes créateurs et influenceurs se démarquent – les personnes interrogées sont 46 %, 53 % et 57 % à les privilégier sur ces trois plateformes.

En France, 48 % des personnes interrogées expliquent d’elles-mêmes s’informer via des comptes de médias ou de journalistes, 52 % des comptes « alternatifs », d’influenceurs et de politiques. Parmi les personnes citées par les interrogés, le rapport Reuters discerne notamment Hugo Travers, créateur du média multi-plateforme Hugo Décrypte (2,6 millions d’abonnés sur YouTube et 5,7 millions sur TikTok).

Signe de son succès : sa marque réunit plus de mentions que Le Monde, Le Figaro et Libération réunis. Ses abonnés sont âgés en moyenne de 27 ans, soit vingt ans de moins que ceux des autres marques. D’autres profils, d’influenceurs cette fois, comme ceux de Salomé Saqué (journaliste et vidéaste, notamment pour le média en ligne Blast) et Hugo Clément ressortent dans l’étude (consultés principalement sur Instagram, Twitter et TikTok). Dans la liste, on trouve aussi Éric Zemmour et Pascal Praud (cantonnés à Twitter et Facebook).

2. Le désintérêt pour l’information en hausse

L’intérêt pour l’information continue de baisser : il passe de 77 % à 45 % en Argentine en sept ans, et a presque diminué de moitié au Royaume-Uni en neuf ans. En France, la part de personnes très intéressées par l’actualité passe de 59 % en 2015 à 36 % en 2024. Par ailleurs, toujours en France, 46 % des personnes interrogées se disent usées par la quantité d’information (contre 37 % en 2019). Cependant, le niveau d’intérêt pour l’actualité connaît une légère hausse dans quelques pays : aux États-Unis par exemple, il a augmenté auprès de 3 % de l’ensemble des personnes interrogées.

Sur l’ensemble des pays étudiés, le niveau de confiance dans les médias reste stable : 40 % des gens pensent que les médias font bien leur travail la plupart du temps. Un niveau toutefois quatre points plus bas que celui observé au plus haut de la crise Covid. La Finlande reste le pays avec la plus haute confiance dans les médias (69 %), la Grèce et la Hongrie les pays avec le plus faible niveau (23 %). Le niveau de confiance en France se situe très bas (31 %), plaçant le pays à la 38e place du classement sur les 47 pays étudiés. En France, les médias en qui les sondés ont le plus confiance sont la presse régionale et départementale, les chaînes du service public et le quotidien Le Monde. En revanche, BFM TV est la chaîne en laquelle les Français ont le moins confiance (38 % seulement) et dont même 40 % disent se méfier.

3. L’utilisation de l’intelligence artificielle continue de progresser, mais inquiète

Les organismes de presses commencent à adopter les technologies d’intelligence artificielles dans leurs productions. D’une part pour faciliter des processus comme la retranscription d’interview, la correction et la mise en page. D’autre part pour personnaliser encore davantage le contenu et ainsi le rendre plus attrayant pour le public.

En Allemagne, 5 % des contenus du journal colonais Express sont écrits par un robot nommé « Klara Indernach ». De nombreux autres titres utilisent des outils comme Midjourney ou Dall-E d’OpenAI pour automatiser la création d’illustrations. En Corée du Sud, le quotidien Chosun Ilbo a développé un programme d’aide à la rédaction embarquant de l’IA générative. À Taiwan, Formosa TV News a développé des avatars, produits via intelligence artificielle, qui lisent des articles rédigés et vérifiés par des journalistes. Le Monde est le premier journal français à signer un accord avec Open AI : il permet aux utilisateurs de ChatGPT de bénéficier d’informations provenant d’articles du journal. Les équipes de la version en anglais du Monde, lancée en 2022, utilise également de l’IA pour traduire les articles en anglais. Ils sont ensuite relus ensuite par des humains. Les personnes interrogées sont généralement mal à l’aise avec les contenus créés en grande partie par de l’intelligence artificielle et avec une surveillance humaine. Une méfiance moindre lorsque l’IA est utilisée pour aider les journalistes.

4. Une légère hausse des abonnements

Les données du Reuters Institute décrivent un faible intérêt pour les offres d’abonnement : 17 % des personnes interrogées dans les vingt pays les plus riches déclarent avoir payé pour de l’information en ligne au cours de l’année. La Norvège et la Suède comptent le plus fort taux d’abonnés (40 % et 31 %), le Japon et le Royaume-Uni parmi les plus faibles (9 % et 8 %).

Dans le même temps, environ quatre personnes sur dix (41 %) déclarent profiter de réduction sur le prix (21 % en France). Sur les vingt marchés suivis, la majorité des personnes interrogées (57 %) n’envisagerait pas de payer quoi que ce soit pour accéder à de l’information en ligne. La proportion de personnes en France ne souhaitant pas payer pour accéder à des offres d’information est de 67 %. Dans l’Hexagone, le niveau d’abonnement est de 11 %. Assez faible donc, mais le nombre médian d’abonnement des Français interrogés est de deux, soit un de plus que 16 des 20 pays recensés sur cette question (les États-Unis, la Suisse et la Pologne sont les trois autres dans ce cas). En France, 19 % des abonnés le sont à un titre local, et 13 % à un titre étranger.

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