La classe média enregistre un podcast autour d'une table

Des élèves de la classe média autour d'une table, en train d'enregistrer leur podcast.

© Crédits photo : Sophie and the Frogs

Jingles, « tapis » et cafouillis : les élèves de troisième enregistrent leur premier podcast

Pendant plusieurs mois, la Revue des médias va suivre les activités d’une classe média de troisième dans un collège des Yvelines. Dans ce troisième épisode, les élèves s’enregistrent et sont impatients d’écouter leur tout premier podcast.

Temps de lecture : 3 min

Lionel Vighier slalome entre les élèves dans les couloirs du collège Pablo Picasso. Il n’a pas de temps à perdre pour récupérer micros, casques et console d’enregistrement, direction le fablab du collège,  où vont être enregistrés les derniers podcasts. C’est entre un fond vert, des imprimantes (3D ou non) et des étagères accueillant des robots en Lego que la console d’enregistrement va être installée. Tout le monde tâtonne quelques minutes, quand soudain Corentin, un élève, arrive tel un sauveur pour terminer les branchements. « Du coup, ça, c’est un tapis [nom donné aux sons par-dessus lesquels on parle en radio, NDLR] ? », demande-t-il ensuite en vrai professionnel de radio à Grégoire, le présentateur du groupe. Lucie, Damien et Saer s’installent autour de la table où sont posés les micros, tandis que Badr est à la technique, prêt à lancer jingles et autres génériques. S’ils enregistrent maintenant, c’est qu’ils ont tout simplement oublié, le matin même, d’appuyer sur le bouton d’enregistrement.

Entre les problèmes techniques, l’absence de certains élèves et le manque de temps, le processus qui devait prendre la matinée a été ralenti pour toute la classe. Après quelques minutes, le groupe termine d’enregistrer. Le ton est dynamique, même si toutes les prises de parole ne sont pas fluides. Nouveau contretemps : l’un des jingles ne s’est pas lancé au moment voulu. Il va donc falloir enregistrer, encore une fois. Les élèves ne se démontent pas pour autant. Plusieurs d’entre eux y voient une opportunité pour s’améliorer.  Dans la salle d’à côté, deux groupes répètent leur émission. Maëva lit très vite son texte. Trop vite. Solène Guyot, professeure de mathématiques investie dans la classe médias quasiment depuis sa création, l’incite, d’un signe de la main, à prendre son temps. C’est la cinquième fois, « mais répéter c’est notre métier », ajoute-t-elle, un sourire derrière le masque. 

C’est justement au tour de Maëva, Anne-Marie, Carla et Alexia d’enregistrer leur émission. Problème : elles ont beaucoup de sons dans leur podcast… et pas de conducteur pour Corentin, à la technique, qui est un peu perdu. Le temps presse, Harold Richer décide donc de faire passer l’autre groupe pendant qu’elles terminent de préparer. Enzo (qui assure s’être amélioré depuis la dernière fois), Emmy, Matéo et Yuna, qui vont parler de la place des femmes dans la Première Guerre mondiale, s’installent donc autour de la table. Emmy donne un conducteur à Corentin, mais il est complexe et implique notamment de lancer plusieurs sons en même temps. Tout le monde a un peu de mal à se comprendre et il faut s’y reprendre à deux fois pour que la première prise soit complétée. « C’est moins bien qu’à la répétition », dit Emmy, tandis que Lyuna demande s’il sera possible d’enregistrer de nouveau à 16 heures.

Écriture poétique

Le groupe retrouve le reste de la classe dans la salle principale pour écouter ce qui a été enregistré dans la matinée. Le résultat est dynamique et intéressant. De temps à autre les élèves rient dans la salle, et applaudissent à chaque fin d’épisode. Toutes et tous ont l’air très contents d’eux.  À la fin du cours, Monsieur Vighier demande l’attention de ses élèves pendant encore quelques secondes : certains groupes doivent encore enregistrer leur podcast, explique-t-il, « mais à 16 heures, pour ceux qui peuvent, nous allons enregistrer une émission où vous pourrez dire tout ce que vous voulez, mêmes des blagues ». « Le but de ce type de production, complètement décroché des thématique scolaires, m’explique le professeur par mail, est d’avoir un moment de plaisir, fédérateur pour la classe, qui permet aussi de décomplexer, dédramatiser le rapport à l’écriture et au micro. »

Pour l’instant, il est toujours 15 heures, et alors que la salle se vide, un petit groupe reste pour écouter le dernier podcast qui n’a pas encore été diffusé devant la classe. C’est celui sur les déserteurs, animé par Corentin, Thomas et Valentina. Les voix des garçons se succèdent, puis c’est au tour de Valentina. Son intervention impressionne messieurs Andriano, professeur de technologie, et Perissinotto, d’EPS, membres fondateurs de l’équipe de la classe média.  Lionel Vighier avait donc tout à fait raison de dire, la semaine dernière, que l’écriture poétique de Valentina était « tout sauf un problème ».

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