Un cinéma artistiquement influent depuis les années 1960
La production iranienne est largement bipolarisée, autour d'une part d'un cinéma populaire à destination du marché national et très peu diffusé à l'international et, d'autre part, d'un cinéma d'auteur célébré à l'international, porté par des figures tutélaires telles que Abbas Kiarostami (Le goût de la Cerise, Le vent nous portera, Like someone in Love), Jafar Panahi (Le Miroir, Le Cercle, Sang et Or), Asghar Farhadi (A Propos d'Elly, Une Séparation, Le Passé) ou Bahman Ghobadi (Un temps pour l'ivresse des chevaux, Les Chats persans), mais qui souffre d'une diffusion plus confidentielle en Iran même.
Le cinéma farsi, populaire et commercial, constitue l'épine dorsale de l'industrie cinématographique iranienne
Apparu en Iran en 1900 à l'occasion d'un premier tournage de la fête des Fleurs du 18 août, le cinéma iranien ne produit son premier long métrage qu'en 1931 (Abi et Rabi, une comédie burlesque) et se développe véritablement à partir des années 1940 dans une veine artistique perse. Ce cinéma farsi est un cinéma populaire et commercial, basé sur des romances simples et des scènes de bagarre ou de danse chorégraphiées, qui constitue l'épine dorsale de l'industrie cinématographique iranienne.
Le cinéma
Motéfavet (
différent) apparaît un peu plus tard, dans les années 1960, autour d'une nouvelle vague de jeunes réalisateurs iraniens (Kiarostami, Ghaffari, Makhmalbaf, Mehrjui notamment).
La vache (
Gav, 1969), de Darius Mehjui, en est le fer de lance.
Inspiré de cinéastes européens, notamment le néoréliasme italien et Antonioni, ce cinéma dit progressiste s'oppose à la politique du Shah et met en scène les enjeux sociaux, la pauvreté, en passant par des méthodes de tournages proches du documentaire (
Qeysar, de Massoud Kimiaei, 1969). Les films iraniens des années 1970 fleurissent sur ce terreau favorable, comme
L'averse de Barham Beyzaï (1971) ou
Le Passager d’Abbas Kiarostami (1974), et connaissent alors une exposition croissante dans les festivals internationaux.