Pourquoi RFI n’apporterait-elle pas sa connaissance du terrain à une autre rédaction ?Le think tank, réputé proche du gouvernement, ne s’arrête pas aux données : il veut mutualiser l’hébergement, l’indexation, la publication et la monétisation des contenus de l’audiovisuel public, dans le but de valoriser les contenus, notamment sur les moteurs de recherche. D’une part, il compte sur le gigantisme de la future structure : « Dans ce monde numérique qui est en fait un univers de plateformes, il est obligatoire d’atteindre une taille critique pour avoir une capacité de négociation avec les tiers. Par exemple, la capacité de négociation de TV5 Monde avec Google ou avec Facebook est minime » estime Louis-Cyrille Trébuchet. D’autre part, les auteurs de la note espèrent gagner en performance en regroupant les ressources humaines, techniques et financières. « On va donner aux acteurs les plus modestes comme TV5 Monde de réels moyens. » déclare le consultant en transformation numérique à LCT Conseil. « L’idée c’est de mobiliser des acteurs diversifiés sur des sujets très précis. Pourquoi RFI (Radio France internationale) n’apporterait-elle pas sa connaissance du terrain à une autre rédaction ? » ajoute son cadet Benjamin Amalric.
Créer un projet purement numérique financé par les seuls détenteurs de télévision paraît paradoxal« La redevance devrait être payée par tous les foyers. Ce qui serait le moyen de résoudre le problème du financement de l’audiovisuel public. Quand tout le monde n’avait pas de téléviseur, il était légitime que seuls les détenteurs payent. Aujourd’hui, tout le monde a une télévision, un smartphone ou une tablette. Je ne vois pas pourquoi on lierait la redevance à un équipement en particulier » défend l’ancien membre du CSA, Francis Balle. Une question sensible alors que la BBC vient d’annoncer la suppression de 1 000 emplois, à cause d’une baisse de la redevance britannique. Pour le moment, créer un projet purement numérique financé par les seuls détenteurs de télévision paraît paradoxal. Surtout lorsque l’on sait que les programmes publics sont loin de toucher tous les publics : l’âge moyen du journal télévisé de France 2 atteint 60 ans.
Le problème du vieillissement de l’audience n’est pas une question d’interface, mais de contenu« Le problème du vieillissement de l’audience n’est pas une question d’interface, mais de communication et de contenu : les jeunes sont habitués à aller sur des sites exotiques pour chercher le contenu qui les intéresse » analyse Alain Le Diberder. Bernard Stiegler, philosophe, estime même que les auteurs se trompent de problème : « Il ne faut pas imiter YouTube et les autres géants américains, mais produire des choses nouvelles. Or, il est impossible d’innover en cherchant à atteindre une audience particulière. Si les contenus sont de qualité, ils attireront tous les publics, y compris les jeunes. »
Le périmètre de cette plateforme concerne l’essentiel des organismes issus de l’éclatement de l’ancien ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française), chaînes de radio (Radio France) et de télévision (France Télévisions), ainsi que l’Ina (Institut national de l’audiovisuel), gardien de leurs archives et France Médias Monde
La Revue dessinée, XXI, America et, dans quelques jours, Zadig… À contre-courant de la consommation rapide de l’information, les mooks se sont implantés au sein du paysage de la presse magazine française en misant sur le long format et des sujets parfois éloignés de l’actualité. Mais ont-ils réellement rencontré le succès que certains leur attribue ?
Accuser les journalistes de ne pas être « objectifs » est courant, mais c’est oublier qu’informer est toujours le fruit d’un choix où la totale neutralité fait défaut. Aussi, mieux-il vaut juger les journalistes sur « l’honnêteté » de leur regard sur les faits.