Précisions méthodologiques
Cette étude a été menée conjointement à l’Ina par Gautier Poupeau, architecte de données à la DSI, Raphaël Luce et Clément Malherbe, chefs de projet au service Expertise, conseil et études de la Direction déléguée à l'Enseignement, la Formation et au Conseil, avec la collaboration de la Direction déléguée aux Collections, avec le concours de Dominique Fackler, Elodie Gilet et Emmanuel Pije.
Le choix de centrer notre analyse aux programmes de talk-show généralistes et aux divertissements au sens strict est lié à la place importante qu’occupe ce type de programmes sur les grilles des chaînes et au succès qu’ils rencontrent auprès des téléspectateurs en termes d’audience (Selon l’Entertainment TV Report 2016 de Médiamétrie, le genre divertissement représente à lui seul près d’¼ de la tranche de première partie de soirée des chaînes historiques). Les chaînes de la TNT, qui sont pourtant d’importants diffuseurs de ce type de programmes, n’ont pas pu être intégrées au périmètre de l’étude, faute de disposer de données exhaustives dans les bases documentaires de l’Ina sur toute la période d’étude.
N’ont pas été pris en compte ici tous les autres programmes de flux faisant intervenir des personnalités en plateau, tels que les programmes de télé-réalité, l’information (JT), les sketchs et programmes courts, les magazines et reportages, les émissions sportives, les émissions de débat sur la politique et l’économie, les soirées électorales et les émissions religieuses. De même, les jeux n’ont pas intégrés au corpus de l’étude, hormis ceux faisant intervenir des personnalités en plateau, comme par exemple Le Grand Concours des animateurs (TF1) ou encore Les douze coups de Noël (TF1). Les éditions spéciales de certaines émissions (fêtes de fin d’année, vacances d’été) ainsi que les programmes de télé-crochet ou radio-crochet et les programmes couvrant des événements exceptionnels tels que l’élection de Miss France, les Restos du Cœur, ou encore la Nuit des Molières, ont également été pris en compte, dans la mesure où ils font intervenir des personnalités du monde du spectacle. Les émissions musicales ont aussi été intégrées, car elles peuvent s’assimiler à une forme de divertissement.
La classification par genres des programmes TV de divertissement & de talk-show s’est basée sur la nomenclature Médiamétrie, croisée avec les genres renseignés par les documentalistes de l’Ina. Dans cette étude, le talk-show se définit comme un programme de divertissement de plateau, qui se différencie de l’entretien/interview, du magazine et du débat. L’appartenance d’un programme au genre talk-show pouvant être parfois sujette à interprétation, il est possible que certains programmes de talk-show aient échappé à notre sélection.
Dans cette étude, n’ont été comptabilisées que les premières diffusions des programmes, hors rediffusions sur la période. En effet, contrairement aux programmes de stock, les programmes de flux ne font que rarement l’objet de rediffusions, exception faite de certains programmes de semaine, qui sont parfois rediffusés le week-end qui suit leur diffusion.
Le découpage des programmes selon leur tranche horaire de diffusion s’est fait de la façon suivante : matin (6h-12h), mi-journée (12h-13h), journée (13h-18h), avant-soirée (18h-20h), première partie de soirée (20h – 22h30), deuxième partie de soirée (22h30- 0h) et Nuit (0h-6h).
Le critère de classement d’un programme dans une tranche horaire retenu dans le cadre de cette étude est son heure de début, même si ce programme se termine après la tranche en question. Dans de nombreux cas, les collections étudiées dans ce corpus sont associées à plusieurs tranches horaires. Cela peut s’expliquer d’une part par l’évolution de leur horaire de programmation et d’autre part par la prise en compte d’émissions spéciales ou best of, diffusées à un autre horaire, et que nous avons la plupart du temps couplées avec le programme auxquelles elles se rattachent.
Les statistiques de cette étude ont été établies sur la base d’un comptage du nombre de passage des personnalités, qu’elles soient présentes physiquement en plateau ou en interview, hors plateau, les données sources ne distinguant pas ces deux modes de présence. Étant donné que les programmes de talk-shows étudiés ici ne diffusent qu’une part très minime de reportages dans leurs émissions, nous pouvons considérer que les passages concernent presque uniquement des invitations en plateau. Dans de rares cas, un document d’archives diffusé dans le cadre d’une émission peut fausser nos données (Pierre Bourdieu est ainsi apparu dans les premières versions de nos graphiques). Des erreurs peuvent persister parmi les 66.000 invitations identifiées.
Les invités s’entendent ici comme toutes les personnes invitées dans les émissions, en tant que participants, hors chroniqueurs. En effet, les chroniqueurs se distinguent des invités par leur présence plus régulière sur les plateaux des chaînes de télévision et de radio. Les chroniqueurs sont contractés par les chaînes pour intervenir de façon récurrente dans les émissions, en donnant leur point de vue d’experts sur une thématique particulière (politique, sciences, littérature…). Les humoristes présents de façon récurrente dans certaines émissions de divertissement ainsi que les personnes faisant partie de jurys dans des programmes de type concours (Danse avec les Stars) n’ont pas été intégrés à l’analyse.
L’objectif de cette étude est d’évaluer la surface médiatique des participants, comptabilisée ici en nombre de passages antenne, et de montrer les affinités qui existent entre les animateurs et leurs invités. Par exemple, l’indicateur « Nombre d’invitations » qui apparaît sur le graphique Nombre d’émissions / nombre d’invités par collection comptabilise chaque passage d’une personne dans une émission, tandis que l’indicateur « Nombre d’invités différents » comptabilise un seul passage d’une personne pour un programme, même si cette personne est invitée à plusieurs reprises (par exemple, les 12 invitations d’Hélène Ségara dans le programme Chabada ne comptent qu’une seule fois pour l’indicateur « Nombre d’invités différents » ; c’est un indicateur de diversité).
La désignation des chroniqueurs pour chaque programme s’est faite principalement grâce à des recherches sur les sites internet des chaînes et sur Wikipédia. Etant donné leur nombre important et leur grande volatilité, il est toutefois possible que certains chroniqueurs aient échappé à notre sélection et soient par conséquent considérés à tort comme des invités dans cette étude. Certaines émissions de divertissement et de débat faisant intervenir des communautés de participants de façon récurrente, à l’instar de Les Grosses Têtes (Europe 1), Les Grandes Gueules (RMC), On refait le monde (RTL), ou encore Des Papous dans la tête (France Culture) n’ont pas non plus été incluses dans le corpus. Dans ces émissions, les participants, tour à tour appelés « sociétaires », « polémistes », sont invités à débattre en eux et peuvent donc être assimilés à des chroniqueurs.
Certaines personnes peuvent apparaître à la fois comme co-animateurs et chroniqueurs sur un même programme au cours de la période. Dans ce cas de figure, nous avons conservé toutes les occurrences d’émissions où la personne intervient en tant que (co)animateur, et nous avons supprimé les occurrences où la personne est présente en tant que chroniqueur. En revanche, dans le cas où un animateur est remplacé de façon ponctuelle par un de ses chroniqueurs pour animer à sa place une émission, pour différentes raisons (maladie, congés), nous avons été contraints d’exclure ces émissions et donc par la même occasion les invités de ces émissions.
Dans nos données sources, les métiers des 17.000 invités sont en « texte libre ». Nous avons regroupé ces activités en 23 catégories grâce à un jeu de 300 règlesde recherche de caractères. Certains métiers trop spécifiques, ou trop imprécis (par exemple : « producteur » ou « auteur »), échappent à ces règles (10% du total des invités) et sont « non définis ». Par ailleurs, certaines règles peuvent avoir des effets collatéraux : la chaine de caractères « ASTRO » qui classait dans les « Sciences dures » les ASTROphysiciens et les ASTROnomes a attrapé par erreur un « critique gASTROnomique ». D’autres erreurs peuvent persister.
Nos données sources ne distinguent pas les homonymes (par exemple : nous ne savons pas si l’invitée Barbara Hendricks est la chanteuse ou la femme politique du même nom.). Nous avons choisi pour l’ensemble du corpus l’homonyme que nous avons estimé le plus susceptible d’être invité sur des plateaux d’émissions de divertissement et de talk-shows, en fonction de leur métier et de leur renommée. Des erreurs sont donc possibles.
Enfin, les durées d’antenne par programme ont été calculées en additionnant les durées horaires de toutes les émissions de ce programme sur la période d’étude.
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Crédits :
Ina. Illustration :
Émilie Seto
Graphiques : Raphaël Luce