Les types de journaux en Allemagne
On classe les quotidiens allemands (Tageszeitungen) tout d’abord selon leur mode de vente principal: abonnement (Abonnementzeitungen ou encore Abozeitungen) ou vente au numéro (Kaufzeitungen ou encore Boulevardpresse). L’Allemagne ne connaît pas de quotidiens gratuits : le lancement de 20 Minuten à Cologne a déclenché en 1999-2001 la « guerre des quotidiens de Cologne », où deux éditeurs de payants établis sur le marché local ont lancé des gratuits conçus comme mesure de défense (Abwehrtitel, « titres de défense), lesquels ont suffisamment asséché le marché publicitaire pour que 20 Minuten renonce, à la suite de quoi les deux autres gratuits ont également cessé de paraître. Instruits par l’expérience de Cologne, les éditeurs allemands ont tous développé de manière préventive des gratuits prêts à être lancés en cas de besoin.
On parle en France de presse quotidienne nationale (PQN) et de presse quotidienne régionale (PQR). Le premier concept n’est pas pertinent pour l’Allemagne, qui n’est pas un État centralisé ; le seul véritable quotidien « national » est
Bild, un
Kaufzeitung produit depuis 2008 à Berlin mais qui a des éditions régionales. On parle de presse
suprarégionale pour désigner des quotidiens qui paraissent dans une grande ville d’édition (Munich, Francfort/Main, plus récemment Berlin) mais sont diffusés par-delà cette région et traitent de thèmes pouvant intéresser sur l’ensemble du territoire. L’organisation de la presse reflète donc la structure fédérale de la RFA et le polycentrisme allemand fait que les suprarégionaux émanent de zones différentes : leur rayon d’action ne se recoupe que partiellement et la concurrence entre eux n’est que marginale. Certains suprarégionaux le sont réellement, au sens où leurs éditions locales ont un poids restreint dans leur diffusion et leur audience globales (
Die Welt,
Die Tageszeitung ou, dans une moindre mesure, la
FAZ). Au contraire, la
Süddeutsche Zeitung, avec 14 éditions locales et près de 430 000 exemplaires au premier trimestre 2014, est davantage un quotidien régional qui diffuse aussi en dehors de sa zone de parution, mais avec un ancrage local moindre qu’un quotidien comme le
Münchner Merkur avec ses 32 éditions différentes. Enfin, un quotidien comme la
Frankfurter Rundschau est passé de suprarégional à régional après un dépôt de bilan et son rachat par la
FAZ.
Les autres Abozeitungen sont des quotidiens régionaux avec de nombreuses éditions locales. L’offre d’information régionale dans la presse quotidienne recouvre cependant aussi d’autres cas de figure : Bild a 25 éditions régionales, Die Tageszeitung ou Die Welt ont des éditions régionales hors de leur région d’édition (par exemple à Hambourg).
Enfin, sur les 8
Kaufzeitungen, 7 sont des quotidiens locaux qui représentent dans leurs villes respectives (par exemple à Cologne où paraît
Express) une forte concurrence pour
Bild. Ce secteur est cependant en perte de vitesse : la baisse de la diffusion touche autant
Bild (près de -40 % en dix ans) que ses concurrents régionaux (-28 %). Parmi eux, la
Abendzeitung de Munich cherche de nouveaux investisseurs pour éviter le dépôt de bilan ; sa diffusion était encore de 117 474 au premier semestre 2014, soit davantage que
Libération, alors même que le marché munichois est extrêmement disputé.
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Tageszeitungen) tout d’abord selon leur
mode de vente principal : abonnement (
Abonnementzeitungen ou encore
Abozeitungen) ou vente au numéro (
Kaufzeitungen ou encore
Boulevardpresse). L’Allemagne ne connaît pas de quotidiens gratuits : le lancement de
20 Minuten à Cologne a déclenché en 1999-2001 la « guerre des quotidiens de Cologne », où deux éditeurs de payants établis sur le marché local ont lancé des gratuits conçus comme mesure de défense (
Abwehrtitel, « titres de défense), lesquels ont suffisamment asséché le marché publicitaire pour que
20 Minuten renonce, à la suite de quoi les deux autres gratuits ont également cessé de paraître. Instruits par l’expérience de Cologne, les éditeurs allemands ont tous développé de manière préventive des gratuits prêts à être lancés en cas de besoin.