La K-pop, phénomène musical coréen
La K-pop déborde aujourd'hui largement les frontières de la Corée du Sud. Retour sur ce genre musical au service du soft power coréen.
La K-pop déborde aujourd'hui largement les frontières de la Corée du Sud. Retour sur ce genre musical au service du soft power coréen.
Début 2012, aux États-Unis, le groupe sud-coréen Girls' Generation était l’invité des talk-shows Late Show with David Letterman et Live! with Kelly. Venu présenter sa nouvelle chanson « The Boys », Girls Generation est ainsi devenu le tout premier groupe sud-coréen à se produire sur un talk-show télévisé américain.
La K-pop est à la fois une musique de synthèse accompagnée de chorégraphies calibrées au millimètre, portée par des chanteurs séduisants à la pointe de la mode, et un produit culturel très standardiséDire de la K-pop qu’il s’agit juste de pop sud-coréenne serait réducteur : la K-pop est à la fois une musique de synthèse accompagnée de chorégraphies calibrées au millimètre, portée par des chanteurs séduisants à la pointe de la mode, et un produit culturel très standardisé.
La diffusion de la culture sud-coréenne a commencé avec les dramas
"L'entraînement est un coupe gorge"D’après Jay Park, un ancien membre du groupe 2PM, l’entraînement est « un coupe gorge. Vous avez un tas de personnes qui veulent débuter, et vous ne savez pas qui va réussir et qui va être choisi. Vous pouvez être placé [dans un groupe], mais [les responsables de l’agence] peuvent ensuite décider qu’un autre conviendrait mieux, et ils font l’échange. Vous devez perpétuellement être à votre maximum ».
BoA est la première artiste sud-coréenne à avoir fait son entrée sur le classement japonais OriconEn 2003, lors de la première diffusion du drama Winter Sonata à la télévision japonaise, la série télé a remporté un succès aussi surprenant que foudroyant. La même année, la “Reine de la K-Pop” BoA a fait son entrée sur le marché japonais. Alors qu’elle jouissait à l’époque d’un succès modéré en Corée, sa popularité au Japon a été immédiate. Elle est d’ailleurs la première artiste sud-coréenne à avoir fait son entrée sur le classement japonais Oricon. Et bien que BoA ait été présentée comme une chanteuse de J-pop – la pop japonaise -, son succès au pays du soleil levant a permis d’ouvrir la voie à d’autres idoles coréennes.
Dès la conception d'un groupe, les maisons de disque coréennes visent le marché international
Le recours aux nouvelles technologies fait partie intégrante de la stratégie des maisons de disques pour promouvoir la vague coréenne. Les réseaux sociaux comme Youtube, Facebook or Twitter se sont révélés être des moyens particulièrement efficaces pour augmenter la popularité des stars de K-pop à l’étranger.
La Corée du Sud est l’un des pays les plus connectés au monde(8), et d’après l’International Federation of the Phonographic Industry, la scène musicale du pays a été durement impactée par le piratage. Les ventes de CD ont chuté de 70,7 % entre 2000 et 2007. L’industrie musicale du pays s’est alors concentrée sur la distribution numérique et les tournées. Aujourd’hui, les services numériques représentent 80 % des revenus de l’industrie musicale du pays, soit le pourcentage le plus élevé au monde.
Ces dernières années, les médias digitaux se sont particulièrement développés, tout comme l’utilisation des réseaux sociaux. Les labels ont alors commencé à se reposer sur Internet pour assurer aux groupes une exposition mondiale. L’utilisation des nouvelles technologies leur a permis de réduire de manière significative le temps et le coût liés au lancement d’un groupe sur les marchés étrangers.
Les idoles coréennes se servent également des réseaux sociaux pour communiquer avec leurs fans, et apparaître plus « proches » en partageant photos et vidéos de leur vie privée sur Facebook et sur YouTube - ceci souvent en live et de manière exclusive.
Les groupes peuvent être lancés entièrement en ligne, en proposant des contenus gratuits qui sont partagés massivement. Les réseaux sociaux permettent à la K-pop de toucher une audience plus large, et à certains groupes de devenir populaires dans des pays étrangers alors même qu’aucune opération promotionnelle n’a été organisée, comme l’illustre récemment le succès fulgurant du chanteur PSY avec « Gangnam Style », qui a bénéficié du bouche à oreilles via les réseaux sociaux Twitter et Facebook notamment. Le tube vient de dépasser les 200 millions de vues sur YouTube en un peu plus d’un mois, et la moitié de ces vues proviennent des États-Unis(9). Portée par les réseaux sociaux, la chanson a fait son entrée dans les classements américains, et « Gangnam Style » a de plus été mentionnée par le Huffington Post, CNN, The Wall Street journal, ou encore le LA Times. Le Korea Times en a parlé comme du « plus grand démarrage aux États-Unis de toute l’histoire de la musique sud-coréenne ».
La K-pop est en train de devenir le nouvel outil de soft power de la Corée du SudAlors que la K-pop est en train de devenir le nouvel outil de soft power de la Corée du Sud, le succès de l’industrie du divertissement est en train de modifier la manière dont la Corée est perçue à l’étranger, favorisant ainsi le tourisme culturel.
Le SMTown World Tour.
5 membres.
Le groupe a atteint 13 membres à une certaine époque.
5 membres.
9 membres.
5 membres.
Frédéric MARTEL, Mainstream. Enquête sur cette culture qui plaît à tout le monde, Flammarion, 2010, p. 266.
Le taux de pénétration Internet est de 76 %, et les connections sont parmi les plus rapides au monde.
Au 25 août, avec 50 millions de vues : 47 % proviennent des USA, 7 % du Royaume-Uni, 6,8 % du Canada et seulement 4 % de la Corée .
637 millions $ en 2010.
eEn comparaison, ce chiffre atteignait 5 millions $ en 1997, et 268 millions $ en 2005.
Renommée depuis SMTown Travel.
385 millions $ en 2010.
La chanson dure 4 minutes.