De l’utopie à l’ubérisation : comment la Silicon Valley transforme le monde
La sociologue Monique Dagnaud nous plonge dans l’imaginaire politique de la Silicon Valley, celui de l’homme technolibéral et de l’économie collaborative.
La sociologue Monique Dagnaud nous plonge dans l’imaginaire politique de la Silicon Valley, celui de l’homme technolibéral et de l’économie collaborative.
Notre modèle d’organisation sociale a échoué. Les gouvernements ont prouvé leur impuissance et la défiance envers nos politiques ne fait que s’accentuer. Tout n’est cependant pas perdu. Loin dans l’Ouest, prenant ses racines dans la pensée libertarienne et la contre-culture américaine des années 1960, est née la promesse d’un avenir radieux. Celui de la Silicon Valley, berceau de la révolution numérique : free, free speech, free of charge. Vive l’individu autonome, la libre circulation des idées, des informations et le partage désintéressé ! (Grâce au pouvoir émancipateur de la technologie !)
Pour comprendre ce nouveau schéma de pensée, Monique Dagnaud revient d’abord sur la philosophie politique qui a animé la révolution internet. Étape obligée, cette synthèse clinique et attendue de la sociologue demeure néanmoins indispensable pour comprendre ses impacts sur la psyché contemporaine.
La mise en réseaux des individus a favorisé l’émergence d’une culture du soi, de l’échange et de la participation
Sous ce terme fourre-tout d’économie collaborative se cachent cependant des logiques qu’on a du mal à voir coexister. D’un côté, une vision totalement désintéressée, « écologico-humaniste », parfois même altermondialiste. Et de l’autre, la possibilité de capter la valeur de la participation d’une multitude d’individus sans autre contrepartie que de les mettre en relation. Pouvons-nous vraiment comparer Wikipédia ou une Amap à Uber et AirBnB ?
Le capitalisme le plus sauvage a trouvé un terreau fertile dans le « modèle californien »
Accuser les journalistes de ne pas être « objectifs » est courant, mais c’est oublier qu’informer est toujours le fruit d’un choix où la totale neutralité fait défaut. Aussi, mieux-il vaut juger les journalistes sur « l’honnêteté » de leur regard sur les faits.